![]() La région du Sud a un besoin urgent de connaître une vraie stabilité. |
![]() route à Cheikh Aabbad à la frontière libano-israélienne. |
Ce déploiement ne pouvait se faire qu’après l’élimination
de tout empiètement et violation du territoire libanais par Israël.
Telle était la condition posée par le gouvernement libanais
et que l’ONU a eu en charge de s’acquitter. Ce fut la lourde mission de
Terje Roed-Larsen, envoyé spécial de l’ONU au Proche-Orient,
qui fait d’interminables navettes entre Beyrouth et Tel-Aviv pour mettre
au point ce processus. Une équipe onusienne de cartographes, hautement
spécialisés, a travaillé sans relâche en collaboration
avec des officiers libanais et israéliens de chaque côté
de la “ligne bleue” (ligne frontalière tracée par l’ONU pour
confirmer la 425), afin d’éliminer tout empiètement.
Mais jusqu’au dernier moment, des difficultés se sont manifestées:
à peine quelques ultimes empiètements étaient éliminés,
que d’autres surgissaient soumettant le Liban-Sud au régime de la
douche écossaise.
Pourtant, la région a un besoin urgent de connaître une
vraie stabilité et d’être placée sur la voie du développement.
UNE PRIORITÉ SÉCURITAIRE
En tête des priorités, le déploiement de la troupe
dans cette zone libérée et qui mérite d’intégrer
à part entière le giron de la légalité. Il
est incompréhensible que la milice intégriste continue à
y jouer le rôle du gendarme, même si le “Hezbollah” a eu le
grand mérite de la libération. La démission de l’Etat
est incompréhensible et encore moins certaines déclarations
du Cabinet affirmant: “Notre tâche n’est pas de faire le gendarme
pour Israël”. Personne ne le lui demande; par contre, le rôle
d’une armée n’est-il pas de protéger les frontières
nationales et de veiller à la sécurité des citoyens?
Sur le plan socio-économique, les besoins sont énormes.
Durant les vingt-deux années d’occupation, bon nombre de Sudistes
se rendaient en Israël pour travailler dans le secteur agricole, de
la petite industrie des services et assuraient des rentrées honorables
à leurs familles. Aujourd’hui, la “bonne frontière” est fermée
et les possibilités de travail sont nulles. La culture du tabac
ne peut pas faire vivre toute une région et aucune autre agriculture
n’est développée ou renforcée.
De même, on déplore l’absence de toute activité
industrielle. La région est belle et pourrait attirer un grand nombre
de touristes. Mais comment cela est-il possible sans infrastructure touristique?
![]() Des hommes spécialisés dans le déminage: première phase de renforcement de la FINUL. |
![]() Les interminables navettes. |
UN PLAN DIRECTEUR DE DÉVELOPPEMENT
Au Sud, on déplore, également, l’absence d’hôpitaux,
de dispensaires et d’écoles. Comment vouloir, dès lors, maintenir
les gens sur place ou ramener ceux qui sont partis, soit vers Israël
au nombre de 6.000, soit vers Beyrouth?
Seule, la présence de l’Armée libanaise et de réels
projets de développement socio-économique et d’infrastructure
peuvent redonner une vitalité au Sud et y ramener ses fils.
Il ne faudrait pas, non plus, tomber dans le piège d’un développement
sauvage. Le secteur est encore vierge; il n’est pas envahi par le béton
et possède de réelles richesses naturelles. D’où la
nécessité d’un plan directeur de base et la création
de zones protégées, aussi bien du côté de Nakoura
(une côte merveilleuse), que de la riche forêt de pins de Jezzine
ou des sites historiques et archéologiques, à Hasbaya et
ailleurs.
On se demande si l’Etat est pleinement conscient des richesses naturelles
que possède le Sud et de toutes les potentialités qu’il pourrait
y développer.
A la veille de la réunion préliminaire des pays donateurs,
qui s’est tenue au Grand Sérail hier jeudi et se poursuivra aujourd’hui
vendredi, M. Nasser Saïdi, ministre de l’Economie, du Commerce et
de l’Industrie, a demandé aux participants d’allouer 260 millions
de dollars pour pallier les besoins urgents des régions libérées.
Certes, l’argent est nécessaire, même indispensable, mais
l’instauration de la sécurité et l’élaboration d’un
plan directeur de développement demeurent prioritaire; le reste
viendra de surcroît.
LES EFFECTIFS DE LA FINUL
La FINUL compte 5.075 soldats de onze pays: Fidji, 592; Finlande, 632; France, 251; Ghana, 783; Inde, 619; Irlande, 656; Italie, 46; Népal, 712; Pologne, 630; Suède, 44 et Ukraine, 110. La première phase de renforcement de la FINUL est en cours, affirme Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU, avec l’arrivée d’une unité suédoise et d’un bataillon ukrainien de 600 hommes spécialisés dans le déminage. La FINUL est déployée au Liban depuis avril 1978. |
DON SYRIEN AU SUD
Une aide médicale (de cent tonnes) a été offerte par le président Bachar Assad en signe de soutien aux régions libérées. Composée d’équipements médicaux, de médicaments et de nourritures pour enfants, cette aide sera répartie entre les centres sociaux et les hôpitaux du Liban-Sud. Elle a été remise au Dr Karam Karam, ministre de la Santé, par son homolgue syrien, Ayad el-Chatti, arrivé à Marjeyoun à la tête d’une importante délégation. |