VENUE SIGNER TROIS ACCORDS DE COOPÉRATION AVEC LE LIBAN
ROSARIO GREEN, MINISTRE MEXICAIN DES RELATIONS EXTÉRIEURES:
“LES DIRIGEANTS LIBANAIS CONNAISSENT BIEN LE MEXIQUE ET DÉSIRENT APPROFONDIR NOS RELATIONS”

Première visite au Liban d’un ministre mexicain des Relations extérieures depuis l’établissement, en 1946, de relations diplomatiques entre les deux pays, la tournée régionale de Mme Rosario Green (qui a inclu également l’Egypte, la Jordanie
et les territoires palestiniens) a revêtu une importance particulière.
 
 


Audience des plus cordiales du président de
la République, le général Emile Lahoud au ministre
mexicain des Relations extérieures, Mme Rosario Green.

Au cours de son bref séjour de 24 heures au Liban, Mme Green a rencontré le président de la République, le général Emile Lahoud (à qui elle a remis une invitation du président mexicain à visiter le Mexique); le président de la Chambre des députés, M. Nabih Berri et le chef du gouvernement, M. Salim Hoss. Elle était accompagnée de l’ambassadeur du Mexique, M. Victor Manuel Solano Montano et du directeur du département Moyen-Orient/Afrique du Nord au ministère mexicain des Relations extérieures, l’ambassadeur Federico Orochoa.

UNE CARRIÈRE EXEMPLAIRE
Femme énergique et diplomate distinguée dont la personnalité, l’intelligence et le charme ont séduit ses interlocuteurs libanais, Rosario Green a entrepris une carrière exemplaire. Elle a occupé plusieurs hautes fonctions dans son pays et dans les instances internationales, dont celles de conseiller spécial du secrétaire général de l’ONU, de représentante du Mexique auprès de la Banque mondiale, de secrétaire exécutive de la Commission des droits de l’homme, ainsi qu’au sein de la mission mexicaine auprès des Organisations internationales à Genève. Elle a été ambassadeur du Mexique auprès du gouvernement de la République démocratique d’Allemagne. Actuellement, outre sa charge de chef de la diplomatie mexicaine, elle est également sénateur de la République.
Elle est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages et d’une centaine d’articles en différentes langues sur la politique extérieure mexicaine. Elle a donné, aussi, plusieurs conférences dans des institutions académiques et cercles culturels, au Mexique et à l’étranger.

TROIS ACCORDS DE COOPÉRATION SIGNÉS
Le temps fort de sa visite dans notre pays a été la signature avec le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, M. Salim Hoss, ainsi qu’avec le ministre de l’Education nationale et de la Culture, M. Mohamed Youssef Beydoun, de trois accords bilatéraux portant, respectivement, sur la concertation entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays, sur la coopération culturelle et pédagogique (cet accord est en fait la reconduction d’un texte déjà signé en 1950); enfin, sur la coopération scientifique et technique englobant des échanges de délégations spécialisées et la mise en place de programmes communs applicables dans les deux pays.
 
Mme Green reçue par le président Nabih Berri.
Signature de trois accords libano-mexicains 
de coopération entre le Premier ministre 
Salim Hoss et le chef de la diplomatie 
mexicaine, Mme Rosario Green.

