LES CHAÎNES DE TÉLÉVISION AU LIBAN
A l’ère de la communication, la télévision devrait constituer une “richesse intellectuelle”. Il faudrait diversifier les programmes en donnant une place primordiale à l’information, aux documentaires et à l’éducatif.
Au Liban, la qualité générale des programmes laisse à désirer, ce qui fait que les téléspectateurs sont souvent attirés par les émissions du “dish”. Cependant, certains affirment que le culturel n’est pas rentable; c’est pourquoi, nous sommes envahis par les feuilletons mexicains et les émissions populaires. C’est une guerre entre les différentes chaînes locales: certains programmes sont quasi identiques et les mêmes invités passent, souvent, d’une chaîne à l’autre. Avec la concurrence actuelle, il est de plus en plus difficile de se faire une place sur la scène audiovisuelle. Qu’en pensent les spécialistes et comment affrontent-ils cette situation?


La LBC est, incontestablement, la chaîne nÞ1 au Liban et, probablement, au Moyen-Orient depuis plusieurs années. Son audience est à son apogée, surtout dans le monde arabe, où la LBCI reflète l’image de notre pays, ceci en plus des téléspectateurs de la diaspora qui attendent ses programmes avec impatience et pour qui la LBC représente un lien très fort avec la mère-patrie.

Pierre el-Daher
est à la tête de cette station depuis quinze ans, date de son ouverture. Diplômé de l’université de Southern-California (Los Angeles) en “Engineering management” et en génie industriel, en plus du MBA, cet ingénieur de formation a été désigné PDG de la LBC à l’âge de 27 ans.
Il a dû faire face à beaucoup de responsabilités et de dilemmes, surtout durant les années de guerre où les querelles journalistiques ont battu leur plein.

Que pensez-vous des conditions de travail durant les années de guerre?
Chaque période a un certain cachet. Les années de guerre avaient leurs problèmes. Actuellement, le problème militaire n’existe plus; cependant, le challenge est le même; il consiste à créer toujours des nouveautés, de belles choses appréciées par les gens tout en étant “up to date”.

Quel est le secret de la réussite de la LBC?
C’est l’équipe de travail qui est assez importante.
C’est peut-être de la modestie de votre part, pour ne pas dire le management.
Non, c’est la vérité, même dans le management, il y a, également, une équipe de travail.

Avec le piratage actuel et les chaînes satellites, la concurrence est à son apogée. Comment affrontez-vous cette situation?
Nous avons pris ceci en considération depuis fin 1998 et il est évident qu’au Liban, il n’existe plus quatre ou cinq chaînes de télévision, mais une trentaine.

Qui sont les principaux actionnaires de la LBC?
Je suis le principal actionnaire, nous avons la moitié des parts avec tout un groupe, évidemment, puisque la loi ne me permet pas d’en avoir plus de 10%. Le groupe de M. Issam Farès détient 12%; de même que celui de M. Sleiman Frangié. Ils sont suivis de MM. Nabil Boustany, Salah Osseiran et d’autres actionnaires.

Quel est le montant de vos rentrées publicitaires?
Pour 1999, le montant brut était de 30 millions de dollars.

A votre avis, les émissions culturelles font-elles perdre de l’argent?
La question n’est pas correcte. Il n’y a pas d’émissions qui font gagner ou font perdre de l’argent.

Pourquoi ne produisez-vous pas des émissions culturelles?
Parce que l’audience des émissions culturelles est très limitée. Avec la concurrence actuelle, il existe des stations spécialisées en culture; il est insensé d’entrer en compétition dans ce domaine.

Ne pensez-vous pas qu’il est important de présenter aux téléspectateurs libanais des émissions culturelles locales?
Si, nous avons “Hiwar el-Omr”.

Et le culturel à cachet plutôt artistique?
Ceci entre dans le cadre de “Naharkom Saïd”.

Vous vous basez donc toujours sur la rentabilité du programme?
Nous prenons en compte la rentabilité de toute la grille.

Que pensez-vous du contexte audiovisuel libanais? Le Liban peut-il supporter huit chaînes de télévision?
Non, le Liban ne peut pas supporter un tel nombre de chaînes. Mais aucun problème ne se pose à la LBC.

Combien de chaînes peut-il supporter?
Commercialement parlant, deux.

Quelles seront les nouveautés de la LBC?
Il y a toujours des nouveautés qui sont annoncées le moment venu. Nous avons beaucoup de programmes déjà prêts que nous gardons en réserve. Cependant, il m’est impossible d’en parler. A chaque chose son temps.

LE POINT DE VUE DES ANIMATEURS
Etre animateur ou présentatrice de télévision est un métier très convoité. S’il s’agit d’une carrière de rêve pour certains, pour d’autres ceci peut paraître comme une contrainte ou une menace à la vie privée en quelque sorte.
Cependant, qu’on le veuille ou non, ces visages sont devenus publics et il nous a paru intéressant de savoir qui sont ces “stars” du petit écran; comment étaient leurs débuts et que pensent-ils de leur expérience?

