Me Edmond Naïm au coursde la conférence
de presse.
Me Edmond Naïm, l’un des avocats du Dr Geagea, révèle
que la demande d’amnistie avait été également présentée
aux présidents de la Chambre et du Conseil, MM. Nabih Berri et Salim
Hoss.
Puis, il observe que l’ex-chef des F.L. avait été arrêté
le 21 avril 1994 et son mouvement dissous, au terme d’un procès
ouvert après l’affaire de l’église de Zouk où il a
été blanchi des chefs d’accusation portés contre lui
et ses anciens compagnons.
“D’autres chefs de milice, ajoute Me Naïm, ayant fait la guerre
depuis 1975, n’ont pas été inquiétés et, de
plus, ont occupé des postes de responsabilité au sein du
Pouvoir. La condamnation du Dr Geagea constitue une violation d’une règle
élémentaire: l’égalité des citoyens devant
la loi”.
Il évoque les termes d’une interview de M. Mounif Oueydate,
ancien procureur général près la Cour de cassation,
parue dans la revue “Al-Massira”, dans laquelle le haut magistrat a déclaré:
“Il faut amnistier ou condamner tout le monde. Si la loi d’amnistie avait
été appliquée équitablement, elle aurait englobé
des personnes impliquées dans les procès de Dany Chamoun
et de Rachid Karamé”.
Me Naïm observe que le Dr Geagea a été déféré
devant la Cour de justice, dont les sentences sont sans appel, alors que
si son cas avait été soumis à la Cour criminelle,
il aurait pu bénéficier de l’amnistie comme d’autres prévenus.
Me Naïm fait état, ensuite, des conditions de détention
du Dr Geagea qualifiées “d’inhumaines”, parce que celui-ci n’a pas
droit à la promenade quotidienne de trois heures, comme tous les
prisonniers. Sa cellule n’a pas de fenêtre; elle n’est donc pas exposée
à l’air libre et au soleil.
De plus, la lampe qui éclaire sa cellule est commandée
par un interrupteur fixé en dehors de ses murs, ce qui permet aux
gardiens de couper la lumière à l’heure de leur choix et
selon leur bon plaisir.
Partant du fait que le Dr Geagea a été le seul parmi
les chefs des anciennes milices à avoir été poursuivi
et condamné depuis 1985 et sur base de l’article 108 selon lequel
chaque année le 15 juin et le 15 décembre, on peut proposer
de réduire la peine des condamnés pour leur bonne conduite
ou les amnistier, ses avocats demandent que son cas soit reconsidéré,
d’autant qu’il a respecté toutes les conditions conformément
auxquelles il purge sa peine.
Me Naïm a, ensuite, répondu aux questions des journalistes
portant sur la situation du Dr Geagea et des Forces libanaises au plan
juridique.