AVEC LE SUD LIBRE: LE PARI À GAGNER SUR L’AVENIR

Par Nelly Hélou
Le Liban-Sud est libre. La nouvelle retentit à l’aube du mercredi 24 mai provoquant une véritable explosion de joie et de fierté nationale. Dans un climat d’euphorie et de liesse populaire, les Sudistes reviennent sur-le-champ vers leur terre et leurs foyers occupés depuis vingt-deux ans.
Le chef de l’Etat, le général Emile Lahoud a tenu, le jour même, à partager avec les Libanais la joie de cette fête, se rendant dans les villages frontaliers pour s’adresser en toute simplicité à la population meurtrie et la rassurer sur l’avenir.
Les leaders politiques et religieux ont de même pris le chemin du Sud à la rencontre de ses fils, les médias du monde ont couvert l’événement, alors que le “Hezbollah” étendait son contrôle à la zone de 850 km2 évacuée par Israël et se retrouvait face à l’Etat hébreu. L’ALS se désintégrait.

Aujourd’hui, une nouvelle page commence pour le Sud et la nation, plaçant le pays et ses dirigeants face à leurs responsabilités et de multiples défis. Le premier de ces défis étant de ramener le Sud dans le giron de la légalité, d’y déployer l’armée et les forces de sécurité intérieure aux côtés de la FINUL pour éviter toute mainmise milicienne, tout abus, tout dérapage. Certaines exactions  (pillages, vols de voitures, perquisitions, fanfaronnades armées...) ont déjà été commises; il faut y mettre un terme, au plus vite. La population aspire, d’ailleurs, à retourner pleinement dans le giron de la légalité et l’a exprimé tout haut. Le second défi est celui de la relève et de la reconstruction de tout un secteur abandonné à lui-même depuis des décennies. Il faut espérer que les frères arabes et la communauté internationale apporteront leur contribution efficace à la reconstruction d’une région qui a assumé si longtemps et pour tous le poids du conflit israélo-arabe. Avec le Sud libéré, le Liban a surtout un grand pari à gagner sur l’avenir. En occupant la zone frontalière, Israël n’a absolument rien obtenu, n’a pu atteindre ses objectifs et a connu, par contre, sa première défaite depuis 1949. L’occupation israélienne aura, par contre, servi à souder le peuple libanais et à sceller l’unité nationale. Le pari du Liban sur l’avenir sera de consolider cette unité, de l’édifier sur des bases solides et de s’acheminer vers sa pleine indépendance et souveraineté nationale.
 

Amal et le Hezbollah se partagent la 
mainmise sur les régions libérées.

Lahoud: Rassurer et soutenir les habitants.

ÉPILOGUE AMER POUR L’ALS
Tout s’est déroulé en un temps record, comme dans un rêve, bien plus vite que n’importe qui aurait pu le croire ou l’imaginer. Le Sud est libre et, à l’aube du mercredi 24 mai 2000, le dernier soldat israélien quittait le territoire libanais. La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre dans le pays et à travers les médias internationaux, dont elle a fait la une, mercredi matin. A Beyrouth, le “Hezbollah” réservait au même moment, à trois heures du matin, un accueil délirant aux prisonniers libérés de Khyam et le secrétaire général du parti, cheikh Hassan Nasrallah, exprimait la joie de la victoire en affirmant: “La résistance islamique a changé l’équation et, depuis 1982, l’initiative est entre nos mains. Le temps des défaites pour les Arabes est révolu”. Il faut reconnaître que le retrait israélien du Sud, de la manière dont il s’est effectué, est considéré comme la première victoire sur Israël au cours de cinquante années de conflit israélo-arabe. Une des pages de la guerre au Proche-Orient vient d’être tournée. L’épilogue en est, sans doute, plutôt douloureux pour Israël, qui n’a tiré aucun profit de ses vingt-deux ans d’occupation du Sud et dont la seule consolation est de pouvoir, enfin, mettre ses soldats à l’abri des attaques intégristes.
Epilogue amer pour l’Armée du Liban-Sud qui s’est trouvée seule et désemparée. Epilogue glorieux pour le “Hezbollah” qui, en un temps éclair, a su occuper toutes les positions évacuées par “Tsahal” et sa milice auxiliaire pour se retrouver aux portes d’Israël.
 

