La Revue du Liban consacre régulièrement des pages illustrées aux pays du maghreb arabe. Cette rubrique hebdomadaire couvre les événements politiques, économiques, sociaux et culturels de la tunisie, du maroc, de l’algérie, de la libye et de la mauritanie.
TUNISIE

UMA: DYNAMIQUE INTENSE ET ESPOIR DE RELANCE
BEN ALI, LE PÈLERIN DU MAGHREB

La région du Maghreb connaît depuis quelque temps une dynamique intense, marquée par une concertation tous azimuts entre les capitales maghrébines, avec pour objectif fondamental la relance de l’Union du Maghreb Arabe (UMA).
Les activités de cette entité sous-régionale, créée en 1989 par la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, la Libye et la Mauritanie, sont pratiquement gelées depuis 1995, en raison de plusieurs facteurs conjoncturels; en particulier, des divergences entre Rabat et Alger au sujet du Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole revendiquée à la fois par le Maroc et le front Polisario, soutenu par l’Algérie.
 
Le chef de l’Etat tunisien recevant
l’envoyé spécial du roi Mohamed VI 
du Maroc
Le président Zein El-Abidine Ben 
Ali a chargé son ministre des A.E. 
d’un message au président algérien, 
Abdelaziz Bouteflika.

RÔLE D’AVANT-GARDE
DU CHEF DE L’ÉTAT TUNISIEN
Forte de l’absence de contentieux avec ses partenaires maghrébins avec lesquels elle entretient par ailleurs de bonnes relations, la Tunisie qui a fait de l’édification de l’UMA l’un de ses objectifs stratégiques prioritaires, a mis à profit ces atouts au service de la cause maghrébine et joué un rôle d’avant-garde à cet effet.
C’est dans ce contexte que se situent les initiatives que ne cesse de prendre le président Zein El-Abidine Ben Ali pour tenter, de concert avec les dirigeants des pays maghrébins, de remettre sur les rails le train maghrébin.
Cette tâche était, du reste, au centre des entretiens que le chef de l’Etat tunisien a eus avec le roi du Maroc, Mohamed VI et le président algérien Abdelaziz Bouteflika lors des visites officielles qu’ils ont effectuées successivement en mai et juin derniers en Tunisie. La Mauritanie dépêchait, quant à elle, dans la capitale tunisienne, son Premier ministre pour mettre la main à la pâte.
Entre-temps, Ben Ali prenant son bâton de pèlerin du Maghreb, se rendait en Libye pour, entre autres, s’assurer du ralliement du numéro un libyen, le colonel Mouammar Kadhafi au projet maghrébin.
Après ce balayage au plus haut niveau, la concertation inter-maghrébine se poursuivait à la faveur d’un ballet d’envoyés spéciaux qui ont sillonné le Maghreb d’une capitale à l’autre, porteurs de messages personnels visant, manifestement, à déblayer le terrain pour la tenue d’un sommet de l’UMA, passage obligé pour la relance du processus maghrébin.
C’est ainsi que le président Ben Ali recevait jeudi 13 juillet un émissaire du souverain marocain, Moulay Ismaïl Alaoui, ministre de l’Education, qui lui a remis un message écrit du roi Mohamed VI.