INTERVIEW-EXPRESS
C’est à Byblos, au Fishing Club du célèbre libano-mexicain Pépé Abed et à l’invitation de son fils Roger, consul honoraire du Mexique, que nous avons pu nous entretenir brièvement et presque à la dérobée, avec Mme Rosario Green (bousculée par le temps et le protocole) et recueillir ses impressions de son court séjour libanais.
Pour elle, ce n’est pas seulement un regain d’intérêt du Mexique pour cette région du monde à l’heure du processus de paix et du retrait israélien du Sud, qui a motivé sa tournée proche-orientale. Mais plutôt la décision mexicaine de poser de nouvelles bases de coopération. Quant au Liban, dit-elle, “il a toujours été un pays non seulement très intéressant pour le Mexique mais, aussi, très proche par la présence d’une très importante communauté libanaise, des plus actives, qui a tant œuvré pour que le Mexique n’oublie pas le Liban. Ce sont eux, les membres de cette communauté qui ont maintenu les liens et les conditions favorables au rapprochement des deux pays. Pour ce qui est de la présence mexicaine au Liban, elle a toujours existé à travers l’ambassade qui fonctionnait régulièrement. Il nous était difficile de venir en pleine guerre. Mais aujourd’hui, nous sommes très heureux que le Liban ait enfin trouvé la voie pour la paix et nous souhaitons que tout aille bien”.
En ce qui concerne l’invitation à visiter le Mexique qu’elle a remise au président Lahoud de la part du président mexicain, Mme Green espère que cette visite pourra se réaliser cette année. “C’est une invitation d’Etat et les élections générales du 2 juillet n’y changeront rien. Votre président pourra venir quand il le décidera. Une chose est certaine: le Mexique va bien le recevoir”.
Livrant, ensuite, ses impressions sur les dirigeants libanais qu’elle a rencontrés, le chef de la diplomatie mexicaine confie: “Je suis très heureuse de constater que vos dirigeants connaissent bien le Mexique. Ils étaient tous très intéressés à approfondir les relations et à resserrer les liens entre nos deux peuples. Le président Hoss avec qui j’ai signé les trois accords de coopération m’a même cité de mémoire, la phrase du président mexicain Lopez Mateos inscrite à l’entrée du “Centro Mexicano-Libanès” de Mexico: “Celui qui n’a pas un ami libanais, qu’il en cherche un!” (Quien no tenga un amigo libanès, que lo busque).
“Quant au chef du Législatif, M. Nabih Berri, il m’a parlé de son projet concernant un congrès de parlementaires d’origine libanaise élus dans les pays d’émigration et a souhaité la participation mexicaine à ce congrès. Il m’a également annoncé la visite (à l’étude) au Mexique du ministre de l’Economie et du Commerce, M. Nasser Saïdi à la tête d’un groupe d’hommes d’affaires libanais.

“MON CHEF DE CABINET EST D’ORIGINE LIBANAISE”
“Comme vous le savez, enchaîne notre distinguée interlocutrice, la présence libanaise est très importante au Mexique. Nous avons entre 300 et 400.000 Mexicains originaires de votre pays. C’est une communauté très spéciale qui s’intègre très bien avec notre vie et nos coutumes. Les Mexicains-Libanais sont présents même dans la vie politique: on trouve des sénateurs, des députés, des élus locaux. Même mon chef de Cabinet est d’origine libanaise! Ainsi, ils participent activement à la vie économique, politique et sociale de notre pays. Ils sont Mexicains et font honneur à leur origine”.

“UNE BATAILLE ÉLECTORALE TRÈS SERRÉE”
A notre dernière question: Quelles sont les grandes priorités nationales au Mexique à la veille des présidentielles?, Mme Green répond: “C’est une année exceptionnelle et la bataille est très serrée. Toutefois, nous avons des institutions très fortes, tels l’Institut fédéral électoral et le Tribunal fédéral électoral, dont la bonne réputation est connue. Nous avons tous conscience que ce sera un événement national et nous espérons qu’il s’accomplira très bien et dans les meilleures conditions démocratiques. Si le pluripartisme a toujours existé chez nous pendant plus de soixante-dix ans de suprématie du Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI), cependant c’est la première fois que des élections préliminaires ont eu lieu au sein même du PRI pour sélectionner les candidats. C’est aussi une première de voir des coalitions se former dans l’opposition tant de droite que de gauche pour la désignation d’un candidat commun. C’est une élection déterminante que les Mexicains accompliront en citoyens responsables”.

JEAN DIAB

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