La Revue du Liban consacre régulièrement des pages illustrées aux pays du maghreb arabe. Cette rubrique hebdomadaire couvre les événements politiques, économiques, sociaux et culturels de la tunisie, du maroc, de l’algérie, de la libye et de la mauritanie.
TUNISIE- UMA

LES PRÉSIDENTS ALGÉRIEN
ET MAURITANIEN PROCHAINEMENT EN TUNISIE

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika effectuera une visite en Tunisie avant fin juin courant; de même, le président mauritanien Mouaouia Ould Sid Ahmed Taya, est attendu prochainement dans la capitale tunisienne.
Selon le secrétaire général du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au Pouvoir en Tunisie), M. Abderrahim Zouari, qui tenait avec M. Slimane Chehoumi, secrétaire aux Affaires extérieures du congrès général populaire de la Jamahiriya arabe libyenne, une conférence de presse au terme des travaux de la deuxième conférence générale des formations politiques maghrébines réunie à Tunis les 10 et 11 juin, a relevé que ces visites s’inscrivent dans la “dynamique remarquable” que connaît le Maghreb au plus haut niveau, depuis plusieurs semaines, rappelant notamment les voyages effectués du 24 au 26 mai par le roi du Maroc Mohamed VI en Tunisie et par le président tunisien Zein El-Abidine Ben Ali en Libye les 3 et 4 juin. Il a indiqué que l’intensification des contacts entre les dirigeants des pays maghrébins vise à surmonter les “difficultés conjoncturelles” que rencontre le processus de l’UMA (Union du Maghreb arabe) et à “donner une nouvelle impulsion” au processus d’édification de cet ensemble sous-régional.
Fondée en juin 1989, l’UMA qui regroupe cinq pays nord-africains (Tunisie, Algérie, Maroc, Libye et Mauritanie) est en panne depuis 1995, en raison essentiellement du différend opposant Rabat et Alger au sujet du problème du Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole annexée par le Maroc et revendiquée par le front Polisario, soutenu par l’Algérie. Outre les difficultés internes traversées par l’Algérie, Tripoli a, à un moment donné, pris ses distances de l’UMA reprochant aux pays maghrébins d’avoir scrupuleusement observé l’embargo onusien décrété contre la Libye en 1992, du fait de son implication présumée dans l’attentat contre un avion de la PanAm qui avait explosé en 1988 au-dessus de Lockerbie (Ecosse), faisant 270 morts.
Toujours est-il que depuis près d’un an, le contexte semble être plus favorable à une “relance” de l’UMA, après la suspension en avril 1999 de l’embargo aérien auquel était soumise la Libye qui a livré à la Justice écossaise ses deux ressortissants suspectés d’implication dans l’affaire Lockerbie, l’amélioration de la situation sécuritaire en Algérie et les signes de détente apparus entre Rabat et Alger.
De son côté, M. Chehoumi dont le pays avait abrité, il y a deux ans, la première session de la conférence générale des formations politiques maghrébines, a estimé que la dynamique que connaît actuellement la scène maghrébine, augure d’une “relance” du processus d’édification du Maghreb. Il a souligné la “grande importance” que revêt l’organisation de cette conférence, qui coïncide avec le 12ème anniversaire du sommet de Zéralda (Algérie), le 10 juin 1988. Ce dernier avait jeté les fondements de la naissance de l’UMA, mettant l’accent sur “le rôle agissant” du président tunisien Zein El-Abidine Ben Ali dans le lancement du processus maghrébin, quarante ans après la conférence de Tanger (Maroc) qui avait marqué l’ébauche du projet d’unification des pays de la sous-région.
Le responsable libyen a fait remarquer que les assises des formations politiques maghrébines ne constituent pas une fin en soi, mais plutôt un moyen d’impulser l’édifice de l’UMA.
Dans la “déclaration de Tunis” adoptée au terme de leurs travaux, les vingt-huit partis et formations politiques maghrébins soulignent que l’unité du Maghreb est un “objectif stratégique inéluctable” et “une responsabilité historique” pour les pays de la sous-région, “à une époque où il ne saurait y avoir de place que pour les groupements agissants et forts”. Tout en préconisant la création d’une cellule au sein de chaque parti politique maghrébin, à l’effet de sensibiliser les parlements et les composantes de la société civile à “l’importance des enjeux” inhérents à l’UMA et d’approfondir la prise de conscience des peuples maghrébins quant à la portée du choix maghrébin, ils affirment que le Maghreb doit, impérativement, être “un espace pour l’exercice de la citoyenneté, sur la base d’un attachement aux principes démocratiques et aux droits de l’homme”. Ils appellent, par ailleurs, à l’“accélération de l’entrée en vigueur de la zone maghrébine de libre-échange, en application de la déclaration adoptée à Tunis en 1994” et recommandent de “garantir la libre circulation des personnes, des marchandises et des services à travers tout l’espace maghrébin” et de “renforcer le rôle des médias dans la concrétisation de l’action maghrébine commune”.
Les participants à la conférence de Tunis réitèrent, d’autre part, “leur soutien à la Jamahiriya arabe libyenne, demandent la levée définitive de l’embargo qui lui a été imposé” et lancent un appel “à lever au plus vite l’embargo frappant l’Irak”.
Après avoir réaffirmé leur “appui à la lutte du peuple palestinien et leur solidarité avec la Syrie sœur dans sa lutte pour recouvrer ses territoires occupés”, les participants ont “adressé leurs félicitations au Liban frère suite à la libération de ses territoires occupés et sa victoire contre la colonisation sioniste”.
“Ils se félicitent, par ailleurs, du succès du plan de concorde civile en Algérie et des résultats accomplis en matière de sécurité et de réconciliation, conditions de nature à favoriser la relance du processus de l’union maghrébine”.


