Passé
le temps du doute et de l’angoisse, le chef du gouvernement se montre optimiste
quant à une “reprise économique” après le retrait
israélien (avec ou sans accord?) du Sud. Deux membres du “Cabinet
des 16” font entendre le même son de cloche, sans fournir des éléments
susceptibles de corroborer leurs rassurantes prévisions!
En dépit de la conjoncture préoccupante, résultant
du retrait unilatéral israélien qui pose plus d’un point
d’interrogation, quant à l’avenir, les milieux officiels se montrent
optimistes et prévoient, d’ores et déjà, de larges
éclaircies surtout au plan des investissements, ce qui aurait pour
conséquence de freiner la vague d’expatriation des jeunes, de réduire
le chômage et de réactiver les secteurs productifs.
Le chef du gouvernement et deux membres de son équipe, en l’occurence
les ministres des Finances, des Travaux pubics et des Transports ont émis
à ce sujet le même jour (lundi dernier) des réflexions
particulière-ment rassurantes.
Tous trois ont proclamé leur foi dans l’économie libérale
et leur souci de sauvegarder ce système qui, en sauvegardant et
en encourageant l’initiative privée, avait valu la prospérité
au Liban avant la guerre et en avait fait le centre financier du Proche-Orient.
Ceci lui avait draîné des pétrodollars et favorisé
le boom économique qu’on évoque, aujourd’hui, avec amertume.
Le président du Conseil a émis l’espoir que le retrait
de “Tsahal” aura des conséquences positives au plan des investissements.
Le ministre des Finances a fait état de l’intérêt
international manifesté à l’égard du financement de
projets d’équipement et de développement, dont certains seraient
exécutés au Liban-Sud.
De plus, il a observé que le fait pour les Libanais de recourir
à l’épargne et de limiter leurs dépenses dans l’étape
actuelle, constitue un phénomène positif, puisqu’ils seront
incités à délier les cordons de leur bourse une fois
le calme et la stabilité revenus. dans nos murs.
Puis, a ajouté l’Argentier de la république, la mise
en application du système de la privatisation - cette mesure devant
s’appliquer dans un premier temps à la MEA et au secteur des télécommunications
- contribuera à réactiver l’économie mationale,
en apportant des fonds substantiels au Trésor, tout en le déchargeant
de dépenses improductives, de nature à aggraver le déficit
budgétaire...
D’autre part, le Premier ministre compte beaucoup sur le congrès
des hommes d’affaires émigrés qui doit tenir ses assises
au mois de juin à Beyrouth, parce qu’il s’attend à ce que
beaucoup de congressistes présents, alors, dans la mère-patrie,
décideront d’y investir des capitaux pour contribuer au relèvement
du pays natal et, partant, à mettre un terme au marasme qui affecte
les secteurs productifs.
Un premier contact avec une délégation de Libanais d’Australie,
en visite cette semaine à Beyrouth, paraît avoir convaincu
le président Hoss de la disposition de nos frères émigrés
à répondre à l’appel des résidents et à
joindre leurs efforts pour remettre le pays sur les rails.
Puissent ces prévisions réjouissantes se concrétiser. |