Nous
l’avons écrit il y a plus d’un an et demi, le lendemain du jour
où Ehud Barak a formé son Cabinet, en soutenant que le nouveau
Premier ministre israélien n’était pas plus accommodant que
son prédécesseur et qu’il pratiquait comme lui le jeu de
la douche écossaise avec non moins de dextérité...
Notre photo: une unité de l’Armée procédant au déblaiement
des décombres dans la sous-station électrique de Bsalim détruite
par un raid israélien.
“Nos points de vue sont con-cordants et M. Farouk Chareh m’a affirmé
l’appui de la Syrie aux Nations-Unies”, a déclaré M. Roed
Larsen, émissaire du secrétaire général de
l’ONU, au terme de sa visite à Damas.
M. Larsen a voulu parler, na-turellement, de l’action entre-prise par
l’organisation interna-tionale en vue d’appliquer les résolutions
425 et 426 du Conseil de sécurité exigeant le retrait inconditionnel
de “Tshal” jusqu’aux frontières de Liban internationalement reconnues.
Le fait pour le chef de la diplomatie syrienne d’avoir proclamé
l’appui de son pays à l’ONU revêt une grande importance, d’autant
qu’il a pris position au lendemain de sa rencontre avec ses homologues
égyptien et séoudien à Palmyre.
Cela prouve la bonne foi des Arabes et leur désir de paix dont
la sincérité n’a n’égale que sa tranparence.
Tel n’est pas le cas des dirigeants israéliens dont la politique
est faite de duplicité et de faux fuyants. En effet, ils agissent
contrairement à ce qu’ils déclarent et font le contraire
de ce qu’ils promettent. Notre asser-tion se passe de preuves. la toute
dernière étant donnée par les pourparlers palestino-israéliens
d’Eilat qui ne cessent de piétiner, à cause des manœuvres
et de la tergiversation du négociateur israélien.
Chaque fois qu’un début d’accord se profile à l’horizon,
les Israéliens trouvent un moyen de le torpiller, soit en donnant
le feu vert pour la construction du nouvelles colonies de peuple-ment;
soit en invoquant un nouveau prétexte pour geler les négociations.
Un exemple récent est fourni de notre côté, par
la question des frontières internationales du Liban, les “stratèges
israéliens” réclamant un nouveau tracé, parce qu’ils
en contestent la justesse, alors que ce dernier remonte à 1923 et
a été consacré par la convention mixte d’armistice
de 1949.
Des documents authentifiés conservés dans les archives
du Quai d’Orsay le confirment. Mais Israël persiste dans son attitude
négative à ce sujet, pour n’avoir pas à céder
du terrain, spéciale-ment dans des zones - telle celle de Chébaa,
riches en eau.
Interrogé à ce propos, M. Larsen a précisé
que le retrait des forces israéliennes doit s’effectuer selon les
résolutions 425 et 426. Il reste à savoir si ces dernières
reconnaissent les fermes de Chébaa comme faisant partie intégrante
du territoire libanais...
Par ailleurs, en ce qui concerne le retrait, initialement prévu
avant le 7 juillet, Ehud Barak a insinué qu’il pourrait intervenir
avant cette date, sans doute pour susciter le doute et l’inquiétude
dans les esprits.
Tout en menaçant de riposter avec plus de violence à
toute attaque aux katiouchas contre la région-nord d’Israël
après le re-trait, en précisant que “la riposte sera encore
plus douloureuse”…
Ceci nous porte à reprendre ce que nous avons écrit lorsque
Barak a succédé à Netanyahu, à savoir: que
le nouveau Premier ministre d’Israël ressemble comme une goutte d’eau,
en dépit des apparences, à son prédécesseur
et excelle comme lui dans le jeu de la douche écossaise... |