Les Sudistes affluent vers leurs villages 
avant même d’attendre la fin de l’évacuation...

...Et des centaines d’autres 
cherchent refuge en Israël.

QUE VA-T-IL SE PASSER?
Mais il faut savoir, aussi, que le retrait final de “Tsahal” du Liban-Sud a pris tout le monde de court et les milieux politiques, diplomatiques autant que médiatiques s’interrogent: Que va-t-il se passer? Les différents commentaires relèvent que l’évacuation du Liban-Sud a créé une nouvelle donne, une redistribution du rapport des forces dans la région. Le politologue libanais, Ghassan Salamé, spécialiste des questions du Proche-Orient, affirme: “Cette défaite israélienne implique un réajustement de la stratégie des différents acteurs, y compris la Syrie. Les Syriens n’ont pas cru à ce retrait et ont tenté de limiter les dommages sur eux. Mais pour l’essentiel, il ne faut pas se leurrer: c’est la première fois que, face à un mouvement populaire, certes soutenu par des pays comme l’Iran et la Syrie, Israël est obligé de se retirer d’un territoire arabe occupé”.
Dans la Presse allemande, on peut lire ce commentaire: “Israël s’en va, le conflit reste. Le peuple jubile après l’évacuation du Liban-Sud, le “Hezbollah” est au zénith de sa popularité, mais les différents mouvements chiites vont maintenant se disputer le pouvoir au besoin avec les armes. L’euphorie de la victoire occulte le fait que beaucoup de querelles religieuses persistent au Liban”.
Quant au “Figaro”, il fait ce commentaire: “Au Proche-Orient, la stabilité des compromis est précaire. Il suffit du retrait d’une seule planche pour que tout l’échafaudage s’écroule”.
Dans ce contexte, évidemment, tous les regards sont tournés vers l’ONU. Dès le lundi 22 mai et sous la pression des événements, le Conseil de Sécurité avait déjà pris connaissance du rapport préparé par le secrétaire général, M. Kofi Annan concernant les modalités d’application des résolutions 425 et 426. Le mardi 23 mai, les quinze membres du Conseil de Sécurité de l’ONU tenaient leur réunion consacrée à la situation entre le Liban et Israël. Ils souscrivaient pleinement au rapport de M. Annan et des conditions posées pour un renforcement des effectifs de la FINUL les portant de 4.513 membres, actuellement, à 7.935.
 

Seuls quelques mètres et des fils 
barbelés séparent désormais les 
Israéliens et les résistants.

Amal et le Hezbollah se partagent la 
mainmise sur les régions libérées.

LES FERMES DE CHÉBAA
Le Conseil de Sécurité, a donc appelé “les Etats et les autres parties concernés à faire preuve de retenue et à coopérer pleinement” avec les Nations Unies. M. Annan dépêchait, aussitôt, à Beyrouth le mercredi 24 mai, son envoyé spécial pour le Proche-Orient, M. Terjé Roed-Larsen, qui précisait sa mission en ces termes: “Nous devons nous occuper, immédiatement, de la confirmation du retrait. Ce sera une des principales tâches de l’équipe qui m’accompagne dans cette mission. Il s’agit de voir si le retrait israélien est conforme à la résolution 425 et ensuite d’aider le gouvernement libanais à restaurer son autorité”. Mais en dépit de la mission du Norvégien Larsen, le sentiment qui prévalait au moment du départ du dernier soldat israélien du Liban-Sud, est que les Nations Unies, elles aussi, ont été prises de court. Et le quotidien italien “Le Corriere delle Serra”, exprime ce sentiment en écrivant: “L’ONU, pris à l’improviste”. “Personne, dit-il, n’avait exclu que le retrait puisse avoir lieu avant la date prévue, mais au lieu de se préparer, le gouvernement et l’ONU ont réagi comme d’habitude par des appels sans efficacité et une diplomatie trop lente”.
Dans “Le Figaro”, on peut lire de même: “La France cherche un rôle au Liban, mais elle est partagée entre son désir d’aider le Liban et la crainte de s’enfoncer dans un bourbier”.
Ce commentaire est confirmé par une déclaration de M. Alain Richard, ministre français de la Défense, qui s’est exprimé en ces termes sur la participation de la France à un éventuel renforcement de la FINUL: “Si la France devait décider une telle participation, ce serait, forcément, une mission dangereuse à deux degrés: pour les hommes de cette force qui peut être prise à partie par des gens extrêmement violents en plusieurs endroits et pour la communauté internationale qui serait discréditée, si cette force ne parvenait pas à faire avancer le processus de paix dans la région”.
Par ailleurs, concernant les hameaux de Chébaa, le Liban n’a pas manqué d’exprimer son mécontentement vis-à-vis de la position adoptée par M. Kofi Annan dans son rapport où il affirme que ces fermes relèvent de la 242. Dans une déclaration, le Premier ministre, Salim Hoss exprime l’intransigeance libanaise concernant Chébaa, tout en affirmant la volonté de coopérer avec l’ONU. Mais les hameaux de Chébaa peuvent constituer un nouveau détonateur dans la région, dans la mesure où le “Hezbollah” s’obstine à vouloir poursuivre la résistance jusqu’à la récupération de cette partie du territoire libanais. Le “parti de Dieu” menace, aussi, de poursuivre la résistance tant qu’il y aura un seul détenu libanais dans les prisons israéliennes.


