Le
cas des Libanais détenus dans les geôles israéliennes
figure en tête des préoccupations des autorités officielles
et de la Résistance. M. Annan a pu s’en rendre compte au cours de
son séjour libanais. En effet, à sa descente d’avion
à l’AIB il a été accueilli par de proches parents
des prisonniers qui lui ont demandé d’œuvrer aux fins d’obtenir
leur libération.
Cheikh Hassan Nasrallah, se-crétaire général du
“Hezbollah”, a dû entretenir M. Kofi Annan, quand il l’a reçu
à la demande du secrétaire général des Nations-Unies,
du cas des Libanais détenus dans les geôles israéliennes.
Des membres des familles des prisonniers, avaient accueilli M. Annan
à sa descente d’avion à l’AIB. Ils portaient des pancartes
et des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: “Liberté pour
tous les otages libanais” - “La résolution 425 = libération”
- “Libérez tous nos détenus”.
Deux fillettes âgées de 10 et 8 ans, - la fille de Moustapha
Dirani et la nièce de Samir Qantar, deux des détenus - lui
ont offert, en plus de bouquets de fleurs, des lettres réclamant
la libération de leurs parents et des autres prisonniers, certains
de ces derniers étant privés de leur liberté depuis
plus de quinze ou vingt ans.
D’autres inscriptions récla-maient la condamnation des di-rigeants
israéliens “pour crimes de guerre”, à cause des sévices
pratiqués à la prison de Khiyam, de triste mémoire,
au cours des deux dernières décennies.
Le secrétaire général de l’ONU s’est montré
attentionné et réceptif. A ses gardes du corps qui tentaient
d’éloigner les deux fillettes, il a dit: “Laissez approcher ces
enfants” à qui il a demandé leur âge (en arabe).
Jusqu’ici, l’Organisation in-ternationale avait passé sous si-lence
ce dossier, pourtant épi-neux et requérant une solution urgente,
d’autant que les Liba-nais incarcérés dans les prisons israéliennes
n’ont fait l’objet d’aucune ordonnance d’inculpa-tion. La plupart d’entre
eux, si ce n’est tous, sont maintenus en état d’arrestation sans
avoir com-paru devant aucune juridiction pour répondre de quelque
chef d’accusation, comme c’est le cas de tout prévenu.
Il y a donc là une violation flagrante de la Déclaration
universelle des droits de l’homme que l’ONU ne semble pas soucieuse d’appliquer,
soit par impuissance, soit et ceci est plus grave, par complaisance...
On sait que ces détenus sont retenus par leurs geôliers
pour servir de monnaie d’échange contre des soldats israéliens
disparus en territoire libanais et dont on n’a jamais retrouvé la
trace - tel l’aviateur Ron Arad - ou pour les troquer contre des éléments
de “Tsahal” ou de l’ALS faits prisonniers au cours d’affrontements avec
la Résistance libanaise.
Mais après le retrait israélien du Sud et de la Békaa-ouest
- toujours contesté, à cause de certains empiètements,
d’ailleurs reconnus par les observateurs onusiens - la libération
des “otages” libanais s’impose. On ne s’explique donc pas l’indifférence
manifestée à leur égard, tant par les Nations-Unies
que par la communauté internationale et des ONG - tel Amnesty International
- qui se montrent particulièrement actifs quand il s’agit d’entorses
moins flagrantes aux droits de l’homme, prétendûment commises
dans un Etat arabe...
M. Annan a bien promis de soulever cette affaire avec ses interlocuteurs
israéliens qu’il devait rencontrer ces derniers jours. Certes, il
aura tenu sa promesse, mais il reste à savoir si les “faucons” qui
imposent leur loi, actuellement, à Ehud Barak en pleine crise gouvernementale,
accepteront d’élargir des personnes innocentes ayant suffisamment
pâti de la privation de leur liberté. |