Marcel Ghanem,
présentateur de la fameuse émission “Kalam An-Nass” qui a battu des records d’audience, est un homme simple, modeste et d’une extrême gentillesse. Je redoutais un peu cette interview et m’attendais à avoir devant moi un personnage ironique et prétentieux. Quelle ne fut ma surprise de découvrir un autre homme.
Il est devenu le journaliste le plus en vue du petit écran, mais cet homme intègre reste très fidèle et reconnaissant à la LBC... Des qualités devenues malheureusement de plus en plus rares par les temps qui courent.
On lui doit les meilleurs entretiens tant politiques qu’économiques... Il est évident qu’il mène le débat d’une façon extraordinaire retenant les téléspectateurs jusqu’au bout.
“Je suis fortement croyant, dit-il et je compte sur Dieu en permanence. Ceci m’aide énormément”.
Serait-ce le secret de sa réussite?

Comment étaient vos débuts?
Je n’ai jamais pensé que je présenterai un jour une émission télévisée et ceci était loin d’être le rêve de ma vie. Quand j’ai obtenu ma licence en droit, je faisais en parallèle des études de biologie et j’enseignais l’avant-midi. A l’époque, mon frère Georges qui travaillait à “Radio Liban Libre”, a été obligé d’aller à la LBC et je l’ai ainsi remplacé à la radio. En 1991, on m’a proposé de présenter une émission politique sur la LBC et “Radio Liban Libre”. Ce programme intitulé “Kalam Mass’oul” passait samedi à 8h30 du matin, simultanément à la télé et à la radio. Je le présentais avec May Chidiac et il a duré deux ans.
En 1995, cheikh Pierre el-Daher m’a demandé de présenter “Kalam An-Nass”.

A quoi attribuez-vous la réussite de votre émission?
Je crois que le mérite de la réussite d’un programme revient à 70% à la LBC. Il s’agit de la façon dont la station lance, aussi bien l’émission que le présentateur. 20% du succès revient à l’effort fourni par la personne qui prépare l’émission et 10% au charisme du présentateur.

Est-ce que vous préparez et présentez l’émission?
Je suis aidé par une équipe mais, effectivement, je supervise tout le travail.

A votre avis, quelles sont les qualités d’un bon présentateur?
Il faudrait qu’il suive quotidiennement et à chaque instant tous les événements. Il devrait avoir une bonne culture générale. Personnellement, tous les jours vers 8h30-9h00, je termine la lecture des douze journaux locaux; j’écoute la majorité des nouvelles aussi bien à la radio qu’à la télé, sinon il n’est pas possible d’entrer dans une émission sans être vraiment bien préparé et informé.
Ensuite, il est important de garder sa crédibilité. Il faudrait rester à égale distance de tout le monde.
Avoir les mains propres est, également, une chose essentielle pour un journaliste.

A votre avis, les journalistes libanais vont-ils longtemps continuer à se soumettre à l’autocensure?
Je crois que, progressivement et avec la sérénité du climat politique dans le pays, les choses vont s’améliorer. Actuellement, nous faisons de l’autocensure parce que nous pensons que certaines choses pourraient être mal interprétées ou susciter des polémiques confessionnelles.
Plus le climat politique s’améliore et là je suis optimiste à ce sujet, plus l’autocensure diminuera.

Etes-vous optimiste?
Avant, je ne l’étais pas, mais après le retrait israélien, je crois que le Liban entre dans une nouvelle étape. C’est une période très importante et historique pour le pays.  Je crois que les choses vont évoluer d’une façon plus positive.

Que représente pour vous la célébrité?
Je ne dirais pas que la célébrité ne représente rien pour moi, mais elle ne me lie pas. J’aimerais la préserver mais, en même temps, préserver la confiance des gens, rester modeste, garder les mêmes relations sociales, préserver ma famille et le train de vie que j’avais auparavant.

Avez-vous regretté d’avoir choisi le métier de journaliste?
Il y a des jours où je le regrette, mais je me dis tout de suite après que, finalement, je crois que j’ai réussi et là une grande partie du mérite revient aux gens qui m’ont aidé, à la LBC, à Pierre el-Daher plus précisément, car il m’a donné toute sa confiance, il était toujours à mes côtés et me remontait le moral. Je suis quelqu’un de très croyant, je compte sur Dieu en permanence et ceci m’aide énormément dans mon travail.

Quelles sont les personnes qui vous ont le plus impressionné?
Nous ne pouvons pas nier que ce sont les leaders qui ont la plus grande audience et ces derniers ne peuvent laisser les téléspectateurs indifférents. On ne peut pas dire que Walid Joumblatt ne laisse pas indifférent. Il en est de même pour Hassan Nasrallah, Najah Wakim, Michel Murr qu’on l’apprécie ou pas. Rafic Hariri réussit, également, sur le petit écran. Nassib Lahoud, aussi. Ce sont des personnes qui marquent le présentateur ainsi que l’opinion publique.
A la fin de l’entretien, Marcel Ghanem précise: Nous avons été les premiers à faire des talk-shows politiques, en prenant des appels téléphoniques en direct et sans censure.

Mais là les gens se plaignent et prétendent qu’il est impossible de faire une intervention pendant les talk-shows de la LBC, étant donné que les lignes sont toujours occupées.
La majorité des invités dépassent les délais prévus; puis, les personnes qui appellent posent plusieurs questions... Actuellement, nous pensons à une nouvelle formule où les gens pourront poser les questions par Mail-Box pour retenir autant que  possible leurs plaintes et suggestions.
Il ne faudrait pas interviewer, uniquement, des visages connus.
Nous avons lancé une nouvelle génération de personnes. Par contre, la femme ne participe pas trop à l’émission et à travers “La Revue du Liban”, je leur lance un appel, car je souhaite recevoir des C.V. de femmes libanaises. L’essentiel est de ne pas tomber dans la monotonie.