Larsen: Pour de nouvelles modalités
de déploiement de la FINUL.

OPÉRATION-SURPRISE
Prévu, en principe, pour le 7 juillet, le retrait israélien de la zone de sécurité du Liban-Sud s’est déroulé avec quarante jours d’avance, en un temps record (moins de 72 heures), dans un climat de débâcle et de débandade totale pour “Tsahal” et pour l’ALS. Il est certain que, ni le Premier ministre israélien, Ehud Barak, ni l’état-major de son armée, ni le général Antoine Lahd et les hauts cadres de l’Armée du Liban-Sud n’ont pu imaginer un seul instant que l’évacuation des 850 km2 de territoire libanais occupés par Israël depuis vingt-deux ans et dénommés “zone de sécurité”, se ferait dans une telle confusion. Tout commence, en fait, par des informations contradictoires émanant de l’Etat hébreu. M. Barak demande à l’armée de se préparer à un retrait du Liban le premier juin. L’information est, aussitôt, démentie par le ministre de la Défense qui affirmait: “Il n’existe aucun plan pour un retrait le 1er juin”. Ces informations contradictoires pouvaient révéler l’existence d’un désaccord entre les dirigeants israéliens ou bien être le fruit d’un plan tactique visant à prendre le Liban, la Syrie, l’ONU et les différentes parties au grand dépourvu pour provoquer une situation ambiguë et complexe sur le terrain. Ce n’est, toutefois, pas l’avis du commentateur du quotidien français “Le Monde” qui attribue ce retrait précipité et rapide à la désintégration de l’ALS et sa débâcle. Reste à savoir qui en est responsable? Mais quoi qu’il en soit, si les parties locales, régionales et internationales ont été prises au dépourvu par ce retrait-surprise, le “Hezbollah”, lui, a su fort bien tirer très rapidement profit de la situation, combler sur-le-champ le vide, mettant tout le monde devant un nouveau fait accompli. C’est le “parti de Dieu” qui a pris finalement les autres au dépourvu.

LE FILM DES ÉVÉNEMENTS
Du dimanche 21 mai jusqu’à l’aube du mercredi 24 mai, les villages, localités et villes du Sud frontalier ont, successivement, retrouvé leur liberté. Les chaînes de télévision locales, arabes et internationales ont retransmis au monde entier les heures historiques de ce retrait de “Tsahal” et de la désintégration de l’ALS, alors que dans une atmosphère de véritable liesse populaire, les Sudistes retrouvaient leur terre et leur foyer. Tout a commencé dimanche, comme par miracle. Encouragés par le “Hezbollah”, des centaines de Libanais avaient regagné à pied ou en voiture, dans une ambiance de fête, cinq villages du secteur central de la zone occupée évacués par l’ALS. Le signal du retour venait d’être donné; le mouvement fait boule de neige. Dans la journée du lundi 22 mai, les unités à majorité chiite de l’ALS, abandonnent leurs positions dans une quinzaine de villages du secteur central. Leurs effectifs se rendent au “Hezbollah”, au mouvement “Amal” ou à l’armée libanaise, pendant que les intégristes investissent les lieux et se retrouvent, en quelque sorte, à la frontière d’Israël. Pour dissuader la population qui, faisant fi de tout danger ou crainte, avançait vers les villages évacués et pour contrer la progression du “parti de Dieu”, “Tsahal” ouvre le feu, faisant cinq tués parmi les civils et trente-et-un blessés. Mais, le mouvement est en marche. Plus rien ne l’arrêtera. A l’issue de cette journée mouvementée, la bande frontalière paraît coupée en deux. Une quinzaine de villages, à majorité chiite, échappent désormais, au contrôle de “Tsahal” et de l’ALS mais, de part et d’autre de cette zone, l’armée israélienne maintient son emprise dans deux secteurs à dominante chrétienne et druze. L’Etat hébreu réalise, sans doute, que le mouvement est, désormais, irréversible et le Cabinet de sécurité de la Knesset habilite Ehud Barak à accélérer le retrait des forces israéliennes du Sud. A l’ONU, on prend conscience, aussi, de l’urgence de l’opération et M. Kofi Annan, secrétaire général de l’Organisation, présente au Conseil de Sécurité son rapport concernant les conditions du retrait israélien du Liban-Sud et les modalités d’application des résolutions 425 et 426.

