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ESCLANDRE MINISTÉRIEL ET ÉCHÉANCE ÉLECTORALE...
L’étrange phénomène des “ministres opposants” qui s’était manifesté au cours du précédent régime, a ressurgi dernièrement au sein du “Cabinet des 16”. En effet, l’un de ses membres, le ministre des Travaux publics, a critiqué le gouvernement sur sa gestion des affaires publiques. Le fait pour ce ministre de briguer un siège à la Chambre et d’être cité parmi les future candidats à la troisième présidence, peut justifier son esclandre.
 
 

Le ministre des Travaux publics et des Transports a, ces temps-ci, la bougeotte. On le voit partout: il inspecte les projets en cours d’exécution dans les différentes régions participe à des débats-conférences autour des problèmes de l’heure - le dernier ayant eu lieu à Abdelli, village du caza de Batroun - et se permet de critiquer, ouvertement, le Cabinet dont il est l’un des membres.
On pourrait, à la rigueur, admettre ses multiples déplacements, surtout en période électorale, étant donné qu’il est candidat aux législatives. Mais on ne peut justifier ses attaques contre le “Cabinet des 16”, alors qu’il souscrit, jusqu’ici du moins, aux décisions gouvernementales et approuve la politique du Sérail. En effet, on n’a jamais entendu dire que ce ministre ou quelqu’un de ses collègues aient élevé la voix en Conseil des ministres, à la faveur de déclarations ou d’apparitions à des talk-shows dont ils sont friands, pour émettre des réserves à propos de quelque initiative officielle ou dénoncer un projet jugé inadéquat!
Quelle mouche a donc piqué M. le ministre des T.P. et des Transports pour prendre à partie l’équipe gouvernementale, dont nous ne prenons pas la défense, car son chef que nous avons en haute estime, peut se défendre.
Cependant, la solidarité interministérielle exige d’un membre du Cabinet de se ranger aux côtés de ses collègues. S’il ne partage pas leur avis, ni la politique adoptée par le gouvernement, il ne lui reste plus qu’à rendre le tablier, pour reprendre sa liberté d’action... A ce moment, personne ne lui en voudra de critiquer les gouvernants.
Le comportement des “ministres opposants”  a causé beaucoup de tort au pays dans le proche passé, pour qu’on puisse encore tolérer l’émergence de cette sorte de responsables qui, pratiquant un double jeu, perturbent le Pouvoir et le discréditent.
En plus de sa qualité de candidat à la députation, le nom du ministre des T.P. et des Transports est cité parmi les futurs prétendants à la charge de Premier ministre après les élections générales.
A ce second titre, il peut être porté à se mettre en avant pour donner la preuve de qualités l’habilitant à accéder à la présidence du Conseil.
Mais cela ne lui permet pas de faire un esclandre pareil à celui de sa récente déclaration, par laquelle il s’est permis de décocher ses flèches empoisonnées contre son équipe.
La réaction du président du Conseil n’a pas tardé à se manifester, non point d’une manière directe, mais par le truchement de sa coterie. Et cette réaction a été si virulente, que M. le ministre trouble-fête s’est empressé de se rendre auprès du chef du gouvernement, pour justifier sa conduite...
On peut donc conclure par la formule connue: l’excuse est pire que la faute! Et dans le cas présent, il vaut mieux pour un candidat (éventuel) à la troisième présidence, d’avoir une réputation de loyalisme et de fidélité au camp dont il se réclame, que de chercher à se faire une popularité à bon compte! 


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