Diplômée en sciences économiques de l’université de Sydney (Australie), Rima Karkafi a rejoint l’équipe de la LBC en 1994.
Ceci s’est passé par hasard, dit-elle. La LBC avait besoin de présentatrices et l’idée m’a paru intéressante, d’autant plus que j’habite à 5 mn. de la station, ce qui facilitait les choses. Après un mois d’entraînement environ, visant à améliorer mon accent, j’ai commencé à paraître sur le petit écran.
Actuellement, je travaille en moyenne un jour sur deux, en plus des entretiens que j’enregistre à l’étranger avec les stars du show-biz. J’ai déjà interviewé Madonna, Cindy Crawford, Claudia Schiffer, les Spice Girls, John Travolta, Chris de Burgh, les Scorpions...
Au Liban, plusieurs ont essayé d’imiter Rima Karkafi. Quel est le secret de sa réussite?
J’aime garder mon côté naturel et simple, précise-t-elle, que ce soit au niveau du look ou du comportement. Il est inutile d’essayer d’imiter qui que ce soit.
Après six ans passés dans le monde de la télévision, je sens que j’apprécie vraiment mon métier; par contre, je n’aime pas être liée à un programme déterminé. Je préfère les “interviews spéciales” et la présentation de fêtes ou de soirées.
Le plus important à mes yeux est la qualité plutôt que la quantité.
La célébrité? Etant donné que j’apparais sur le petit écran, que la télévision est présente dans chaque foyer et donne de la joie aux téléspectateurs, je crois que la célébrité représente pour moi l’estime et l’amour des gens. Lorsqu’on choisit ce domaine, il est impossible d’être dérangé si l’on est abordé par quelqu’un et qu’on nous salue ou qu’on nous parle.


Ingénieur de formation, diplômé de l’Université Américaine de Beyrouth, M. Gabriel EL-Murr a commencé sa vie professionnelle dans le génie civil avec son frère et associé à l’époque. Précis et pragmatique, il nous confie qu’il a toujours été optimiste.
Aux pires moments de la guerre, je suis resté au Liban, dit-il. Je suis, actuellement, le seul à investir: nous avons un projet de studios, une société de production où nous investissons 15 millions de dollars.
A Naccache, la MTV a huit studios dont l’un a une superficie de 1000m2 avec 14 mètres de hauteur, ce qui est unique au Proche-Orient.

Etes-vous le fondateur de la MTV?
Je ne suis pas le fondateur de la MTV.
En 1979, mon fils Jihad a lancé “Radio Mont-Liban”; puis, en 1981 “Izaat Jabal Loubnan”. Ensuite, “Nostalgie” et “Hit FM”.
En 1990, nous sommes rentrés de France et mon fils cadet Michel Gabriel, en accord avec son frère, ont tenu à lancer une chaîne de télévision. J’étais opposé à ce projet, car la télévision est différente de la radio: il y a beaucoup de travail à faire et un effort continu à fournir pour avoir un niveau acceptable en image.
Après maintes discussions, Michel a insisté, j’ai fini par accepter et je leur ai alors fourni les premiers fonds nécessaires pour l’achat du matériel.
La MTV a commencé à émettre en novembre 1991.


M. Gabriel El-Murr à Nadine Comair: “A Naccache,
la MTV a huit studios dont l’un a une superficie de 1000m2
avec 14 mètres de hauteur; ceci est unique au Proche-Orient.

Regrettez-vous d’avoir lancé la MTV?
Personnellement, je le regrette, mais ce n’est pas le cas de mes enfants. La télévision nécessite un investissement non négligeable et beaucoup de temps. Cela demande un effort continu, mais le problème le plus important est que nous sommes dans un pays où les libertés ne sont pas complètement assurées.

Pensez-vous qu’il n’y a pas de liberté de presse?
Il y a une liberté que surtout la MTV est en train de défendre dans les limites du possible. Nous aurions aimé donner davantage. Malheureusement ceci n’est pas possible. Des slogans nous ont dépassés.

La MTV perd-elle de l’argent?
Je ne suis pas au courant des détails financiers. Je sais, par contre, qu’en 1999, la MTV a gagné de l’argent. Actuellement, tout le pays est en crise. Il y a un problème économique et je ne sais pas quel est l’impact de cette crise sur la MTV.

Avec le piratage actuel et les chaînes satellites, il est de plus en plus difficile de se faire une place sur la scène audiovisuelle. Comment affrontez-vous cette situation?
Il faut qu’une loi règlemente ce qu’on appelle les “dishs”. Les lois actuelles ne permettent pas de le faire.
Ce qui gêne télévisions et cinémas, ce sont les droits de propriété des films et le droit de passage à l’antenne. Par exemple, nous achetons la série “Friends”; puis, nous la voyons passer sur ce qu’on appelle le “dish”. Ils n’ont pas le droit de distribuer le “dish” de cette façon.