JOURNÉE DÉCISIVE ET HISTORIQUE
La journée du mardi 23 mai sera décisive et historique. Tout se passe très vite. L’évacuation se poursuit et s’achève dans la confusion la plus totale. Les uns après les autres, les villages et bourgs de l’ancienne “zone de sécurité” sont évacués par “Tsahal” et par l’ALS qui se désintègre.
Encadrée par les intégristes, indifférente aux raids effectués par Israël pour couvrir son retrait, la population déferle vers les localités abandonnées par l’occupant dans une atmosphère de fête et d’euphorie, retenant mal son émotion. On croirait assister à un film surréaliste tourné à grande vitesse tant les événements se précipitent. Le “Hezbollah” étend à l’instant son contrôle sur le Sud frontalier et s’empare de l’arsenal militaire israélien abandonné. Un des moments forts de cette journée historique, sera la libération des 140 détenus libanais de la prison de Khyam qui seront accueillis en triomphateurs la nuit même à Beyrouth. Au cours de cette même nuit du mardi 23 au mercredi 24 mai, les troupes israéliennes achèvent leur retrait des dernières positions au Liban-Sud dont leur quartier général à Marjeyoun et font exploser leurs ultimes postes fortifiés dont celui du château de Beaufort. A l’aube, le dernier soldat israélien franchit la porte frontalière entre les deux pays qu’il referme après lui. Le Liban est, enfin, libre de l’occupation, alors que, depuis sa création en 1948, l’Etat hébreu connaît pour la première fois le goût amer de la défaite. Après 22 ans d’occupation de 850 km2 de territoire au Sud du Liban, Israël s’en est allé par la petite porte, sans avoir absolument rien obtenu en contrepartie. A quoi donc lui aura servi cette occupation?

QUID DE L’ALS?
Pour les 2.500 éléments et cadres de l’ALS, le poids de ces années d’occupation est encore plus lourd et plus amer à subir. Leur cas concerne chaque Libanais, puisqu’ils sont les fils de cette terre, de cette patrie. Qu’ils aient été amenés, de gré ou en vertu d’une situation de fait accompli, à collaborer avec Israël, il faut tenir compte dans notre attitude à leur égard des circonstances atténuantes qui les ont portés à agir de la sorte. Et on est en droit d’espérer, tel que l’a promis à maintes reprises le chef de l’Etat, qu’ils auront un procès juste et équitable et qu’en dehors de la légalité, nul n’a le droit de se poser en justicier vis-à-vis d’eux. Près de 1.500 éléments de l’ALS se sont rendus à l’autorité légale, soit directement ou via le “Hezbollah” ou Amal. Mille autres ont choisi de se rendre en Israël avec leurs familles soit en tout, 5.000 personnes que Tel-Aviv est prêt à prendre en charge. Quant à leur chef, le général Antoine Lahd qui se trouvait à Paris lors du début du retrait, il est rentré précipitamment, mardi soir  en Israël, pour affirmer qu’il n’est nullement prêt à se livrer aux autorités libanaises.

