La victime Claude Atallah.
Claude Tanios Atallah (35 ans), employée à l’officine
Abi-Khalil à Haret Sakhr (Jounieh), a été retrouvée
la gorge tranchée avec un cutter.
Un proche était arrivé devant l’officine et, voulant
y entrer, en avait trouvé la porte fermée. Alerté,
le pharmacien, Claude Abi-Khalil est accouru sur les lieux et devait faire
la découverte macabre.
Mais pourquoi avait-on choisi une pharmacie? Et pourquoi avoir tué
cette jeune femme, une employée sans défense? Il n’y a pas
eu de vol d’argent ni d’agression sexuelle. Les malfaiteurs chercheraient-ils
de la drogue? Ou bien était-ce un sombre règlement de comptes?
L’énigme reste pour le moment entière.
Interrogés, les parents de la victime répondent désemparés:
“Ce crime odieux a été perpétré sans motif.
Claude était une fille délicate et aimante. Elle ne se connaissait
pas d’ennemis et n’avait jamais reçu aucune menace. Elle ne s’occupait
que de son travail et passait tout le reste du temps en famille”, dit sa
sœur.
Des mobiles du meurtre, ses proches n’en savent rien et ne soupçonnent
personne. Cependant, des sources proches des enquêteurs pensent que
l’assassinat pourrait être l’œuvre d’un psychopathe, ou un règlement
de comptes personnel. D’autant que ni les bijoux de la victime, ni son
cellulaire ou l’argent qu’elle portait sur elle n’ont été
subtilisés par l’assassin, ni même la caisse de la pharmacie.
Il semble que la victime ait lutté et qu’elle en soit venue aux
mains avec son ou ses assassins, vu les affaires et les objets éparpillés
sur les lieux, ainsi que le contenu de son sac à main.
Notons, par ailleurs, que Claude Atallah est la fille du moukhtar de
Abra et Chouwwan (Ftouh-Kesrouan) et son assassinat a, fortement, ébranlé
la région. Les députés Emile Naufal et Mansour el-Bone
ont sévèrement condamné le crime estimant que Kesrouan
était, jusque-là, une région paisible qui n’avait
jamais connu ce genre d’horreur. Aussi, ont-ils réclamé pour
l’assassin un châtiment à la mesure de son crime.
![]() Les traces de sang sur les lieux du crime. |
![]() Les enquêteurs devant la pharmacie. |
LES PHARMACIES OBSERVENT LE DEUIL
De même, Mme Leila Khoury, présidente de l’Ordre des pharmaciens
a, directement, contacté la présidence de la République,
le Premier ministre, les ministres de l’Intérieur et de la Santé,
soulignant la gravité de l’affaire et les agressions diverses auxquelles
sont constamment soumis les pharmaciens et leurs officines (pillage récent
de la pharmacie Hallal à Chekka et tentative d’effraction de la
pharmacie Nehmé à Enfé). Le lendemain de l’assassinat,
les pharmacies du Liban devaient observer une heure d’arrêt de travail
en signe de deuil et de protestation; un communiqué de l’Ordre des
pharmaciens devait appeler à l’arrestation de tous les agresseurs
et, les responsables, à plus de vigilance.
LE CORPS PHARMACEUTIQUE SÉRIEUSEMENT
MENACÉ
La présidente de l’Ordre des pharmaciens a effectué de
nouvelles démarches auprès des responsables, le ministre
de l’Intérieur en tête, afin de réclamer un dispositif
capable de mieux assurer la sécurité des pharmaciens et des
officines.
“Le corps pharmaceutique, dit-elle, est sérieusement menacé;
il faut le sauver de ces agressions”.
Mme Khoury qui a assisté à la conférence de presse
que le Dr Karam Karam, ministre de la Santé, a tenue hier jeudi
à l’occasion de la “VIIème journée libanaise de pharmacie”,
s’est félicitée du fait pour 1.500 pharmacies libanaises
d’avoir fermé mercredi leurs portes entre midi et 13 heures, en
signe de deuil et de protestation contre le crime de Haret Sakhr.