ANDRÉE HOCHAR FATTAL:
UNE CONCEPTION DE LA SCULPTURE OÙ L’ÉMOTION CONTRÔLÉE REFUSE LA FACILITÉ

L’exposition réunit les sculptures de Andrée Hochar Fattal dans ses recherches les plus récentes. Cette artiste rend un culte au corps recomposé de la femme dans la ligne de tous ceux qui ont contribué, au cours du XXème siècle, à développer une tradition réaliste.
 

L’écume des jours.

Ici, tout est galbe.

Elle n’aborde pas le métier avec des idées préconçues, mais avec la certitude de s’inventer une technique personnelle. Ce qu’elle apporte à travers sa production, c’est un goût de liberté correspondant aux aspirations de l’époque.
Dans l’ensemble des œuvres exposées à la galerie Alice Mogabgab, nous remarquons l’imprévu de la pose, la fermeté et la pureté des contours, la franchise de l’expression et une science consommée de la composition.
 

Femme-Oiseau.

Hommage à Modigliani.

Andrée Hochar Fattal laisse éminemment à la femme son plein épanouissement. Dans ces anatomies simples, tout est galbe. L’impression dominante est celle d’une sensualité sereinement assumée. Mais cette puissance des formes n’exclut pas la sensualité. Partout, la femme étale avec volupté sa nudité: arabesques flexibles, raccourcis hiératiques, sensualité linéaire tendre, modulations ondulées, etc..., l’artiste découvre les mystères des corps et, à travers chaque sculpture, en exprime le caractère essentiel. La simplicité avec laquelle Andrée Hochar Fattal s’exprime est, certainement, le signe de la maturité de la pensée plastique. Les diverses réalisations convergent vers l’essence et s’appliquent à rejeter tout ce qui est inutile, toute éloquence. Et si toutes les sculptures traitent le même thème, ceci s’explique par le besoin qu’a le sculpteur de ciseler ses moyens d’expression. Le processus de dépouillement et de qualification des formes l’a conduite à des réalisations qui sont, sans doute, la projection la plus intéressante de ses fantasmes vers la définition d’une plastique personnelle. Elle  recourt à une esthétique dont elle a elle-même découvert les principes et les moyens adéquats.
Trois vertus plastiques: la pureté de la forme, l’unité et cette mesure de la perfection qui caractérise sa production lui permettent de donner à ses œuvres des proportions conformes au degré de plasticité où elle souhaite les amener.
Andrée Hochar Fattal tente d’aller jusqu’au cœur de l’expérience plastique. Elle est l’un de ceux qui restent fidèles à une conception de l’art, où l’émotion contrôlée refuse la facilité et parle un langage dont la sincérité ne trompe pas.

Par NICOLE MALHAMÉ HARFOUCHE

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