Saturnale


Par MARY  YAZBECK AZOURY

AMBASSADE D’AFRIQUE DU SUD AU LIBAN?
Les pourparlers avaient presque débouché sur un accord: l’Afrique du Sud encouragée par la communauté d’origine libanaise dans ce pays, forte de plus de 20.000 personnes, avait décidé d’ouvrir une ambassade au Liban, avec ambassadeur résidant à Beyrouth.
Une chancellerie avait été choisie dans le centre-ville non loin de l’ambassade d’Italie, quand tout a basculé et le projet est tombé à l’eau.
Il semble que les “décideurs” avant de donner le feu vert pour l’ambassade de Beyrouth, auraient imposé à Prétoria, la condition d’ouvrir, aussi, une ambassade “ailleurs” chez notre “sœur”, toujours dans la même optique: simultanéité de dossiers.
C’est beau la fraternité!

***

VOL À L’ARRACHÉ
QUE DOIT-ON FAIRE, MESSIEURS LES MINISTRES?
Par une sombre nuit beyrouthine, un groupe de professeurs vient de célébrer la fin de l’année scolaire et l’anniversaire d’une enseignante.
Vers 23 heures, chacun décide de rentrer chez soi.
La fête se passe dans une rue très fréquentée de la capitale.
L’hôtesse accompagne ses deux dernières invitées, dont celle qui fêtait sa naissance.
Mue par son instinct, elle se rend sur la terrasse de son appartement et entend des appels au secours. Elle voit une forme gisant près de la voiture.
Elle accourt pour se rendre compte qu’une de ses invitées était tombée la tête sur le trottoir et avait perdu connaissance. Son amie hébétée racontait en hoquetant que deux motocyclistes les avaient attaquées dans cette rue très passante et emporté le sac de son amie, alors qu’ils dédaignaient les fleurs.
Jusqu’à présent, ce n’est qu’un incident “banal”, comme tous ces vols au Liban.
Mais le hic, c’est qu’arrivées à l’hôpital, après bien des péripéties, l’hôpital demande à voir les papiers de la blessée et exige le paiement d’une somme X avant son admission.
Des papiers, il n’y en avait plus, puisque son sac avait été volé. De l’argent encore moins. L’hôtesse rentre chez elle et retourne à l’hôpital avec son chéquier. Il était déjà une heure du matin. Puis, on téléphone à d’autres amis de venir à la rescousse et, finalement, la personne reçoit les soins nécessaires.
La question que les victimes aimeraient poser aux responsables (tant le ministre de l’Intérieur, que celui de la Santé):
Que peut-on faire dans un cas pareil, si personne n’est là pour vous porter secours, sans papiers, sans portable et sans argent?
La vie n’a-t-elle plus de valeur au Liban?
En premier lieu, où sont les rondes de nuit et les patrouilles censées sillonner les petites et grandes artères?
Enfin, que faire quand on n’a plus ni papiers d’identité, ni argent et que l’on est en état de choc?
La réponse?
Ne plus sortir de chez soi?
Pourquoi pas?

***

LES FEMMES?
POUR QUOI FAIRE?
Les femmes libanaises sont-elles vouées à jouer soit un second rôle, soit pas de rôle du tout?
Il semble qu’au Liban, les hommes ont fait leur la maxime de Mme de Staël: “On a raison d’exclure les femmes des affaires publiques et civiles; rien n’est plus opposé à leur vocation naturelle que tout ce qui leur donnerait des rapports de rivalité avec les hommes (...)”
Cela était écrit autour de l’an 1800.
Deux cents ans après, rien ne semble avoir changé.
Même dans la Ligue maronite, aucune femme n’était candidate?
Pourquoi cet ostracisme?
 
LES PROFS DE FRANÇAIS À PARIS POUR LEUR XÈME CONGRÈS INTERNATIONAL
Spectacle des plus sympathiques que celui offert par Bernard Pivot et la charmante Canadienne d’origine haïtienne, Michaële Jean, sur la chaîne de TV5.
Un festival d’humour, de bonne humeur, de poésie, de musique et même de la Comédie Française.
Belle et séduisante Francophonie!
Plus de 123 pays y ont participé. Nul ne sait si le Liban en était. Et s’il en était, il a gardé un profil bas.
Les Américains du Nord y étaient venus en masse: environ 700 participants. 170 Russes ou membres de l’ex-URSS, des Brésiliens, des Argentins, des Canadiens, des Australiens, des Algériens, des Marocains, des Turcs, des Egyptiens, des Chypriotes, etc...
Les mots les plus chéris de la langue française dans le monde: 
- Liberté, Amour, Plaisir, Merci, Bravo, Sympathique, Tolérance...
Les trois institutions insubmersibles en France:
- L’Académie Française, le Camembert et la Comédie Française...
Des mots francophones utilisés dans des pays (ailleurs qu’en France) et qui ont un sens particulier:
- Pitonner, au Canada veut dire “Zapper”
- Papet, en Suisse, c’est un plat traditionnel composé de bouilli de pommes de terre, poireaux et saucisses.
- Cacaille, en Belgique, veut dire un objet sans valeur, une babiole.
- Sapeur, en Afrique, signifie un homme plus qu’élégant, un dandy.
Et voilà un petit échantillon de la richesse et de la variété de la Francophonie.

LE LIBAN FRANCOPHONE?
Dans un de ces jeux télévisés très à la mode, censés rendre les téléspectateurs moins abrutis qu’ils ne le sont déjà par la crise économique, la canicule ambiante, sans compter les coupures d’électricité, l’animateur demande à ce qu’on lui cite quelques noms d’écrivains français, morts ou vivants.
L’attente est longue. Finalement, l’un des participants murmure: “Victor Hugo”. Puis, après un effort cérébral intense, on essaie d’annoncer des noms qu’on leur souffle et qu’on comprend de travers!
Enfin, jaillit de la bouche d’un candidat “Joseph Rousseau”... On lui pardonne le prénom et le supplice continue.
Le combat cessa faute de combattants. L’ironie de la chose n’est pas l’ignorance des candidats, car nul ne possède la science infuse et celui qui ne sait pas... eh! bien ne sait pas. Le plus grave dans cela, est que les candidats avaient tous prétendu être francophones et savoir baragouiner le français au cours de leur présentation. Certains même n’avaient pas trouvé les mots correspondants en arabe et les avait susurrés en un francolibanais pitoyable.
Quand l’animateur cite en lisant sa liste: La Fontaine, Chateaubriand, Racine, Corneille, Voltaire, etc... des extraterrestres auraient provoqué moins de sensations auprès de nos braves gens!


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