CÔTÉ ISRAÉLIEN
En Israël, le retrait du Liban est perçu comme un retour à la normalité. Les habitants de la région Nord ont été autorisés dès mercredi matin, à quitter les abris où ils avaient été appelés à se rendre au moment de l’évacuation par “Tsahal” de la zone de sécurité, par crainte d’attaques du “Hezbollah”. Pour les soldats israéliens et malgré leur défaite face à la résistance intégriste, ce retrait est une délivrance du bourbier libanais. “Maman, nous avons quitté le Liban”. Ce cri de joie d’un soldat israélien fait, d’ailleurs, la une du principal quotidien israélien le “Yediot Aharonot”.
De son côté, le Premier ministre israélien, Ehud Barak, a promis que son pays respecterait la souveraineté libanaise. “Nous n’avons aucune raison, a-t-il affirmé, de ne pas la respecter, aussi longtemps que la frontière restera calme et que nous ne serons pas attaqués. Mais dans le cas contraire, Israël pourrait s’en prendre à des forces régulières et pas seulement du Liban”, faisant ainsi allusion aux troupes syriennes déployées au Liban. Barak ajoute: “Nous n’avons aucune revendication territoriale au Liban”. L’essentiel est que le Sud est libre. Hier jeudi, 25 mai, le Liban entier a célébré l’événement dans le cadre d’une journée de fête nationale, celle de la “Libération et de la Résistance”.
 
MELHEM KARAM: MERCI AU PRÉSIDENT, À L’ARMÉE ET À LA RÉSISTANCE

M. Melhem Karam, président de l’Ordre des journalistes, a fait une déclaration dans laquelle il se réjouit “de voir le Sud revenir au Liban et le Liban au Sud... Le droit a triomphé, même tardivement, dans une région où régnait la négligence, d’une part, et qui vivait sous l’occupation, d’autre part”.

Et d’ajouter: “La joie des journalistes est double: d’abord parce que le retrait s’est produit sous la pression de la Résistance. Ensuite, parce que pour la première fois, il a été réalisé en application de deux résolutions internationales: 425 et 426.
“Mais notre grande joie, du Sud au Nord, sera le jour où nous pourrons assurer au Sud, au nom de tout le Liban, la sécurité sociale, sanitaire, pédagogique, économique, judiciaire; puis, politique, maintenant que la sécurité militaire a été assurée par le retrait forcé israélien.
“Nous disons cela avec beaucoup de réserve, parce qu’avec Israël, les expériences et les leçons qui se sont réitérées, n’étaient pas encourageantes, ni rassurantes. Surtout avec ceux qui ne respectent pas un calendrier, n’ont foi ni dans les engagements, ni dans les pactes.

UN ÉVÉNEMENT HISTORIQUE
“Etant entendu que les fermes de Chébaa sont libanaises et reviendront, sans nul doute, au Liban, ainsi que les détenus emprisonnés dans les geôles israéliennes.”
 

M. Karam soutient que “la véritable victoire est la victoire sur la griserie engendrée par la victoire. La victoire réalisée par le Liban avec sa direction, 
son peuple et sa résistance, est un événement historique. Mais il ne signifie pas que la Résistance a pris fin; il incite à plus de détermination pour obtenir la libération sous toutes ses formes, jusqu’à ce que l’ennemi évacue le Golan et les hameaux de Chébaa.
“Puis, ce qui s’est produit, n’est pas la fin du chemin, mais une station dans une longue lutte, d’où nous nous engagerons sur la voie de la reconstruction, après l’élimination de toutes les séquelles du passé. Nous porterons dans nos mains les pioches de la destruction, avant d’entreprendre la reconstruction et après avoir sanctionné ceux qui ont failli à leur loyalisme à la patrie.
“A cette occasion, conclut M. Karam, nous rendons hommage au comportement modèle conformément auquel tous les Libanais ont accueilli le grand événement, se montrant à son niveau et à sa dimension.
“Nous magnifions l’attitude du président Emile Lahoud qui a fait preuve de sagesse et de courage en guidant la patrie vers le jour de la victoire. Les Libanais, pour la première fois, voient un Président conduire, personnellement, la bataille de la libération, en imprimant une portée légale et nationale à la Résistance nationale héroïque, qui s’est alignée sur les constantes proclamées par le chef de l’Etat. De ce fait, la volonté nationale officielle a rejoint la volonté populaire pour réaliser la victoire.
“Hommage aux présidents Nabih Berri, Salim Hoss, à la Résistance et à l’Armée qui assume un rôle national dans toutes les épreuves.” 


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