L’ÉMISSAIRE DU ROI DU MAROC:
BEN ALI NOUS A OUVERT DES PERSPECTIVES
Moulay Alaoui a précisé que ce message portait sur des questions intéressant la région, ainsi que le continent africain et le monde islamique. “La Tunisie occupe une place remarquable, compte tenu des relations d’amitié qu’elle entretient avec toutes les parties. Il s’agit là d’une qualité qui peut favorablement influer sur tout ce qui intéresse les relations politiques, non seulement au niveau de la région, mais également au niveau du continent africain, du monde islamique et du monde arabe qui traverse une étape délicate, eu égard aux négociations palestino-israéliennes de Camp David parrainées par les Etats-Unis d’Amérique”.
L’émissaire marocain a indiqué que l’entrevue avait permis d’évoquer toutes ces questions et de mettre l’accent, en particulier, sur tout ce qui concerne l’Union du Maghreb arabe. “Le président Zein El-Abidine Ben Ali nous a ouvert des perspectives en vue de consolider nos relations à ce niveau et de donner une forte impulsion au processus maghrébin”, a-t-il ajouté.
Fidèle à sa démarche pragmatique et rationnelle, le président tunisien dépêchait 48 heures après à Alger son ministre des Affaires étrangères, M. Habib Ben Yahia, porteur d’un message au président Abdelaziz Bouteflika se rapportant, outre les relations bilatérales, à la conjoncture dans la région et aux moyens de dynamiser le processus d’édification de l’Union du Maghreb arabe.
Dans le même temps, deux autres émissaires, MM. Mohamed Jégham, ministre de la Défense nationale et Sadok Fayala, secrétaire général-adjoint du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD/au pouvoir), étaient chargés de missions similaires, successivement, auprès du roi du Maroc et du président mauritanien Mouaouia Ould Sid’Ahmed Tayaâ.
Tout en dénotant une foi inébranlable dans le projet maghrébin qualifié dans toutes les capitales maghrébines d’impératif stratégique incontournable en cette ère de mondialisation, ce chassé-croisé constitue autant de manifestations concrètes qui illustrent l’engagement à toute épreuve de la Tunisie et de son président pour la réalisation de l’entité maghrébine sur des bases solides, réalistes et durables, à l’abri des aléas conjoncturels. Il est de toute évidence porteur d’espoir pour une véritable relance et un redémarrage effectif de l’UMA.


LES NÉGOCIATIONS SUR LE SAHARA OCCIDENTAL EN PANNE?

Le Sahara occidental, avec ses 260.000 km2, est une ancienne colonie espagnole annexée par le Maroc en 1975.
En 1988, le Maroc et le Front indépendantiste du Polisario concluaient un accord sur un plan de paix, patronné par l’ONU, stipulant de laisser aux habitants du territoire le libre choix de demeurer affiliés au Maroc, ou d’accéder à l’autonomie. Ce référendum programmé à l’origine pour 1992, fut différé à plusieurs reprises... Mais, finalement à Londres, en juin, face à l’impasse à laquelle butaient les deux parties, l’ONU suggérait qu’une troisième voie soit trouvée!
 

Vendredi dernier, le Front du Polisario, après vingt-cinq ans de propositions et de contre-propositions, rejetait toute autre option que celle du référendum sur une indépendance totale. Selon Ahmed Boukhan, son porte-parole, “toute autre interprétation du problème serait une remise en question des droits imprescriptibles du peuple sahraoui à l’autodétermination, ce qui est inacceptable”.


Kofi Annan: “Aucune proposition pratique n’a été faite de
part et d’autre pour établir une base concrète aux discussions.”

Pour sa part, Kofi Annan vient de déclarer aux membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies, “qu’aucun progrès et c’est regrettable, n’était intervenu depuis les entretiens de Londres. Au contraire, les écueils semblaient s’être multipliés! Ces négociations groupant les représentants du Maroc et du Polisario avaient été présidées par James Baker, ancien secrétaire d’Etat et notre envoyé spécial au Sahara occidental. Le fait est qu’aucune des deux parties n’avait mis ses griefs en veilleuse et manifesté le moindre désir de trouver une solution politique mettant fin au conflit”. Et Kofi Annan de poursuivre: “Aucune proposition pratique n’a été faite de part et d’autre pour établir une base concrète aux discussions. Face à cette impasse, les Nations Unies ont suggéré qu’une troisième voie soit explorée sous trois formes possibles: soit un accord négocié pour une intégration du Sahara occidental au Maroc; soit un règlement négocié pour accorder aux sahraouis une indépendance totale; soit, un accord qui ferait la part du feu!
Toutefois, les chances de cette dernière solution paraissent bien faibles après neuf ans de discussions stériles. Mais, devait conclure Annan, aboutir à une solution politique serait de loin meilleur qu’une rupture des négociations lesquelles conduiraient inéluctablement à une reprise des hostilités!”