RELANCE DE L’UMA :
HOMMAGE AUX EFFORTS DÉPLOYÉS PAR LA TUNISIE

L’Italie est favorable à la relance de l’Union du Maghreb arabe (UMA) et se félicite des efforts déployés par la Tunisie pour imprimer une nouvelle impulsion au processus d’intégration maghrébine, a indiqué un communiqué du ministère italien des Affaires étrangères.
Lors d’une rencontre que vient d’avoir à Rome le chef de la diplomatie italienne, Lamberto Dini avec son homologue tunisien, Habib Ben Yahia, les deux parties ont examiné plusieurs questions d’intérêt commun aux niveaux bilatéral et multilatéral, précise le communiqué.
Le ministre italien des Affaires étrangères a mis en relief le niveau excellent de la coopération entre les deux pays, leur engagement en faveur du renforcement du processus euro-méditerranéen et de la stabilité entre les deux rives de la Méditerranée.
Au plan économique, M. Dini a enregistré avec satisfaction les pas accomplis dans plusieurs secteurs, notamment l’oléiculture, la pêche et les mécanismes adoptés par les deux pays pour encourager les investissements, en particulier au niveau des petites et moyennes entreprises et des sociétés mixtes.
S’agissant du volet euro-méditerranéen, le chef de la diplomatie italienne a affirmé que le financement du programme “MEDA” doit être cohérent avec la volonté politique de relancer le partenariat entre les pays européens et leurs homologues des rives est et sud de la Méditerranée.
L’Italie, a-t-il ajouté, estime que les fonds alloués à ce programme pour la période 2000-2006, doivent être d’un volume au moins égal aux crédits débloqués au titre de la période 1995-1999 et d’y inclure un mécanisme de “coopération industrielle directe” (d’entreprise à entreprise) à même de relancer l’activité industrielle dans les pays du sud de la Méditerranée.


MAROC - ALGÉRIE

VOLONTÉ COMMUNE D’APLANIR LES DIFFICULTÉS

Le ministre marocain des Affaires étrangères, M. Mohamed Benaïssa, a affirmé que le Maroc et l’Algérie sont animés d’une volonté commune d’aplanir les difficultés ou la crise et les différends comme les qualifient certains, précisant que la tentative est devenue claire après la récente rencontre entre les ministres de l’Intérieur des deux pays.
Dans un entretien avec l’hebdomadaire égyptien “Al Ahram Al Arabi”, M. Benaïssa a souligné que “l’Algérie est un pays frère et nous devons prendre en compte qu’il traverse une crise difficile”, ajoutant que ce pays est entré dans une nouvelle ère avec l’arrivée au Pouvoir du président Abdelaziz Bouteflika.
“Nous demeurons optimistes. Car, tôt ou tard, les frontières doivent être rouvertes entre le Maroc et l’Algérie. Ceci sera dans l’intérêt de centaines de milliers de citoyens résidant près des frontières”, a indiqué M. Benaïssa, cité par l’Agence marocaine de presse MAP.
En réponse à une question relative à un accord sur la date précise de la réouverture des frontières, le chef de la diplomatie marocaine a dit: “Nous souhaitons cela… Nous avons déjà appelé à la réouverture des frontières. Les problèmes soulevés par certains pour justifier leur fermeture, comme la contrebande, existent partout dans le monde, y compris dans les grands pays”, a-t-il fait valoir.


