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PREMIÈRE FAUSSE NOTE DANS LA SUCCESSION PRÉSIDENTIELLE SYRIENNE
Alors que la succession présidentielle en Syrie paraît se passer d’une manière normale, - le Conseil du peuple, le parti Baas et l’Armée ayant proclamé leur soutien et leur confiance au Dr Bachar Assad - M. Rifaat Assad, ancien vice-président (destitué) interdit de séjour en Syrie - dénonce ce qu’il considère comme une “violation de la Constitution” et parle d’un nouveau mouvement de redressement... Mais l’ampleur de l’appui manifesté ces derniers jours en faveur du régime, minimise l’importance de l’accusation et de la menace.
 
 

Des dépêches d’agences datées d’un pays d’Europe toujours à l’affût du sensationnel, ont diffusé lundi dernier une nouvelle selon laquelle M. Rifaat Assad, vice-président (destitué), aurait contesté la régularité de la procédure suivie pour la désignation du successeur du chef de l’Etat syrien décédé.
Aussitôt, un responsable baassiste à Damas a laissé entendre que des poursuites judiciaires seraient engagées contre l’oncle du Dr Bachar Assad, pour avoir tenu de pareils propos mettant en doute la légitimité de toutes les institutions étatiques syriennes - Conseil du Peuple, parti Baas et Armée - qui ont proclamé leur appui et leur confiance au nouveau président, dont le choix sera entériné par un référendum.
Pour dissiper la première fausse note enregistrée au plan de la succession présidentielle, deux hautes personnalités ont dénoncé la déclaration de l’ex-vice-président syrien. Celui-ci, aurait, dit-on, été empêché d’assister aux funérailles du président Assad. Il aurait été considéré comme un “indésirable”, alors que Yasser Arafat, chef de l’autorité palestinienne, a été autorisé à se rendre à Damas pour la première fois depuis dix ans.
Cet interdit serait à l’origine de la réaction hostile de Rifaat Assad qui rallie, ainsi, d’ores et déjà, le camp des adversaires du régime baassiste.
La réplique officielle ne s’est pas fait attendre. En effet, M. Abdel-Kader Kaddourah, président du Conseil du Peuple, a affirmé: “La Syrie est un Etat où les institutions fonctionnent normalement, preuve en est que moins de quarante-huit heures après le décès du chef de l’Etat, aucun vide n’a été ressenti au niveau de la magistrature suprême... Le Pouvoir a été transféré sans accroc au double plan légal et constitutionnel”.
De son côté, le général Moustapha Tlass, ministre de la Défense, a justifié la hâte ayant marqué la désignation du nouveau président de la République, par le souci d’assurer la continuité dans la ligne tracée par M. Hafez Assad. “Le transfert de l’Autorité, a-t-il dit, s’est opéré d’une manière constitutionnelle”.
Il soutient que cette continuité peut être assurée par le fils cadet du défunt président qui l’a initié à cette haute charge. “Il reste à confirmer la candidature du Dr Bachar par un référendum populaire; ce qui sera fait incessamment”.
La réaction de Rifaat Assad qui s’est engagé “à prendre la tête d’un mouvement de redressement contre son neveu, afin de restaurer la démocratie et la liberté”, laisse craindre que ses attaques contre les dirigeants syriens, qu’il accuse “d’avoir violé la Constitution en faisant fi de la légalité et de la volonté du peuple”, perturbent le climat sur les bords du Barada, pour peu que ses partisans décident de passer à l’action. Mais les laissera-t-on faire?
D’ailleurs, Modar, le propre fils de Rifaat, s’est démarqué de lui en disant: “Hafez Assad est notre père, nous n’en avons pas d’autre”. 


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