Le contexte audiovisuel libanais, peut-il supporter huit télévisions?
Cela demande une économie saine et une autorité qui, malheureusement, n’existe pas. Le ministère, depuis un an et demi, est pratiquement inexistant. A part un seul qui bouge et travaille, la plupart des ministres ne prennent pas de décisions.
Pour qu’il y ait huit chaînes, ils ont lancé le slogan de la liberté. Qu’est-ce qui a changé depuis qu’il y a trois nouvelles télévisions autorisées? La liberté n’est pas là! Que ce soit 3, 8 ou 15 télévisions, la liberté peut se trouver dans une seule chaîne, si cette chaîne a le droit de tout couvrir et de tout dire que cela plaise ou non aux responsables.
Les rentrées brutes des télévisions locales varient entre 50 et 60 millions de dollars.
La chaîne reçoit 60%, en moyenne et 40% vont aux régies et aux agences de publicité. Si le chiffre moyen est de 55 millions, celui des rentrées de toutes les chaînes locales est de 30 millions de dollars. Les dépenses d’une chaîne sont supérieures à 10 millions de dollars. A priori, dans le contexte actuel, le marché ne peut pas faire vivre plus de trois télévisions. La preuve, Télé Liban ne vit que de l’argent du contribuable. Chaque année elle perd  30 millions de dollars, somme qui peut faire vivre 3 ou 4 chaînes de télévision.
Depuis 1997, l’économie du pays a commencé à se dégrader. En 1999, c’était la catastrophe et maintenant nous avons touché le fond.

Quand allez-vous émettre sur satellite?
Nous avons demandé l’autorisation d’émettre sur satellite le 5-5-1999. D’après la loi, ils ont 15 jours  pour  nous répondre. Nous avons, enfin, obtenu cette autorisation, le 30 mai 2000.
Nous passerons sur satellite avant la fin de l’année.

Les émissions culturelles font-elles perdre de l’argent?
Les émissions culturelles au Liban n’ont pas de rentrées matérielles. Elles font perdre de l’argent aux télévisions. C’est le rôle de Télé-Liban, puisqu’elle est en train de prendre l’argent du contribuable. Son rôle est de laisser la partie commerciale, puisqu’elle a échoué commercialement, il faut qu’elle se dirige vers la partie culturelle, vers les sujets qui touchent à l’environnement et que nous défendons.
A quoi bon, les feuilletons démodés et les films qui coûtent deux fois plus pour engager une compétition perdue d’avance avec les chaînes commerciales?

Quelles seront les nouveautés de la MTV?
La MTV s’adresse à une certaine catégorie de personnes ayant une culture un peu plus élevée que le niveau général devenu très bas au Liban. Nous avons la plus grande production locale, émettons très peu de feuilletons mexicains et couvrons une grande partie du sport local et extérieur.
Localement, nous avons une variété de jeux et sommes les représentants exclusifs de TF1. Par les temps qui courent, nous considérons que la grille de la MTV est acceptable.
On peut faire mieux, mais il faut de l’argent et ceci viendra.
Il n’a que trente ans et a réussi à s’imposer.
 

Diplômé en management des affaires internationales et diplomatiques de la NDU, Elie Nacouzi a fait ses débuts à la “Voix du Liban”.
Tout s’est passé par hasard, dit-il; je prenais un cours de théâtre alors que j’étais étudiant, le directeur des programmes de la “Voix du Liban”, Georges Moghamess, m’a remarqué et c’est ainsi que j’ai commencé, à 21 ans, à présenter un programme politique intitulé “Parlement el-Chabab”. Les jeunes faisaient une intervention directe auprès des députés, des ministres ou des responsables.
Par la suite, on m’a proposé de faire la même émission à la ICN. Ainsi,  je suis passé à la télévision en direct à 20h30. Quand la ICN a arrêté d’émettre, j’ai reçu une offre de la LBC et j’ai ainsi rejoint l’équipe de “Nharkom Saïd” où je faisais, également, des interviews politiques pendant deux ans. Actuellement et depuis trois ans, je présente “Sajjel Mawkaf” à la MTV.

Aimez-vous la politique?
Oui, sûrement. Je ne suis pas indifférent à ce qui se passe dans le pays. La politique m’intéresse.

Que pensez-vous des politiciens libanais?
On ne peut pas généraliser. Il y a des politiciens très respectables qui font leur travail d’une façon très professionnelle; d’autres sont très superficiels et n’ont rien à dire.

Quelles personnes vous ont le plus impressionné?
Nassib Lahoud est quelqu’un de très valable. A mon avis, c’est un excellent politicien, très honnête et profond. Mohamed Abdel-Hamid Beydoun est très bon également.

Qui vous a le plus déçu?
Souvent, on s’attend à ce que certains politiciens parlent de réalités, de positions déterminées, mais ils ne le disent pas. Ceci n’est pas une déception parce que, finalement, on connaît le background de ces personnages, d’où ils viennent, comment ils sont arrivés et pourquoi ils parlent ainsi.
Je ne peux pas dire que quelqu’un m’a déçu. C’est aux gens et aux électeurs de juger.

Que pensez-vous de la liberté de la presse?
Il n’y a rien à dire dans l’absolu. Il y a des lignes rouges à ne pas dépasser, un contexte régional et local à prendre en considération. Je crois que tous les journalistes font finalement de l’autocensure. A la MTV, on a un peu plus de liberté qu’ailleurs, parce qu’il n’y a pas de dépendances politiques.

Que représente pour vous la célébrité?
La célébrité est alléchante. Beaucoup de gens prétendent la détester. A mon avis, il ne faudrait pas exagérer, les gens te saluent, te reconnaissent et te sourient; le contact est beaucoup plus facile puisqu’ils viennent vers toi.
Par contre, les personnes comme moi qui tiennent à préserver une certaine vie privée sont un peu gênés par tout cela. Je n’aime pas les questions indiscrètes, c’est mon caractère.

