![]() sculptures. technique bois et résine |
![]() et l’énergie latente de la matière |
Ainsi, bien que les problèmes de formes retiennent son attention,
ils sont, dans son art, subordonnés à la volonté d’expression.
Elle éprouve le besoin de retrouver, par la peinture, une réalité
primaire au-delà de l’illusion de la nature.
Art brut, les compositions sont déterminées autant par
l’ascétisme des tracés que par la sobriété
de la couleur, qu’une pâte charnelle fait vibrer. Le geste plastique
poursuit une intuition spontanée. Les motifs sont amendés
par une expression poétique que l’artiste réalise sans effort.
La façon de procéder de Fadia Haddad est une approche
d’une vérité conçue, non pas comme un mirage, mais
comme une certitude intérieure qu’elle s’efforce de capter à
travers ses fantasmes.
Dans toutes les réalisations, contenu, forme et matériau
s’épousent, convergent vers l’essence, s’appliquent à rejeter
tout ce qui est inutile, toute éloquence. Le peintre conçoit
l’espace même comme doué d’une signification plastique. Les
œuvres refusent tout mouvement vers l’extérieur et ce qui peut passer
pour de la simplicité est, en réalité, le raffinement
d’une expression concise.
Refusant la description naturaliste, la peinture de Fadia Haddad s’intéresse
aux rapports, à la cosmogonie, à l’essence des éléments
et à leur structure. Elle brise les barrières de la représentation
figurative pour mieux retrouver l’unité thématique de son
art. Ainsi, les gaucheries deviennent créatrices. Loin des soins
laborieux de l’art, les formes et les couleurs naissent avant les civilisations.
Les fantasmes les plus extravagants envahissent le quotidien.
***
![]() |
![]() |
Les sculptures de Ludwika Ogorzelec renoncent, délibérément,
à certains canons académiques. Ici, l’originalité
n’est pas liée à l’arbitraire. Elle ne consiste pas à
amalgamer différents éléments tels le bois, la résine,
le chanvre, etc..., mais au contraire à les fondre ensemble, afin
qu’ils soient transmutés et que l’unité qui en découle
puisse jaillir pleinement de l’œuvre et s’imposer.
Ce qui prédomine dans les sculptures de Ludwika Ogorzelec, c’est
le sentiment du mouvement et du rythme. Son matériau préféré,
la résine, donne à ses œuvres une résonance toute
particulière. Une résine étonnante, incassable, flexible,
réceptive aux clartés de la lumière, qui permet au
sculpteur d’utiliser la vacuité de l’espace et la part de l’existant
invisible.
Minutieusement assemblés, les tiges de résines et les
fragments de bois et de chanvres composent des œuvres fantastiques aux
équilibres subtils. Ludwika Ogorzelec sait impliquer totalement
le spectateur dans cette substance gorgée d’incessantes palpitations
et d’émotions qui le libèrent des modèles académiques.
Elle participe, ainsi, à ce qui donne sa réelle dimension
intemporelle à toute œuvre d’art, à savoir le pouvoir d’attribuer
à tout spectateur la possibilité de continuer lui-même
une création interne.
La part d’intuition, toujours importante chez cet artiste, anime ses
sculptures d’une puissance sereine d’où émane un mystère.
Sa recherche est pour le moins originale et illustre un élan
vital, la jeunesse de l’art.