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"Le
conflit avec l’Etat hébreu ne prendra pas fin avec le retrait du
Liban-Sud et de la Békaa-ouest. Il restera à Israël
à évacuer le Golan et, aussi, à restituer aux Palestiniens
les portions du territoire qui leur reviennent en Terre Sainte”, déclare
M. Khaled Daher, député de la “Jamaa islamiya”.
Le parlementaire nordiste se demande si les Israéliens rapatrieront leurs forces sans reconnaître le droit de retour aux réfugiés établis dans les pays d’accueil et, dans ce cas, ne cherchent-ils pas à faire de ce problème une “bombe à retardement” pouvant provoquer de nouveaux troubles dans nos murs? |
M. Daher se prononce, tout d’abord, sur la nécessité pour
le Liban d’affirmer sa présence sur la scène régionale
et se félicite de la tournée que le chef de l’Etat a effectuée
récemment dans six pays arabes et en Iran.
De même, il considère que le mémorandum adressé
par le président de la République au secrétaire général
des Nations Unies a clarifié certaines données du conflit
proche-oriental.
Le président Lahoud, observe-t-il, a ramené ainsi la
balle dans le camp d’Israël. De plus, il a attiré l’attention
de la communauté internationale sur le fait que le simple retrait
de “Tsahal” du Sud libanais ne règlera pas le conflit arabo-israélien.
L’Etat hébreu occupe le Golan et de vastes portions de Palestine.
Il est donc tenu de les évacuer et de reconnaître le droit
de retour aux réfugiés palestiniens, dont près de
400.000 vivent sur notre territoire dans des conditions inhumaines.
Si donc Israël se retire du Sud sans régler le problème
des réfugiés, il agira de manière à le transformer
en “bombe à retardement”. Aussi, le mémorandum présidentiel
a-t-il dessillé les yeux des observateurs internationaux, en mettant
en garde l’ONU contre les dangers que fera planer ce problème sur
notre pays et la région tout entière.
L’AMÉRIQUE ET LA PAIX
Du dernier sommet Assad-Clinton à Genève, M. Khaled déduit
de son échec que “l’Amérique s’emploie à instaurer
une paix au Proche-Orient, de manière à garantir les intérêts
d’Israël, en présentant la Syrie comme l’ennemi de cette paix”.
En se rendant à Genève, le président Assad a pu
réaffirmer les constantes nationales tant syriennes que libanaises,
tout en rappelant les droits arabes. Il a donc évité de donner
dans le piège que lui tendait Israël par l’entremise des Etats-Unis.
A la question: Etes-vous optimiste quant à l’évolution
de la conjoncture?”, il répond: Une analyse réaliste de la
situation me porte au pessimisme, d’autant que je suis enclin à
prévoir une évolution à l’avantage de l’ennemi sioniste,
lequel ne veut pas d’une paix juste et globale, mais manœuvre en vue de
contraindre les Arabes à capituler.
En menaçant de fermer la porte de la paix, Barak manifeste l’intention
de rouvrir celle de la guerre, croyant qu’Israël peut tracer la carte
régionale conformément à ses intérêts
stratégiques. Il perd de vue qu’une nouvelle confrontation avec
la Syrie ne sera nullement une promenade.
ISRA?L HOSTILE ? LA PAIX
Barak a considéré que l’ère de paix avec la
Syrie a passé et Amr Moussa estime que cette paix est en danger.
Qu’en pensez-vous?
Quiconque connaît la nature du projet sioniste et ses visées,
réalise que la paix relève de l’utopie. Israël veut
garantir son existence; préserver ses intérêts et priver
les propriétaires de leurs terres. Sa politique se heurtant à
la résistance, à Damas, au Liban et en Palestine, il ne ménagera
aucun effort ou moyen de pression, de menace et d’agression. La situation
est donc très difficile.
Le président Hoss estime qu’elle n’est pas désespérée...
Le président Hoss dispose, peut-être, de données
que nous n’avons pas. Les déclarations israéliennes ne portent
pas à l’optimisme et les données indiquent que nous affronterons
une situation difficile aux conséquences imprévisibles.
Quelles seront les attitudes des Nations Unies et des Etats-Unis,
la logique disant que la solution juste et globale garantit la sécurité
de toute la région?
Les Nations Unies sont assujetties à la politique américaine
qui veut assurer l’intérêt d’Israël. Les Etats-Unis et
les Nations Unies œuvrent avec le même esprit en vue d’imposer à
notre nation la paix “israélienne”. Cela signifie que la paix est
lointaine tant que la Palestine est occupée.
Que pensez-vous de l’activation du front du Sud et la riposte de
la Résistance islamique par les Katiouchas? Et que pensez-vous de
la dernière agression israélienne contre les sous-stations
électriques?
Israël œuvre en vue de retracer la carte politique dans la région
et de trouver l’appui de l’opinion internationale à toute démarche
qu’il entreprendrait à cet effet. Aussi, l’annonce du retrait du
Liban-Sud et toutes les mesures qui s’ensuivent sur le terrain, se situent-elles
dans le cadre des préparatifs visant à constituer une couverture
politique mondiale à des dispositions israéliennes dangereuses
que nous connaîtrons prochainement, en plus des dernières
agressions contre les sous-stations électriques de Tripoli, Beddaoui,
la Békaa et l’infrastructure.
QUID DE “L’ARRANGEMENT D’AVRIL”?
L’“arrangement d’avril” n’est-il plus en vigueur et y a-t-il possibilité
de le réactiver?
Si Israël se retire, certaines clauses de cet arrangement perdront
leur raison d’être. Mais il ne faut pas négliger le rôle
du comité de contrôle de la trêve qui en est issu. Israël
veut faire échouer cet arrangement depuis qu’il a été
élaboré.
C’est un Etat raciste hostile à la paix, tentant d’étendre
son hégémonie à toute la région aux niveaux
politique, économique et social. L’étape actuelle est très
délicate et nous devons insister sur l’unité du destin entre
le Liban et la Syrie, ainsi que les forces de notre nation arabe et islamique.
Dieu est notre soutien. Le “jihad” en Palestine, la Résistance au
Liban-Sud et dans la Békaa-ouest sont un modèle à
suivre. Aussi, ne devons-nous pas avoir peur de l’ennemi sioniste et de
ses collaborateurs et si Dieu le veut la victoire est à nous.