Vous êtes fiancé?
Oui, avec Chantal Kayssar qui faisait partie des “4 cats”.

Quel est le secret de votre réussite?
Qui a dit que j’ai réussi? Je peux dire que j’évolue dans ce que je fais. Il y a quatre ans, je n’étais pas comme maintenant, mais je ne sais pas si ceci s’appelle réussir. Les avis sont controversés. Si, à votre avis, j’ai réussi, ceci est sans doute dû au fait que je ne laisse pas les choses au hasard. Je lis beaucoup, je m’informe continuellement, je prépare bien mon émission et il n’y a aucun point noir dans mes relations.

Combien de temps vous faut-il pour préparer une émission?
Une semaine, en général. Il y a des sujets plus faciles que d’autres. Certains sont très délicats et là il faut lire pas mal d’archives. Je suis, cependant, aidé par une équipe de quatre personnes pour la préparation de “Sajjel Mawkaf”. Nous tenons des réunions quotidiennes à la MTV. Les gens me connaissent parce que je présente l’émission, mais il ne faut pas oublier qu’une partie du mérite revient à l’équipe qui m’aide, car une personne seule peut négliger certains détails ou les oublier. Il faudrait avoir une équipe complète pour réussir un programme. Ceci facilite la tâche. Il n’y a qu’au Liban où certains prétendent accomplir tout le travail seul. A la CNN, on travaille par équipe: Larry King est aidé par 80 personnes.


Economiste, diplômé de l’Université américaine de Beyrouth en 1974, Nadim Munla est PDG de la “Future TV” depuis trois ans et demi.
Durant les derniers mois, les téléspectateurs ont, d’ailleurs, pu remarquer la nette évolution de la Future avec des programmes de plus en plus variés et de jeunes présentatrices branchées et attirantes.
Né en 1952, le Dr Munla a commencé sa carrière professionnelle en tant qu’analyste-programmeur; puis, il a travaillé dans la comptabilité. Ensuite, dans le secteur bancaire aux Etats-Unis, avant de rentrer au Liban en 1991 pour occuper le poste de conseiller économique du président Rafic Hariri, alors Premier ministre.
J’aime le changement, dit-il et je suis arrivé dans le monde de la télévision par hasard. La Future avait des problèmes et le président Hariri m’a demandé de m’en occuper.

Avec le piratage actuel et les chaînes satellites, il est de plus en plus difficile de se faire une place sur la scène audiovisuelle. Comment affrontez-vous cette situation?
Le piratage est un gros problème en effet et ni les télévisions locales, ni les maisons de production n’ont réussi à lui trouver une solution.
L’Etat n’assume pas ses responsabilités à ce sujet et je peux actuellement porter plainte contre l’Etat et demander des dommages et intérêts. Nous n’avons aucun problème de concurrence avec les stations satellites arabes, parce que la qualité de nos programmes est de loin supérieure aux autres. Notre problème majeur vient du piratage: quand on achète par exemple, le film “Titanic” à 20.000 dollars pour qu’il passe à l’antenne en 2002 et qu’on s’aperçoit que ce même film passe plusieurs fois sur le “dish”, on réalise que l’argent a été dépensé pour rien et qu’en 2002 ce film n’aura plus d’intérêt.

Que pensez-vous du contexte audiovisuel libanais?
Le niveau dépend de la demande du marché. Le budget d’une télévision est établi d’une façon logique. Je vais vous donner un exemple: quand on me demande de réaliser un feuilleton local, l’heure coûte en moyenne 25.000$, donc 50 heures reviendront à 125.000$ pour des émissions d’un niveau acceptable (la production égyptienne coûte 50.000$ par heure). Nous émettons sept mille heures par an et il faut prendre en compte la réalité des choses.

Les émissions culturelles font-elles perdre de l’argent?
Oui, elles font  perdre énormément d’argent, parce que leur audience est limitée. Au fond, qui regarde la télévision? Les gens qui n’ont pas d’autres choix! Et ils ont besoin de se changer les idées.
Non pas forcément, je crois que tout le monde regarde la télé.
Regardez les statistiques, prenez les pauvres et les riches et comparez le nombre d’heures passées devant le petit écran.
Le rôle des médias est important, il faudrait quelque part éveiller les gens.
Il s’agit là d’un long sujet de discussion. Il existe dans le monde ce qu’on appelle PBS ou “Public Broadcasting station”, qui produit des émissions culturelles, des programmes d’éveil et ce que les autres télévisions ne peuvent pas fournir pour des raisons matérielles, puisque ce genre de programmes est coûteux ou n’a pas de rentrées. Là, c’est le rôle de l’Etat, donc de Télé-Liban ici, puisqu’elle est financée par l’argent du contribuable.

Perdez-vous de l’argent actuellement?
Depuis 1998, 90% de nos rentrées viennent de l’extérieur du Liban. La crise locale ne nous a donc pas touchés.

Si vous laissez le satellite de côté, en local, auriez-vous été déficitaires?
Oui, sûrement.

Quelles seront les nouveautés de la Future TV?
Nos productions de feuilletons locaux ont eu du succès. Nous préparons, par conséquent, trois nouveaux programmes de ce genre pour l’année prochaine. Nous aurons, également, deux nouveaux programmes pour enfants dont l’un est le plus célèbre au monde, il est produit par la BBC.
Fin septembre, il y en aura sept autres.

