Mgr Nasrallah Sfeir.
“Si le pays veut prendre son essor, retrouver toutes ses prérogatives
et que les Libanais se sentent libres de toute ingérence, alors
il faut le départ des troupes syriennes”, affirme-t-il. Mgr Sfeir
souligne, néanmoins, que “sans l’unanimité des Libanais,
Israël ne se serait pas retiré” et qu’il fallait, aussi, “leur
unanimité pour que les Syriens se retirent”. “Le cas des Syriens
est différent de celui des Israéliens, parce qu’ils (les
Syriens) sont traités comme des alliés et des amis”, ajoute-t-il.
“Cela n’empêche pas qu’ils contrôlent tout. Le pays n’est
pas considéré comme tout à fait indépendant
et souverain. Le pouvoir de décision n’est pas entre les mains des
Libanais mais des Syriens”, observe-t-il.
Mais le patriarche maronite se demande “dans quelle mesure” le gouvernement
libanais “peut se prononcer” sur le retrait des troupes syriennes, fortes
de quelque 30.000 soldats au Liban, “car il a été lui-même
mis en place avec l’intervention de la Syrie”.
Le président libanais Emile Lahoud a déclaré,
la semaine dernière, que les soldats syriens présents au
Liban étaient des “alliés” qui partiront lorsque le gouvernement
libanais le jugera “utile”.
Mgr Sfeir affirme, d’autre part, que le retrait israélien “est
une très bonne chose pour les Libanais, en général
et certainement pour les chrétiens”.
Le chef de la principale communauté chrétienne au Liban
a souvent réclamé, dans le passé, l’application de
la résolution 520 de l’ONU qui prévoit le départ de
toutes les troupes étrangères du Liban.
Dimanche, il a également, réclamé le déploiement
de l’armée libanaise au Liban-Sud, évacué le 24 mai
par Israël. Le retrait israélien a relancé le débat
sur la présence militaire syrienne au Liban, qui a été
légalisée par l’accord inter-libanais de Taëf (Arabie
saoudite) du 22 octobre 1989.