TUNISIE - ALGÉRIE

COOPÉRATION DANS LES DOMAINES
DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS


 


Le renforcement et la promotion des relations de coopération tuniso-algériennes dans les domaines de la jeunesse et des sports ont été, dernière-ment, au centre d’un entretien entre MM. Abdelmalek Sallel, ministre algérien de la Jeunesse et des Sports et Mohamed Fadhel Khélil, ambassadeur de Tunisie à Alger.
Dans le domaine de la jeunesse, les deux parties ont souligné l’importance de la participation réciproque aux rencontres scientifiques et aux camps d’été organisés dans les deux pays et de l’échange d’expériences en matière d’organisation de la jeunesse. En outre, l’accent a été mis sur la nécessité de procéder à l’échange de délégations de sportifs dans toutes les disciplines, en vue de la préparation aux compétitions continentales et internationales et de participer aux grands événements sportifs qu’organisent les deux pays.


ALGÉRIE

NETTE RÉDUCTION DE LA VIOLENCE


La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a indiqué avoir constaté “une réduction de la violence particulièrement nette dans les agglomérations visitées”, au terme d’un séjour d’information d’une délégation de cette organisation non gouvernementale (ONG) effectuée en Algérie durant une douzaine de jours. Dans un communiqué rendu public à l’issue de cette visite, la délégation de la FIDH souligne avoir effectué de multiples rencontres avec des représentants de l’Etat, du monde politique et judiciaire, des organisations des droits de l’homme, des associations des familles de disparus et des familles de victimes du terrorisme à Alger, Blida, Tizi Ouzou, Oran, Relizane et Constantine.
Par ailleurs, la FIDH “tient à manifester sa solidarité à l’égard de toutes les victimes et à témoigner de sa compassion devant les souffrances révoltantes endurées par la population dans plusieurs régions du pays”, ajoute le communiqué.


APRÈS LA VISITE DE BOUTEFLIKA EN FRANCE
VOLONTÉ COMMUNE “D’ALLER DE L’AVANT”

La visite d’Etat que vient d’effectuer en France le président algérien Abdelaziz Bouteflika, a donné l’occasion aux deux pays de s’engager dans l’établissement d’une relation franco-algérienne rénovée et basée sur un “nouveau partenariat”.
Selon un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, François Rivasseau, cette visite “a permis d’affirmer une volonté partagée de la France et de l’Algérie d’aller de l’avant et de construire ensemble un nouveau partenariat”. Elle a, également, constitué une “étape majeure” dans le “processus en cours de rénovation” des relations entre les deux pays et “illustré la volonté” commune de les “refonder”, a-t-il ajouté.


Les présidents Chirac et Bouteflika passent
en revue les détachements des corps d’armée.

Toujours selon la même source, citée par l’agence de presse algérienne APS, les entretiens au plus haut niveau entre le président Bouteflika et les autorités françaises “ont fait apparaître le grand intérêt de la France, comme de l’Algérie, pour l’établissement d’un dialogue régulier sur les nombreux dossiers internationaux d’intérêt commun”. Il s’agit notamment de ce qui concerne les relations euro-méditerranéennes et la nécessité de donner un nouvel élan au processus de Barcelone (dont la France accueillera la 4ème conférence ministérielle à Marseille en novembre prochain, suivie, si les circonstances le permettent, du sommet euro-méditerranéen), mais aussi l’Afrique où la France et l’Algérie partagent le souci de contribuer au règlement des conflits et des crises de ce continent et d’en assurer le développement économique, le processus de paix au Proche-Orient et le monde arabe, le Maghreb, enfin, que nous souhaitons voir évoluer vers toujours plus d’entente et de coopération”, a précisé le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay.
Parmi les grands objectifs que se sont fixés les parties algérienne et française au cours de leurs entretiens à l’occasion de ce voyage, figurent notamment:
l La réactivation et la rénovation d’une coopération bilatérale culturelle, éducative, scientifique et technique.
l L’organisation d’une saison culturelle algérienne en France en 2002.
l  Le renforcement de la coopération dans le domaine de l’éducation et de la formation professionnelle.
l Nous allons préparer, avec l’appui des autorités algériennes, l’ouverture d’un lycée international à Alger.
l D’autres initiatives et projets importants ont été examinés: nous apporterons notre expertise à la création, à Alger, d’un institut supérieur des affaires.
l La coopération en matière de formation professionnelle sera renforcée avec la mise en place d’un fonds de solidarité prioritaire.
l Enfin, nous accueillerons dans les grandes écoles françaises un groupe choisi parmi les meilleurs bacheliers algériens de l’année 2000.
l La reprise des activités du réseau culturel français en Algérie va se poursuivre: après la réouverture du centre culturel d’Alger, suivra celle du centre culturel d’Annaba, conjointement à celle du consulat général”.
Pour ce qui est de la circulation des personnes, le porte-parole du Quai d’Orsay a indiqué que les autorités françaises et algériennes sont convenues “de poursuivre les efforts menés en faveur d’une amélioration de la circulation des personnes selon les axes suivants:
l La présence consulaire française en Algérie va être renforcée, avec le concours des autorités algériennes.
l La France et l’Algérie viennent de signer un bail de mise à disposition de locaux consulaires à Annaba. Le consulat général de France d’Annaba ouvrira ses portes dans des locaux rénovés, dès l’automne prochain.
l La réouverture du consulat général de France à Oran est, par ailleurs, en cours de préparation.
l L’accord du 27 décembre 1968 relatif à la circulation, à l’emploi et au séjour des ressortissants algériens en France, va être réactualisé afin de leur permettre de bénéficier des avantages de la loi “RESEDA” du 11 mai 1998 et d’adapter le dispositif de l’accord aux réalités d’aujourd’hui.
l Enfin, les autorités françaises s’emploieront à améliorer encore les délais de traitement des demandes de visas des ressortissants algériens souhaitant se rendre en France.