Lorsque j’ai rencontré Rima Maktabi dans les locaux de la Future TV à Raouché, j’ai été impressionnée. Encore plus belle que sur le petit écran, avec ses yeux verts pétillants d’intelligence, sa simplicité et sa forte personnalité. Cette jeune présentatrice de 22 ans a tout pour réussir. Elle anime, actuellement, un programme de jeux qui passe à 19 heures (Choufa Kheda). Sympathique et attentionnée, elle prépare son diplôme en journalisme à la “Lebanese American University”; par la suite, elle compte se spécialiser en affaires internationales.
Ses débuts? Tout s’est passé par hasard, dit-elle. J’étais venue à la Future avec des amis qui voulaient suggérer l’idée d’un nouveau programme et on m’a demandé de faire un casting. J’étais étonnée, mais je me suis dit finalement, pourquoi pas? J’ai ainsi commencé en 1995. Je présentais la météo; puis, Télé Fun et “Rima Weyn”, durant la période de Ramadan; ensuite, “Leyl Maftouh” et “Alam as-Sabah”.
J’aimerais m’orienter à l’avenir, vers des programmes plus sérieux, des émissions sociales, par exemple.

Quels sont vos nouveaux projets?
Je n’ai rien de précis pour l’instant. J’aimerais créer quelque chose de nouveau mais je n’en ai pas encore une idée.
Côté vie privée, je sortais avec quelqu’un, mais maintenant c’est fini! Le mariage me fait un peu peur, surtout si je ne suis pas vraiment convaincue de la personne.

Quelles sont vos ambitions?
Réussir dans mon travail et trouver un homme qui croit vraiment en la femme.
J’aimerais rencontrer un homme ouvert qui respecte ma carrière. Je souhaite réussir et laisser une trace derrière moi.

A 22 ans, Carine Abbas est l’une des meilleures présentatrices de météo. Après deux mois d’entraînement, elle apparaît chaque soir en direct sur “Future TV” après le journal de 20 heures pour informer de la pluie ou du beau temps, en plus de “Alam as-Sabah” où elle présente également le journal météo.
En neuf mois, cette grande blonde à la taille de mannequin, a réussi à séduire les téléspectateurs avec son charmant sourire.
Etudiante en sociologie à l’Université Libanaise, Carine obtiendra son diplôme dans un mois. Très sûre d’elle-même, elle avoue avoir beaucoup aimé le monde de la télévision et compte évoluer dans ce domaine.
Ses débuts à la télévision? Cela, dit-elle, s’est passé par hasard. Je me promenais avec  une casquette sur la tête et soudain un type m’a proposé de présenter un programme sportif à la Future. Il préparait l’émission et a trouvé que j’avais le look nécessaire. C’est ainsi que j’ai débuté en présentant ce programme automobile, qu’on a enregistré pendant sept mois, mais au fond je ne me retrouvais pas vraiment là-dedans et j’ai arrêté. Puis, j’ai repris cette année pour me consacrer à la météo qui m’intéresse beaucoup.
Côté vie privée, elle est fiancée à Mounir el-Hafi, présentateur du journal télévisé, également à la Future. Carine préfère cependant ne pas trop parler de sa vie privée.


Nous aurions souhaité rencontrer M. Ibrahim El-Khoury, PDG de Télé-Liban, mais il lui était apparemment impossible de nous accorder un entretien.
Nous avons, cependant, interviewé deux présentatrices de cette chaîne, qui nous ont parlé de leurs débuts et de leur expérience.

Rima Najm
Elle fait rêver des millions de téléspectateurs qui ont les yeux fixés sur le petit écran pendant qu’elle présente la loterie sur Télé-Liban chaque jeudi soir.
Saïd Akl m’apprécie beaucoup, précise-t-elle. Il m’a dit un jour: “Feyrouz m’enchante par sa voix et toi tu m’enchantes lorsque tu parles” et j’en suis très fière. J’aime beaucoup mon métier, mais je n’ai jamais recherché la célébrité qui est, à mon avis, quelque chose de dangereux. Je suis perfectionniste de nature et, par conséquent, je suis très fière que les lumières me suivent; ceci représente pour moi une sorte d’estime et d’amour de la part des gens en qui j’ai confiance; je tiens absolument à préserver mon image. La chanson et la musique m’intéressent énormément. J’ai déjà, d’ailleurs, enregistré une chanson sortie à la fête des mères et que j’ai offerte au président de l’Ordre des journalistes M. Melhem Karam, qui m’a beaucoup encouragée et félicitée.

Comment avez-vous débuté à la télévision?
Mon père qui est docteur en psychologie, souhaitait que je fasse des études de médecine; puis, j’ai rencontré par hasard quelqu’un qui travaillait dans le domaine des médias et de la télévision; il a été impressionné par ma personnalité et a proposé à mes parents que je travaille à Télé-Liban. Mon père était vraiment opposé à l’idée, mais j’ai tellement insisté qu’il a fini par accepter. C’est ainsi que j’ai débuté à l’âge de 16 ans. J’ai été entraînée pendant quatre mois et on s’est vraiment très occupé de moi. Ils ont apprécié mon courage et ma culture; puis, après une très courte période, j’ai commencé à présenter mon propre programme: “Layali Loubnan”, qui a duré plus de sept ans. Cette émission m’a rendue célèbre et reflétait l’image du Liban de par le monde, d’autant plus qu’à l’époque, il n’y avait que Télé-Liban.
Ce programme était enregistré samedi soir et retransmis lundi au Canada, en Australie, aux Etats-Unis et en Afrique à l’intention des émigrés libanais, à tel point que lorsque je me trouvais aux Etats-Unis, certains me reconnaissaient et m’appelaient par mon prénom.
J’aime, également, une émission que j’ai présentée pour les Emirats arabes “Bab al-Haz” qui dure depuis dix ans.

