Evénements de la semaine
LEÇON À TIRER D’UNE SEMAINE DE DEUIL
Le Dr Bachar Assad qui hérite d’un legs particulièrement lourd, est confronté à maints défis dont celui de la paix n’est pas le moindre. Mais il s’engagera dans la voie tracée par son père, tout en ambitionnant de mener la Syrie sur le chemin de la modernité. La présence aux obsèques d’une centaine de délégations et de treize chefs d’Etat, témoigne de la sympathie et de l’appui dont bénéficie déjà le successeur du grand disparu.
 
 

“Nous formons un seul peuple dans deux pays”, disait le président Hafez Assad.
Aussi, a-t-il œuvré en vue de consolider les relations libano-syriennes. S’il n’est pas parvenu à dissiper tout à fait certaines réticences dont une frange de notre population n’a pu se départir, c’est sans doute parce que Damas n’a pas suffisam-ment éclairci ses idées. Ou en-core parce que quelques-uns de ses alliés (libanais) n’ont pas voulu favoriser un rappro-chement de leurs adversaires locaux avec la capitale syrienne, pour continuer à exploiter à leur profit personnel, le soutien dont ils bénéficiaient, surtout au plan politique.
La disparition du chef de l’Etat syrien a montré que les relations entre les deux pays n’ont cessé de revêtir un cachet amical et fraternel. En effet, les Libanais toutes tendances con-fondues, ont été profondément affectés par sa mort subite: ils l’ont prouvé en observant le deuil pendant une semaine, la sincerité des sentiments qu’ils ont exprimés à cette occasion, n’ayant eu d’égale que leur spontanétié.
De fait, partout au Liban des manifestations de rues ont été organisées, alors que les condoléances étaient reçues comme à Damas et Qordaha où ont défilé des milliers de personnes visiblement affectées par le douloureux événement.
Au Liban comme à Damas et dans les autres capitales arabes, on s’interogeait sur la relève, le retard, de près de six heures, mis par la radio-télévision syrienne à annoncer le décès du Président ayant laissé croire que quelque problème s’était posé à propos de la succession au niveau du leadership.
En fait, cette attente a été oc-casionnée par les concertations qu’a effectuées la direction du Baas autour du mécanisme conformément auquel devait être désigné le successeur du chef de l’Etat syrien.
En effet, moins d’une demi-heure après l’annonce de la mort du président Assad, le Conseil du Peuple (parlement) prenait la décision de réviser l’article 83 de la Constitution, afin de permettre au Dr Bachar Assad (35 ans) d’accéder à la magistrature suprême. En vertu de cet article, tout présiden-tiable devait avoir quarante ans révolus. Son amendement par vote unanime à main levée, a ramené l’âge à 34 ans.
Moins de vingt-quatre heures plus tard, M. Abdel-Halim Khaddam, premier vice-président de la République, promulguait le projet de loi portant amendement de la Constitution et un décret aux termes duquel le Dr Assad était promu au grade de général et nommé commandant chef des forces armée.
Le Dr Bachar ne cache pas ses idées relatives à la réforme, au changement et son fort penchant vers la modernité dans tous les domaines: l’informatique, la privatisation et le libéralisme économique, notamment.
Ce sont autant de dossiers qui exigent beaucoup d’efforts et de concertations, ainsi que des conseillera compétents et acquis à ces idées pour ne pas lui mettre des bâtons dans les roues.
Pouvons-nous oublier le dossier libanais qui lui a été confié depuis quelques mois, lui donne bien des soucis et lui cause autant de tracas? 


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