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QUID DE LA PRÉSENCE SYRIENNE APRÈS LE RETRAIT ISRAÉLIEN?
Le départ de “Tsahal” du Sud et de la Békaa ouest, suivi du démantèlement de l’ALS, soulève de nouveau la question de la présence militaire syrienne en territoire libanais. Damas se dit prêt à rapatrier ses troupes, dès que le gouvernement de Beyrouth le demandera. “L’Armée au Sud une revendication politique”, dit le ministre de l’Intérieur.
 
 

La question de la présence syrienne au Liban reste posée et, de plus en plus, depuis le retrait israélien du Liban-Sud et de la Békaa ouest.
S’étant déployée en territoire libanais sous le mandat du président Sleiman Frangié, l’armée syrienne - qui avait fait partie, tout d’abord, de la FDA (Force de dissuasion arabe) avait pour mission: de mettre fin aux affrontements fratricides dans le pays, de contrôler les fedayine trop turbulents à l’époque, de mettre en échec tout projet sécessionniste, de favoriser la formation d’un Cabinet d’union nationale après la dissolution des milices (libanaises et étrangères), de réunifier l’Armée et de l’aider à rétablir la souveraineté de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, en le libérant de l’occupation israélienne.
Ces tâches accomplies, les forces syriennes devraient, en vertu de la résolution 520 du Conseil de Sécurité, se redéployer dans un premier temps dans la Békaa et, ultérieurement, réintégrer leurs casernes en Syrie.
Damas n’a cessé jusqu’ici de répondre à quiconque - les Etats-Unis et la France, notamment-lui demande de rapatrier son contingent, que “l’évacuation de ses forces s’effectuera dès que le Liban en formulera la demande”.
Le chef du Législatif, le président du Conseil et son prédécesseur partagent l’avis de ceux qui se prononcent en faveur du maintien des troupes syriennes. “Celui-là est ignorant et stupide qui réclame le départ de ces forces dans les circonstances actuelles”, affirme le président Nabih Berri.
Et le président Hoss de soutenir: “La présence syrienne est légale et a été avalisée par le sommet du Caire. De plus, elle ne pose aucun problème, comme certains l’imaginent”.
Quant à M. Rafic Hariri, il soutient: “Cette exigence, (de retirer les forces syriennes) est actuellement hors de propos et son timing pose plus d’un point d’interrogation”...
En revanche, S.Em. le cardinal Sfeir a, dans sa dernière homélie dominicale, réclamé le déploiement de l’Armée - “ce qui est une revendication locale et internationale” - dans les régions non concernées par le tracé frontalier” et le départ des forces syriennes.
Cela dit, il semble difficile pour le moment d’appliquer la résolution 520, tant que deux autres - les 242 et 338 - n’auront pas reçu un début d’application.
Cela signifierait, alors, que l’Etat hébreu aurait souscrit aux décisions  onusiennes et favorisé l’instauration d’une paix juste et globale au Proche-Orient, dont le Liban serait le premier à tirer profit. En recouvrant son indépendance, sa souveraineté et son intégrité territoriale.
Les Libanais ont toujours fait la différence entre la présence militaire syrienne et l’occupation israélienne; ils n’ont pas réclamé le rappel des soldats syriens avant le départ de “Tsahal”.
Maintenant que c’est chose faite, de nouvelles données se posent et les relations privilégiées syro-libanaises, basées sur le respect mutuel et le bon voisinage, devraient être reconsidérées de façon que Beyrouth et Damas puissent traiter d’égal à égal dans leur intérêt commun.
Celui-ci est, d’ailleurs, préservé dans les accords bilatéraux conclus ente les deux pays dont la coopération n’a cessé, ces dernières années, de se raffermir. 


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