Actuellement, présentez-vous uniquement la loterie?
En plus de la loterie, je suis toujours speakerine et j’entraîne les nouvelles présentatrices lorsque la direction me le demande. Je suis, également, directrice de la rédaction d’une revue arabe.
J’avais un programme intitulé “Al Layali al loubnaniya” qu’on a arrêté pour le moment. Evidemment, nous nous préparons pour de nouvelles émissions.

Quels sont vos nouveaux projets?
Nous préparons des émissions culturelles. A part mon travail dans les médias et la presse écrite, j’ai eu onze ans d’expérience à la radio au Liban et j’enregistrais des programmes pour les pays du Golfe.
Actuellement, je continue à rédiger un livre que mon père avait commencé à écrire et j’espère évoluer, aussi, dans le monde de la chanson.

Comment passez-vous votre temps?
J’aime la lecture, le sport, la musique, la chanson et le voyage.
J’ai beaucoup d’amis dont je suis fière: le ministre Michel Sassine et sa famille, le député et Mme Talal Méraabi, Sami El-Khatib, Hussein Yatime, Misbah El-Ahdab, Mohamed Youssef Beydoun, Béchara Merhej et leurs épouses respectives, le Dr Adnan Ammas et sa famille, l’écrivain Farouk Jammal et tant d’autres.

Diplômée en journalisme de l’Université Libanaise, Cynthia Asmar a travaillé pendant un an et demi dans les coulisses de la MTV, avant de recevoir une offre de Télé-Liban où elle a rejoint l’équipe de “Sobhieh” en février 1999. Depuis, cette jeune blonde de 22 ans apparaît, quotidiennement, sur le petit écran, où elle présente l’horoscope à 11h15, une émission préparée par l’astrologue Dr Samir Tomb, en plus des différents reportages et interviews de “Sobhieh”.
J’ai beaucoup apprécié les émissions en direct, dit-elle, vu la spontanéité et le contact immédiat avec le public. La première fois, j’ai eu vraiment le trac; pourtant, j’avais enregistré plusieurs reportages auparavant. Par la suite, 90% du trac a disparu. Il est évident qu’il faut être concentré à chaque fois. J’aimerais à l’avenir présenter des émissions socio-culturelles qui intéressent et éveillent le public en abordant, par exemple, des sujets de prévention et d’actualité. Je me sens très à l’aise à Télé-Liban, où j’apprécie le contact avec les gens; l’ambiance ici est saine. Actuellement, je suis en train de préparer un documentaire qui retrace la vie d’un historien libanais. Ce programme sera diffusé sur Télé-Liban. Ce travail m’intéresse et je souhaiterais évoluer dans cette voie.
Cynthia progresse de jour en jour; en quelques mois, elle a réussi à séduire les téléspectateurs de Sobhieh et son avenir semble prometteur.


Né en 1943, diplômé en Sciences politiques et en “Public administration” de l’Université Américaine; puis, licencié en droit de l’Université Libanaise, M. Nasser Safieddine est PDG de la NBN news depuis le 10 mai 1999.
Je suis, dit-il, directeur général du Conseil national du Tourisme et j’ai eu une longue carrière dans ce domaine que j’apprécie énormément. Le Liban est un pays qui a beaucoup donné et a encore beaucoup à donner; on est fier que notre pays ait un minimum de liberté, malgré qu’il soit passé par une situation très critique.
Optimiste de nature, M. Safieddine estime qu’à la télévision, le progrès est très rapide. A la NBN, précise-t-il, on a pris la décision de transformer la station en chaîne spécialisée en information. On peut la comparer, d’une part, à CNN et de l’autre, à Arte. Il s’agit d’une nouvelle expérience. Nous avons 40 programmes variés dont 7 talks-shows et 12 programmes culturels...

Vous changez continuellement la grille des programmes. Quelles en sont les raisons?
C’est une station qui est très dynamique.
Les téléspectateurs n’arrivent plus à vous suivre à cause de ce changement permanent.
Vous avez entièrement raison. C’est, d’ailleurs, pour cette raison que tout sera bien fixé à partir du 1er septembre. Nous n’avons même pas un an et je dois vous avouer que la grille de la NBN diffère de toutes les autres. On a 29 programmes locaux, entre autres des émissions de théâtre, d’archéologie, de musique, d’art, de santé, etc... en plus des programmes politiques, sportifs et des nouvelles. Au lieu de dépenser notre argent sur l’achat de films de l’extérieur, nous produisons nos propres programmes et encourageons, ainsi, les talents libanais.

Vous avez tenté l’expérience du culturel. Ce genre de programmes fait-il perdre de l’argent?
Tout à fait, ces émissions font perdre de l’argent mais, actuellement, nous sommes en train de pénétrer une tranche précise de la société libanaise en visant une clientèle qui voudrait s’amuser et avoir des programmes légers de temps en temps. Sans oublier que pour bien des gens, la télévision représente un moyen d’éducation.
On a des programmes basés sur la découverte du pays, comme “Min Mantaka la Mantaka” et “Archéologie”.