ALGÉRIE - MAURITANIE

LE CHEF DU GOUVERNEMENT ESPAGNOL EN AFRIQUE DU NORD

Le Premier ministre espagnol, M. Jose Maria Aznar a effectué cette semaine une tournée nord-africaine, qui l’a conduit en Algérie et en Mauritanie.
C’est la première visite d’un chef de gouvernement européen en Algérie depuis l’accession au Pouvoir de M. Abdelaziz Bouteflika, en avril 99.
Aznar a été accueilli à l’aéroport d’Alger par le président algérien, avant de commencer des pourparlers selon lesquels le Premier espagnol offrirait son soutien aux efforts de réconciliation nationale.
Selon Madrid, cette visite vient en conclusion de contacts de haut niveau entre l’Espagne et des Etats nord-africains.
Une source espagnole a affirmé de même que Madrid pencherait vers des relations plus étroites avec Alger, à cause de l’influence de Bouteffika dans la région et son rôle dans les relations interméditerranéennes.
La question du Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole disputée actuellement entre le Maroc et le mouvement du Polisario, figure parmi les pourparlers.
 
José Maria Aznar accueilli à l’aéroport 
par le président algérien.
Le Premier ministre Aznar quitte le 
Centre culturel espagnol de Rabbat 
après y avoir donné une conférence 
de presse où il a annoncé le plan 
de conversion de la dette externe 
algérienne en investissements.

Les deux leaders ont également discuté des cas de l’immigration illégale.
Dans une interview, Aznar a déclaré que cette visite en Algérie était pleine d’espoir et de projets futurs pour les deux pays.
Il a également affirmé que durant la crise algérienne de 1992, qui a  précédé la guerre civile, l’Espagne a maintenu une “position de présence constante”, dans le pays. L’Espagne espère continuer dans son appui, pour que l’Algérie regagne stabilité et prospérité.”
Il a de même annoncé que les deux pays auront à signer des accords financiers selon lesquels l’Espagne offrirait un crédit de 100 millions de dollars, à l’Algérie.

AZNAR EN MAURITANIE
Le Premier ministre espagnol, José Maria Aznar a, ensuite, effectué une visite de deux jours en Mauritanie.
Il a été accueilli à l’aéroport par le président mauritanien Maaouya Ould Taya.
Les deux leaders ont discuté du problème du Sahara occidental, du dialogue méditerranéen et de coopération bilatérale.
Aznar a aussi rencontré des hommes d’affaires mauritaniens et des officiels sur des questions concernant, notamment, la pêche et l’économie.


ALGÉRIE

NEUF PERSONNES TUÉES LORS DE VIOLENCES EN ALGÉRIE

Neuf personnes ont été tuées ainsi qu’une mariée et sa mère blessées lors des dernières violences ayant eu lieu à Saïda à 440 km au Sud-Est d’Alger.
Selon le quotidien El-Khabar, huit hommes armés ont attaqué à main armée une procession de mariage, causant plusieurs morts et blessés.
Le corps d’un vieillard, dont la fille a été kidnappée par le groupe armé, a été retrouvé non loin du lieu du crime.
Deux soldats ont également été tués lors d’une explosion à la bombe près de Tenira, à Sidi Bel Abbes, ainsi que deux sentinelles de commune à Keddara à 50 km à l’Est d’Alger, quand un groupe armé a attaqué leur camp avec des grenades. Un des attaquants a trouvé la mort.
Lundi soir, six personnes dont deux enfants, ont été tuées et deux blessées par un groupe islamique à Hamdania, près de Blida à 50 km au Sud d’Alger.
Depuis le premier juillet, le nombre des victimes est monté à 220 morts selon les rapports de presse, mais la nouvelle n’a pas été confirmée officiellement.

