Le
déploiement de la FINUL initialement prévu pour mardi, a
été reporté afin de permettre aux experts internationaux
de supprimer de nouvelles violations, par les Israéliens, de la
“ligne bleue”. Quoi qu’il en soit, M. Terjé Roed-Larsen, émissaire
du secrétaire général de l’ONU, s’engage à
appliquer la résolution 425 dans son intégralité.
Mais l’Etat hébreu le laissera-t-il faire?
Enfin, les Nations Unies ont tenu parole et leur émissaire spécial
au Proche-Orient, M. Terjé Roed Larsen, a pu annoncer, au terme
d’une réunion de travail tenue lundi au palais de Baabda - “la plus
positive”, a-t-il affirmé - sous la présidence du chef de
l’Etat, l’élimination de tous les empiètements israéliens
du tracé frontalier, ou ce qu’il est convenu d’appeler la “ligne
bleue”.
Le représentant de M. Kofi Annan a précisé, en
fait, qu’il restait une violation en assurant que les experts de la FINUL
allaient y mettre fin le jour même.
Ensuite, le commandement des Casques Bleus pourra présenter
au secrétaire général de l’ONU, son rapport, M. Annan
donnerait ses instructions en vue du déploiement de la FINUL le
long de la frontière internationale. Par la suite, les “forces militaires
libanaises” emboîteront le pas aux forces onusiennes, selon un mécanisme
à définir de commun accord entre l’Etat libanais et les Nations
Unies.
Dans le même temps, M. Larsen a promis l’aide de l’organisation
internationale en vue de soutenir l’opération de paix au Liban,
tout en contribuant à la reconstruction du Sud, en coopération
avec la Banque mondiale et le Programme des Nations Unies pour le développement.
Et pour améliorer les conditions de vie des populations sudistes
qui ont tant souffert de l’occupation.
Le Liban a, par ailleurs, soulevé une affaire qui lui tient
à cœur, celle concernant les citoyens libanais détenus dans
les geôles israéliennes, dont le maintien en captivité
ne se justifie plus, maintenant que le conflit a été réglé
sur le terrain.
M. Annan avait promis, par la voix de son émissaire spécial,
d’évoquer cette question avec Tel-Aviv, mais les Israéliens
font encore la sourde oreille à toute question posée sur
le cas des prisonniers, ces derniers, rappelons-le, étant maintenus
en état d’arrestation sans avoir fait l’objet d’aucune condamnation
et même sans connaître les chefs d’accusation portés
contre eux... Cela dit, il est heureux que les artificiers du contingent
ukrainien de la FINUL arrivés récemment au Sud, s’activent
dans les zones dangereuses, à l’effet de débarrasser les
champs de mines de ces engins, dont l’explosion a causé la mort
de plusieurs personnes depuis le retrait israélien en mai dernier.
Le terrain est ainsi déblayé de tout ce qui empêchait
le retour à la normale dans la région méridionale
du pays et, partant, la tenue de la conférence des pays donateurs
dans un climat propice à l’adoption de décisions constructives.
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Aux dernières nouvelles, les Israéliens ont violé
en quatre endroits la “ligne bleue”, ce qui a différé le
déploiement de la FINUL le long de la frontière. “Tsahal”
joue au jeu du chat et de la souris avec M. Larsen, qui a dû survoler
le Sud mercredi pour s’assurer que tout était rentré dans
l’ordre... Maintenant, Tel-Aviv réclame le déploiement de
l’Armée libanaise pour tenir ses engagements d’évacuer notre
territoire “sans y laisser aucune trace”... |