LE CŒUR DU CINÉMA A COMMENCÉ À BATTRE À CANNES

Trois coups ont annoncé la compétition pour la Palme d’Or du Festival de Cannes 2000 avec vingt-trois films en lice. Le plus grand marché de films de l’univers sera donc au rendez-vous du 7ème Art avec quelque 6.000 participants, 1.100 projections et 1.800 films. Les hostilités filmiques ont débuté sur la Croisette et toutes les réalisations proposées ont, a posteriori, une chance égale pour remporter le fameux trophée.

Les membres du jury: Jonathan Demm, Barbara Sukowa, Nicole Garcia, Arundhati Roy, Patrick Modiano,
Luc Besson, Aitona Sanchez-Gijon, Jeremy Irons, Kristin Scott-Thomas et Mario Martone.

Les photographes sont déjà sur place guettant les moindres faits et gestes des stars. Les badauds choisissent leur emplacement favori, font le pied de guet aux abords des fameuses marches où le tapis rouge est déroulé... La police et les personnes engagées pour la sécurité sont sur les dents. Le ballet des stars a débuté avec l’arrivée de personnalités de la profession comme la somptueuse Arielle Dombasle, plus sirène que jamais, drapée dans une tenue aérienne qui ne cache rien de sa superbe anatomie; Andie MacDowell; la non moins belle Kim Basinger; Isabelle Adjani qui boudait le cinéma depuis quelque temps et annonce son retour sur les grands écrans; la pulpeuse Laetitia Casta qui est de tous les raouts mondains; Patrick Bruel qui déchaîne toujours l’hystérie de ses fans; Lambert Wilson, Gregory Peck, Jeremy Irons, Uma Thurman...
 

Lionel Jospin et son épouse Sylviane.

Uma Thurman, Gérard Depardieu 
et Carole Bouquet.

L’UN DES FESTIVALS LES PLUS PASSIONNANTS DU MONDE
Cette 53ème édition promet d’être très impressionnante. Car ce Festival n’est pas seulement l’art des paillettes et du strass à gogo mais, aussi et surtout, le plus grand marché du genre, un rendez-vous incontournable où l’on fera le point sur les technologies nouvelles dans le cadre du Mitic, le Marché International des technologies et de l’innovation. Evénement polymorphe, le Festival international du film de Cannes offrira un condensé pur premium de tout ce qui compose l’univers du 7ème Art: la célébrité, les films, le business... Certains retiendront le faste et la couverture médiatique de cet événement; d’autres apprécieront le beau mélange qui s’opère entre cinéphilie pointue et star-system. Pendant ces journées-marathon, le cœur du cinéma va battre sur la Croisette où près d’une centaine de films seront projetés dans les différentes sections et quelque 600 au marché du film, dont 300 premières. Durant douze nuits, les fêtes lanceront leurs feux, illuminant la côte où se succèderont soirées privées dans de luxueuses villas et dîners aux chandelles au Palm Beach...
 

Bernard Henri Lévy, Daniel Toscan 
du Plantier et sa compagne.

Carla Bruni.

Le lever de rideau a débuté avec les fastes et les fêtes du grand siècle mis en scène par “Vatel”, pionnier des arts de la table, à qui on prête la création de plusieurs plats, dont la crème Chantilly. Vatel fut le contrôleur général du prince de Condé après avoir été le maître d’hôtel de Nicolas Fouquet, le surintendant des Finances. La fête donnée au château de Vaux-le-Vicomte en 1661 est restée dans les annales du grand siècle. Cette soirée avait provoqué la jalousie du roi et la disgrâce de Fouquet qui fut emprisonné. Vatel est interprété par l’immense Gérard Depardieu. Une superproduction anglaise réalisée par Roland Joffe. Le monstre sacré du cinéma français entouré pour la montée des marches par la ravissante Uma Thurman (Anne de Montausier), Tim Roth (le marquis de Lauzun), ainsi que par Arielle Dombasle (la princesse). Pour un budget de 31 millions de dollars, ce film relate les trois jours et les trois nuits de fêtes offerts en l’honneur du roi Soleil et de sa cour. Vatel, en tête d’une véritable armée de domestiques, a pour mission d’éblouir le monarque.
 

Adriana Karembeu.

Uma Thurman.

UN PANACHAGE ÉQUITABLE
Mais on remarque deux grands absents: le cinéma africain et, plus surprenant encore, l’absence de films italiens qui, pourtant, avaient abordé avec talent cet art. Mais aujourd’hui, dit-on, le cinéma italien souffre de disette. Ainsi, l’effacement des uns permet l’émergence des autres... Les Nordiques reviennent en force avec deux Suédois et un Danois qui n’est autre que le célèbre Lars Von Trier, le parrain d’un dogme rassemblant les règles d’un nouveau cinéma-vérité. Son compatriote, Thomas Vontonberg avait lui aussi donné à Cannes une brillante démonstration de son talent avec “Festen”. La Suède sera donc représentée par Liv Ullman, l’ex-égérie d’Ingmar Bergman. L’Asie, quant à elle, confirme sa présence avec six films en compétition dont deux japonais, deux chinois, un taïwanais et un coréen.
 

Claudia Schiffer, Andie MacDowell et Gong Li.

L’obligation de panachage équitable imposé au jury présidé par Luc Besson passera peut-être plus facilement, du fait du mélange de vieux et de neuf dans la sélection. On pourra, aussi, apprécier des cinéastes comme l’Iranienne Samira Makhmalbaf, l’Américain Neil LaBute; des réalisateurs comme le Chinois Jiang Wen ou le Japonais Aoyama Shinji. La présence bruyante sur les marches des top models, des footballeurs et les soirées folles des sponsors sur la plage l’année dernière, ont obligé les membres du comité du festival à établir un périmètre protégé destiné à contrôler des “opérations parasitaires n’ayant aucun rapport et tirant avantage de l’impact médiatique exceptionnel de cet événement”. Mais la 53ème édition du festival promet des surprises croustillantes. Les trois coups ont donné le départ du Festival sur la Croisette... Attendons les résultats, avec tout ce que cela comporte de larmes de joie ou de détresse, de potins ou de déclarations tonitruantes.
Suite au prochain numéro!


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