Evénements de la semaine
IMPRESSION D’AMBIGUITÉ DANS LA POLITIQUE FRANÇAISE AU P.O.
Une certaine ambiguité se dégage des déclarations de certains responsables français, dont la position est en contradiction avec celle du chef de l’Elysée. Nous nous référons, à ce propos, aux réflexions émises par le chef du gouvernement de Paris et son ministre de la Défense qui ont provoqué des réactions hostiles à la France. La Syrie se montre réservée et a dépêché le chef de sa diplomatie sur les bords de la Seine pour tirer les choses au clair. Notre photo. A son escale libanaise, M. Farouk Chareh a été reçu par le président Lahoud.
 

A quelques semaines d’intervalle, deux responsables français ont fait à propos du Proche-Orient, des déclarations ayant laissé une impression d’ambiguité dans les prises de position de Paris.
De fait, le Premier ministre, M. Lionel Jospin a, au cours d’une visite en Israël, qualifié de “terroristes” les opérations anti-israéliennes du “Hezbollah”. Ce qui n’a pas manqué de provoquer des remous dans le monde arabe et des réactions particulièrement violentes dans les milieux connus pour leur radicalisme.
Les propos de M. Jospin ont “surpris” jusqu’au président Chirac qui s’est employé à en atténuer l’impact sur l’opinion publique et le chef du gouvernement lui-même a tenté, avec plus ou moins de succès, de rectifier le tir.
Mais avant que cette affaire se tasse, le ministre francais de la Défense, M. Alain Richard, a émis au sujet de la “politique syrienne” au Liban, des réflexions qui n’ont pas eu l’heur de plaire aux milieux mentionnés.
Les cercles officiels français se sont empressés de préciser que “M. Richard a exprimé une opinion personnelle, comme c’est habituellement le cas quand un ministre se prononce sur un sujet ne relevant pas de sa compétence”.
Le plus prompt à réagir a été cheikh Hassan Nasrallah, secré-taire général du “Hezbollah” qui a déclaré en substance: “La France a commencé à prendre la défense de l’Etat hébreu, après avoir suivi jusqu’ici une politique équilibrée au Proche-Orient. Aussi, sa politique peut-elle être comparée à celle des Etats-Unis” (entendre qu’elle est pro-israélienne).
Damas a adopté, en l’occurrence, une attitude réservée. Certes, la Presse damascène n’a pas été tendre pour le gouvernement francais, mais les milieux officiels ont préféré entreprendre un contact direct avec Paris, afin de tirer les choses au clair. Ils ont été encouragés dans leur conduite par l’affirmation d’un porte-parole de l’Elysée dont il ressort que “la France tient un même langage quand il s’agit de politique extérieure”.
En effet, le chef de la diplomatie syrienne s’est rendu au début de la semaine sur les bords de la Seine, porteur d’un mesage personnel du président Assad au président Chirac, en rapport avec la conjoncture proche-orientale.
Au préalable, il a fait une escale à Beyrouth où il a conféré avec le chef de l’Etat et le président du Conseil, à propos du processus de paix, en général et, en particulier, du retrait israélien du Liban-Sud, ainsi que du problème délicat posé par Tel-Aviv relatif au tracé de la frontière israélo-libanaise.
Car cette question, pour le moins épineuse, devait faire l’objet cette semaine d’une première réunion de travail au Quai d’Orsay, avec les experts des Nations-Unis, sur la base de la carte limitant la ligne frontalière, telle qu’elle avait été fixée en 1923 par l’accord franco-britannique Paulet-Newcombe; puis, consacrée vingt-six ans plus tard, par la convention d’armistice libano-israélienne de 1949.
Pour en revenir à l’ambiguité francaise au P.O., elle résulte, croyons-nous, de la cohabitation au niveau du Pouvoit et se manifeste  avec acuité à l’approche d’échéances électorales... 


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