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MÉFIONS-NOUS DES GUETS-APENS D’ISRAËL
Après le retrait israélien, il faut nous méfier des guets-apens de l’ennemi qui manigance en vue de semer parmi nous les germes de la zizanie et pour compromettre nos rapports avec les Nations-Unies. A cet effet, il se maintient dans plus d’un secteur, notamment à Rmeiche, Métoulla et à Misgav Am, proches de la frontière. Mais le Liban n’est pas tombé dans le piège: tout en contestant le point de vue de l’ONU, il reste déterminé à coopérer avec l’organisation internationale et à souscrire à ses résolutions.
 

Dès l’annonce du retrait unilatéral israélien avant le mois de juillet, même sans accord préalable avec le Liban et la Syrie, beaucoup ont craint qu’il ait pour but de semer les germes de la discorde et de la sédition, autant dans les régions libérées qu’au plan national. Et ce, en suscitant des controverses autour de questions litigieuses, croyant en faire autant de “bombes à retardement”.
Les Israéliens s’attendaient à des affrontements sanglants et des règlements de comptes dans les villages frontaliers, en se retirant d’une manière précipitée, même sans aviser les éléments de l’Armée du Liban-Sud de la date du rapatriement de “Tsahal”.
Cela n’a pas eu lieu, grâce à l’éveil et à la vigilance de la Résistance qui a pu prévenir tout débordement, si l’on excepte quelques incidents isolés dont les auteurs ont été appréhendés.
Cependant, au plan national, une controverse est instituée à laquelle prennent part des hommes politiques et de religion. Elle porte sur le déploiement de l’Armée dans les zones évacuées et sur le cas des éléments ayant collaboré avec l’ennemi.
Les avis sont partagés sur ces deux points: certains émettent des réserves sur l’envoi de la troupe, du moins dans l’étape actuelle: d’autre, par contre, réclament la présence immédiate de la Grande Muette le long de la frontière, afin de dissiper la peur qui persiste parmi les citoyens.
En ce qui a trait aux “lahdistes”, les uns réclament, à leur encontre un châtiment sévère, “afin de prévenir d’éventuelles représailles, si la peine infligée n’était pas à la mesure de leurs crimes”. D’autres sont d’avis de les faire bénéficier des circonstances atténuantes... Quoi qu’il en soit, le dernier mot dans ce cas précis est à la Justice qui les jugera “avec transparence et équité”, selon les propres termes du chef de l’Etat.
Autre sujet à signaler: Israël a maintenu des positions dans des secteurs névralgiques en suscitant le doute sur le tracé de la frontière - à Chébaa et ailleurs- vraisemblablement pour embarrasser  les Nations-Unies et les brouiller avec le Liban.
De fait, des critiques sont adressées à l’ONU, spécialement à M. Jergé Roed-Larsen, émissaire du secrétaire général, accusé “d’œuvrer aux fins de faire passer un projet suspect, visant à reconsidérer le tracé frontalier en certains endroits et, partant, à y maintenir les sionistes pour couvrir la cuisante défaite qu’ils viennent de subir au Sud” (Talal Arslan dixit).
De son côté, le secrétaire du “Hezbollah” a reproché à l’ONU “de faire preuve de partialité”, alors que la France hésite à augmenter les effectifs de son contingent mis à la disposition de la FINUL, si l’Armée libanaise n’est pas envoyée au cordon frontalier.
L’Etat ne cesse d’affirmer, par la voix de ses responsables, qu’il est soucieux d’entretenir les meilleurs rapports avec l’organisation internationale, ses organismes spécialisés et ses représentants.
En ce concerne le déploiement de la Grande Muette, S.Em. le cardinal Sfeir s’y est dit favorable. “Ainsi, dit-il, les citoyens reprendront davantage confiance, d’autant qu’ils jouiront de l’aide et de la protection de l’Autorité légale.” 


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