Le premier cas est celui de Fahd Abdallah qui a fait le tour du monde
et des cinq mohafazats du Liban pour venir payer son tribut à Baalbeck,
sa ville natale. Le second est celui de Wadih Es-Safi, revenu officier
en direct, de sa voix coulant de source pure, sur les marches du temple
de Jupiter. Le troisième, celui de l’intarissable comédien
Rafic Ali Ahmad, servant de fil conducteur à l’immense kaléidoscope
des Nuits libanaises qui se présentent, cette année, les
10-11 et 12 août sous le thème de “Tourath wa Hanine”.
Ces Nuits libanaises, initiées depuis 1957 sous l’impulsion
de Zalfa Chamoun et reprises par Salwa Es-Said, constituent un véritable
retour aux sources et se proposent, comme le souligne Mme Hyam Ghandour
qui en est la responsable au sein du comité du Festival de Baalbeck,
de “restituer dans leur authenticité première les valeurs
de notre patrimoine et faire revivre celles-ci auprès des nouvelles
générations notamment, afin qu’elles en tirent un sentiment
de fierté”.
Des vedettes dans un spectacle folklorique complet.
“Tourath wa Hanine” se distingue par le retour aux traditions avec une
dabké et ses variations traversant les régions libanaises,
pour en tirer du Nord au Sud et d’Est en Ouest, les saveurs premières
sans en altérer ni l’image, ni le souvenir. Fahd Abdallah a emprunté
un curieux itinéraire avant de créer sa troupe en 1978 avec
en poche une licence de psychologie et de philosophie de l’Université
arabe de Beyrouth, un diplôme d’études supérieures
de philosophie de l’USJ et un diplôme de danse classique obtenu à
l’institut de Marta Graham à Londres. Il plante, désormais,
sa tente à Baalbeck avec la complicité de Wadih Es-Safi qui
s’y était produit dès 1957 pour y revenir avec de puissantes
créations artistiques installant l’allégresse dans les cœurs.
Jamais de play-back pour lui, mais un contact direct avec le public où,
cette fois, il est accompagné de Siham Es-Safi, ainsi que d’un chœur
et d’un orchestre.
Fils du Sud, Rafic Ali Ahmad donnera sa touche propre au spectacle
mis en scène par Berj Fazlian, avec la précieuse collaboration
de Ghazi Kahwaji (qui a également conçu les costumes spécifiques
aux cinq mohafazats) et de Nicolas Daniel.
Cent personnes vont évoluer sur scène avec acteurs, chanteurs,
danseurs, musiciens. Wadih Es-Safi interprétera dans cette création
musicale complète une chanson inédite: “Loubnan Bjnoubou”
qu’il a mise en musique sur un texte de Younès el-Ibn. A l’instar
de tous ceux qui l’accompagneront, il restituera la mémoire du Liban.