LA COMMUNAUTÉ HARKIE APPELÉE
À MANIFESTER SAMEDI À MONTPELLIER

La communauté harkie qui a participé à une manifestation nationale à Montpellier (Hérault) après les déclarations du président algérien Abdelaziz Bouteflika”, a indiqué à Carcassonne (Aude), le secrétaire général du Comité national de liaison des harkis, Mohamed Bellebou. “C’est une injure non seulement pour la communauté harkie mais aussi pour l’armée française”, a-t-il encore estimé.
M. Bouteflika avait affirmé dans une interview diffusée le 16 juin sur France 2 que les conditions n’étaient “pas encore venues pour des visites de harkis” en Algérie. “C’est exactement comme si on demandait à un Français de la Résistance de toucher la main d’un collabo”, avait-il estimé. “Il est inconcevable d’accepter de tels propos et la communauté harkie sera unie à Montpellier dans la mesure où elle traverse une période d’humiliation”, a fait remarquer le responsable du Comité national de liaison des harkis, qui regroupe 167 associations. M. Bellebou a précisé que la communauté harkie demandait des excuses au président Bouteflika et souhaitait que le président Jacques Chirac et le Premier ministre Lionel Jospin s’expriment dans les médias en faveur de la communauté rapatriée harkie. Enfin, le Comité national de liaison des harkis a appelé la communauté harkie à boycotter les produits algériens et les chefs d’entreprises français à ne pas investir en Algérie.


LE ROI MOHAMED VI EN VISITE AUX ÉTATS-UNIS

Le roi Mohamed VI a entamé mardi une visite officielle aux Etats-Unis d’Amérique, à l’invitation du président Bill Clinton.
C’est la première visite du genre du souverain marocain depuis son accession au trône en avril 1999. Elle intervient après celles effectuées en France, en Italie, en Arabie saoudite, aux Emirats Arabes Unis, en Egypte et en Tunisie.
 
Mohamed VI du Maroc reçu par Bill Clinton.
A la réception officielle de la Maison 
Blanche, la princesse Lalla Meryem, Hillary 
et Bill Cliton et le roi Mohamed VI.

Selon le journal “Acharq Al-Awsat”, les entretiens auxquels donnera lieu ce voyage qui s’inscrit dans le cadre du raffermissement des relations entre le Maroc et l’Administration américaine démocrate, ainsi qu’avec le Congrès et le Pouvoir exécutif US, porteront outre la coopération bilatérale, sur la situation dans la région du Maghreb arabe, le processus de paix au Proche-Orient et la situation dans le continent africain.
Le journal reprend, par ailleurs, des extraits de la première interview accordée par le roi Mohamed VI au Times Magazine, dans laquelle le souverain souligne que le Maroc a encore beaucoup à faire en termes de démocratie et qu’il est impossible d’appliquer un système de démocratie occidentale à son pays.


La princesse Lalla Meryem et Chelsea Clinton.

Pour sa part, le quotidien Al-Qods Al-Arabi indique que le souverain marocain a besoin d’initiatives américaines concrètes dans plusieurs domaines, qui seront au centre des entretiens avec le président Clinton et avec d’autres hauts responsables de l’Administration américaine.
Le journal note que les responsables américains reconnaissent que la coopération économique ne reflète pas les relations politiques existant entre Rabat et Washington, observant que le volume des échanges commerciaux n’a pas dépassé les 930 millions de dollars en 1999 contre 650 millions en 1998.



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