Quand allez-vous émettre sur satellite?
Nous allons émettre sur satellite à partir du 1er septembre. On a eu le permis dernièrement et on sort sur le Nile Sat. Nous présenterons vingt heures d’émissions satellites.

Qui sont les principaux actionnaires de la NBN?
Plusieurs actionnaires représentent tous les coins du Liban. Ceux qui paraissent sur la liste officielle sont principalement: MM. Imad Jaffal (10%), Joseph Chidiac (10%), Abdallah Farran (7,47%), Mme Samira Assi (7,14%) et M. Ahmad El-Safadi (6,21%) suivis des autres actionnaires.

Est-il vrai que la NBN a de sérieux problèmes financiers?
Toutes les stations à part la LBCI, ont des problèmes financiers. C’est normal, d’autant plus que le marché publicitaire est en crise, surtout cette année.
On perd, actuellement, de l’argent, mais en sortant sur satellite, nous aurons un marché beaucoup plus vaste et nous perdrons par conséquent moins d’argent.

Le Liban ne peut pas supporter huit chaînes de télévision.  Comment affrontez-vous cette situation?
Je suis entièrement d’accord que le Liban ne peut pas supporter huit chaînes, d’autant plus que la loi ne prévoit pas de stations spécialisées. On a plus de chaînes ici qu’en France ou en Angleterre. A mon avis, il faudrait ouvrir la voie à des chaînes spécialisées comme partout dans le monde. Ces stations devraient être exemptées d’une partie des taxes, parce que la télévision a un rôle éducatif à jouer. A la NBN, nous ne pouvons pas continuer dans cette direction si l’Etat ne nous aide pas. Je suis contre tout monopole et la limitation du nombre des chaînes de télévision.

Vous avez très peu de publicité; comment allez-vous survivre?
Nous espérons que le marché publicitaire va s’améliorer. Notre station a à peine un an d’âge; on a cependant réussi à diminuer nos frais et lorsqu’on s’est rendu compte qu’on ne pouvait pas avoir beaucoup de rentrées; on a réalisé pas mal d’économies.
En sortant sur satellite, nous espérons avoir un marché publicitaire beaucoup plus vaste que le marché local.

Joumana El-Nounou
présente “Ahdath wa Ara’a”, une émission politique qui passe tous les samedis à 20h30 sur la NBN et aborde différents sujets, aussi bien régionaux qu’internationaux. En plus de ceci, cette jeune journaliste, diplômée en relations publiques de l’Université Libanaise, est l’une des principales présentatrices du journal télévisé de la NBN. Un des directeurs de la NBN soutient qu’elle est l’une des meilleures animatrices.
Interrogée sur ses débuts dans ce domaine, Joumana précise: “J’ai travaillé pendant de courtes périodes dans plusieurs chaînes de télévision, mais l’expérience essentielle que j’ai eue a été à “Sawt al-Watan” où je suis restée huit ans. J’étais à l’époque à l’école et cette radio m’a vraiment formée.
Par la suite, en juin 1997, j’ai rejoint l’équipe de la NBN, six mois avant qu’ils commencent à émettre, nous avons été entraînées pendant cette période.
A mon avis, une bonne présentatrice devrait avoir beaucoup de connaissances générales concernant, surtout, le sujet à traiter. Actuellement, plusieurs se basent sur le look et le physique, mais ceci est faux parce qu’au bout du compte, si ces personnes n’ont pas les qualifications nécessaires, elles échoueront. En ce qui concerne les nouvelles ou la politique, il faudrait être vraiment bien informé et au courant de tout ce qui se passe.
Ses futurs projets? Lorsque la NBN va commencer à émettre sur satellite, je crois que le programme que je présente, actuellement, passera à l’antenne dimanche soir avec une ouverture régionale visant à traiter des sujets couvrant de très près l’actualité.
Personnellement, je ne pense pas à la célébrité, je vis ma vie normalement et sans aucune contrainte; l’essentiel pour moi étant d’être reconnue d’après la qualité de mon travail et non pour le simple fait que je passe sur le petit écran.

Diplômée en lettres arabes, Rana Najm présente, tous les matins, les principaux titres des journaux, suivis souvent d’entretiens en direct avec des personnalités politiques, en plus du journal télévisé.
J’essaie, dit-elle, de faire de mon mieux afin de présenter la revue de presse d’une façon différente.
Dans ce domaine, il est important de maîtriser la langue arabe et d’avoir toutes les informations nécessaires pour bien rédiger les nouvelles; le charisme est, également, primordial. S’ajoute à ceci, le fait d’être bien informé, de lire correctement, d’avoir un point de vue journalistique déterminé. Le look est important, mais là, je mets un point d’interrogation à ce sujet.
Pour les émissions en direct, l’animatrice devrait avoir le réflexe et la compétence, afin de mener le débat d’une façon convenable.
Je suis perfectionniste de nature et je crois qu’il est primordial de préserver sa crédibilité et son réalisme. Quand je prépare quoi que ce soit, surtout dans le cadre des nouvelles, je tiens à ce que tout soit transparent et sérieux. Je souhaite être à la hauteur et ne pas décevoir les téléspectateurs.


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