De plus, on lui fait grief de s’habiller d’une manière voyante, en se préoccupant de mettre en relief son anatomie et beaucoup parmi elles sont à tel point “dévêtues” qu’elles damneraient un saint. Il est fort regrettable que ces impressions très peu à l’avantage de nos jeunes concitoyennes, soient souvent corroborées par certaines chaînes de télévision locales émettant par satellite. De fait, des pays arabes du Golfe, gênés par des émissions télévisées jugées “obscènes”, en ont interdit le captage sur leurs petits écrans, “parce qu’on y voit trop de corps nus, des contorsions et des comportements très peu seyants” (sic). Tout cela ne reflète nullement l’attitude en général décente de notre jeunesse, dont la moralité est mise en doute par des moyens d’information, audiovisuels notamment. Il importe de rectifier cette erreur et de dissiper des impressions qui portent atteinte à sa réputation. Celle-ci reste, quoi qu’on dise, attachée aux traditions, respecte les valeurs et la famille, l’amour filial restant aussi fort que par le passé. Il ne suffit pas de juger notre concitoyenne à travers la conduite d’un nombre limité de jeunes “excentriques”, poussées par le désir de calquer la manière de vivre de leurs consœurs de l’étranger. Il faut regarder vivre et se comporter des femmes ayant opté pour des professions libérales ou pédagogiques: médecins, ingénieurs, avocats, éducateurs et femmes d’affaires, pour se faire une idée exacte des valeurs qu’elles représentent et non ces “têtes brûlées” ou vides qui forment une infime minorité.
L’EXEMPLE DE MARIE MOARBÈS
L’exemple nous a été donné, ces dernières
semaines, par Marie Michel Moarbès, retenue comme otage par le groupe
d’Abu Sayyaf dans l’île de Jolo, aux Philippines, avec vingt autres
touristes de différentes nationalités.
Les téléspectateurs ont été frappés
en la voyant se pencher avec tendresse sur une ressortissante allemande,
sa camarade de captivité, étendue sur une natte et incapable
de se mouvoir. Marie lui caressait les cheveux et lui tenait la tête
pour lui donner à boire. Elle la couvrait même de son corps
gracile quand elle écoutait le crépitement d’armes automatiques
dans le proche voisinage. Le comportement de Marie Moarbès a touché
jusqu’aux larmes ses concitoyens qui la considèrent comme leur fille,
leur sœur et leur amie. C’est elle qui donne une image vraie et authentique
de la Libanaise, non ces présentatrices de télévision
animant des programmes, dont le moins qu’on puisse dire, est qu’ils ne
présentent aucune valeur ni intellectuelle, ni scientifique; ils
n’ont même pas l’avantage d’offrir un divertissement sain et instructif
aux téléspectateurs. Il n’y a rien d’étonnant à
cela, car ceux qui présentent ces spectacles n’ont reçu aucune
formation appropriée et sont le plus souvent des “profanes”, des
intruses à la profession médiatique... Pour en revenir à
Marie Moarbès, peut-on passer sous silence la lettre combien émouvante
qu’elle a adressée à son père, Me Michel Moarbès,
dans laquelle elle manifeste d’une façon frappante son amour filial
et son attachement indéfectible à sa famille?
En effet, notre jeune compatriote écrit à son père:
“Mon cher papou, je vais bien. Je t’ai entendu une fois à la radio
avec Georges. Tu m’as redonné la force de me battre et j’ai confiance
à nouveau”.
Puis, après avoir évoqué les conditions dans lesquelles
elle vit avec ses compagnons de captivité, elle enchaîne:
“... Attaquer n’est pas la solution; il faut négocier (avec les
preneurs d’otages)... Transmets, cher papa, ces informations à toutes
les ambassades concernées (France, Allemagne, Finlande, Malaisie),
afin qu’elles fassent pression sur le gouvernement philippin.
“... Quant à moi, je soigne les blessés avec les quelques
notions de secours que j’ai apprises... Je me sens protégée
par toutes les prières que vous devez réciter et que je récite
aussi. Je suis confiante et le suis grâce à votre amour. Je
te fais un millier de bisous.. Tiens bien mon papou et excuse-moi encore
pour tous les tracas que je te cause. Moi aussi je suis très fière
d’être ta fille”... Sans commentaire.