LE SILENCE OFFICIEL ALGÉRIEN
Le gouvernement algérien un an après avoir lancé son plan pour arrêter la guerre civile, maintient son silence face à l’irruption de violence perpétrée par les extrémistes islamiques.
Près de deux cents personnes ont été tuées depuis le début du mois dans des attaques qui n’ont pas été confirmées par les autorités algériennes, tandis qu’elles figurent en page une de tous les quotidiens de la presse indépendante. Depuis uniquement le 14 juillet, quarante personnes ont été victimes de massacres commis par des extrémistes.
Le ministre de l’Intérieur Yazid Zerhouni a déclaré cette année que seulement quelques petits groupes de résistants demeurent libres à l’ouest et au sud d’Alger et dans la région de Kabylie.
Le commandant en chef de l’armée, Mohamad Lamari a affirmé en avril que “le terrorisme a été restreint, il reste uniquement du banditisme”. Même avant cette nouvelle montée de violence, la moyenne mensuelle des victimes atteignait déjà deux-cents quand une offre d’amnistie a échoué en janvier.
Cette série de massacres serait même à l’origine d’une possible réorganisation entre les extrémistes du GIA et le groupe islamique des Salafistes pour le prêche et le combat, qui ont rejeté l’offre d’amnistie.
La peur d’une telle réorganisation s’est de plus en plus ancrée, depuis que les violences se sont centrées dans la plaine de Mitidja au Sud d’Alger, une ancienne base du GIA où les activités se sont accrues monstrueusement.
Les autorités apparemment non désireuses de dénoncer leur échec, ou tout au moins la précarité du programme de réconciliation civile de Bouteflika, ont porté le blâme des violences sur des “bandits” et des gangsters”. L’initiative de Bouteflika lancée trois mois après sa montée au pouvoir, avait donné un regain d’espoir aux Algériens. Mais la paix paraît compromise maintenant, 100.000 victimes ayant été signalées depuis 1992.


QATAR COMMANDE UN ÉQUIPEMENT BRITANNIQUE
MILITAIRE POUR L’ARMÉE ALGÉRIENNE

Qatar a commandé un équipement militaire britannique d’une valeur de 7,5 millions de dollars pour en faire don à l’Armée algérienne”, a déclaré le ministre des Affaires étrangères qatariote, cheikh Hamad bin Jassem al-Thani.
“Ce n’est pas un secret, ni la première fois que le gouvernement de Qatar offre son assistance au gouvernement algérien,” a-t-il ajouté.
Cette réponse a été faite suite à un article publié par le Sunday Times, dans lequel Qatar aurait commandé le 31 mai de la firme britannique BAe Systems un équipement destiné à l’Armée algérienne, qui est en lutte contre les militants islamiques depuis huit ans.
“La commande n’a pas encore été délivrée et le gouvernement britannique n’a aucune objection contre la livraison d’armements à l’Algérie”, a-t-il encore ajouté.
Mais le Sunday Times avait écrit que l’exportation d’armes vers l’Algérie vient “en dépit d’un record d’atrocités commises par les soldats algériens qui contredisent la politique de l’éthique étrangère prônée par Robin Cook, le ministre des A.E.
La commande englobe des douzaines de véhicules rapides de déploiement, des pick-ups, ainsi que quelque 500 lunettes de vision nocturne.


BOUTEFLIKA, MBEKI ET OBASANJO AU SOMMET DU G8

Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika s’est rendu au Japon pour participer au sommet du G8 à Okinawa.


Le président sud-africain M. Thabo Mbeki
et son épouse Zanele, à leur arrivée au Japon.

Il y a plaidé la cause de l’allègement ou de l’annulation de la dette africaine, celle-ci s’élevant à 350 billions de dollars.
Bouteflika, le président sud-africain, Thabo Mbeki et le président nigérian, Olusegum Obasanjo ont été chargés dernièrement à Lomé, de discuter de la dette durant le sommet de l’Organisation de l’unité africaine (OUA).



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