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ÉLECTIONS: LA PARTICIPATION DES PARTIS ASSAINIT LA VIE NATIONALE
Au fur et à mesure qu’approche le scrutin - dont les dates ont été fixées mardi par le minisftre de l’Intérieur (notre photos) entre le 20 août et le 3 septembre - la bataille électorale s’échauffera chaque jour davantage: les candidats se manifestent et exposent leurs programmes, très peu convaincants, en général. Il en sera ainsi, tant que les élections législatives ne se dérouleront pas sur la base des partis, lesquels peuvent contribuer à assainir la vie politique.
 
 

A l’occasion de la messe de requiem qui a été célébrée, dimanche dernier, à Jbeil, en mémoire du regretté “amid” Raymond Eddé, la question de la participation du Bloc national aux prochaines élections générales, a été posée par de nombreux partisans.
De fait, ceux-ci ont interrompu à plusieurs reprises le nouveau leader, M. Carlos Eddé, au moment où il prononçait son discours, pour le pousser à poser sa candidature aux législatives.
Celui-ci s’est contenté de dire “qu’une décision ferme et claire sera prise après des concertations avec nos collègues et amis”, avant d’ajouter: “Jbeil jouera un rôle actif en faveur du Liban unique”.
Cette réflexion peut signifier que le B.N. a, dores et déjà, résolu de s’engager pleinement dans la vie politique et, partant, dans le bataille électorale.
Il ne peut en être autrement. Au cours des deux dernières décennies, le regretté “amid” retiré dans son lieu d’exil volontaire à Paris, s’était opposé à toute participation des membres du B.N. au scrutin, au double plan de la candidature et du vote. Ceci avait eu pour conséquence de marginaliser ce parti, pourtant considéré comme l’un des plus représentatifs au plan national.
Dans son homélie, Mgr Béchara Raï, archevêque maro-nite de Jbeil a, d’ailleurs, observé que “le leadership politique souffrait d’un manque au plan national” et appelé “ceux qui ont foi dans le démocratie, à militer aux fins de com-battre l’autocratie, le totalitarisme et la dictature qui se cachent derrière de faux paravents démocratiques”.
L’éminent prélat n’a pas manqué, à l’appui de son argumentation, d’évoquer les recommandations de l’Exhortation apostolique invitant les chrétiens “à jouer un rôle actif dans la vie nationale”.
Naturellement, le B.N., comme l’a souligné son nouveau chef, doit s’atteler en priorité à restructurer le parti et à le dé-velopper, avant de prendre une décision concernant sa participa-tion aux élections générales.
Oui, mais la restructuration et le développement du B.N. nécessitent des mois d’efforts et de conciliabules. Or, il faut courir au plus pressé, en menant de front cette double opération et l’engagement du parti dans le bataille électorale, d’autant qu’il jouit d’un atout certain: ses adhé-rents se sont toujours signalés par leur fidélité et leur loyalisme en dépit  des vicissitudes ayant caractérisé la vie politico-parlementaire sous notre ciel, même en l’absence du “Amid” qui exigeait, comme on sait, le retrait israélien et le départ des troupes syriennes du Liban pour y revenir.
Ce qui se dit du Bloc national, s’applique aux autres groupes, quels que soient leur tendance et les principes pour lesquels ils militent.
Il faut, enfin, que l’action politique dans notre pays repose sur les partis dignes de ce nom qui, seuls, sont en mesure d’élaborer des programmes valables, sans lesquels les législatives ne pourront pas assurer une représentation populaire authentique.
Il sera, alors, possible, d’abolir le confessionnalisme politique et d’insuffler à la vie politique libanaise un esprit répondant aux impératifs de l’évolution moderne. 


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