Evénements de la semaine
L’ACHAT DES CONSCIENCES AFFECTE LA LIBERTÉ DU SCRUTIN
Des voix se sont élevées de nouveau, cette semaine, pour dénoncer l’utilisation de l’argent dans les législatives. De fait, l’achat des consciences affecte le scrutin et en fausse les résultats, parce que le mal serait fait en dehors des bureaux de vote... Aussi, trois partis (PNL, F.L. et courant aouniste) ont-ils décidé de boycotter les élections générales. M. Dory Chamoun (notre photo) l’a annoncé mardi, à Dimane.
 

Trois voix se sont élevées durant le dernier week-end, pour dénoncer le mal que constitue la puissance de l’argent dans toute élection, autant que sa nocivité par rapport à la liberté du scrutin et à la dignité de l’électeur.
Ainsi, S.Em. le cardinal Sfeir a attiré l’attention sur le fait que l’argent est généreusement distribué pour acheter les consciences. “Quelle sorte de vie politique vivra la prochaine législature en l’absence de blocs parlementaires ayant une vision claire à proposer et à défendre”?, s’est demandé l’éminent prélat, en invitant les citoyens à prier “pour que nous restions libres dans tous les domaines de l’existence”.
De son côté, le chef du gouvernement a, au cours d’un meeting à Haret el-Naamé, pris violemment à partie “ceux qui utilisent l’argent à des fins politiques... Ce qui constitue la corruption dans son pire aspect”.
Le président du Conseil a révélé qu’il avait transmis à la Chambre des députés depuis quelques mois, un projet de loi fixant le plafond des dépenses des candidats en période électorale. “Malheureusement, l’Assemblée l’a négligé, alors que l’utilisation de cette “arme” (l’argent) va à l’encontre de la liberté et de la démocratie, parce qu’elle les paralyse tout en portant atteinte à la dignité du citoyen, en aliénant sa liberté de choix, le corrupteur et le corrompu étant égaux devant la loi”.
Quant à l’émir Talal Arslan, député (yazbaki), il a accusé “ceux qui se sont servis des fonds mis à la disposition du ministère et de la Caisse des Déplacés comme une carte de pression, alors qu’ils auraient dû servir à raffermir l’unité et la vie en commun dans la montagne et à édifier l’Etat de la loi et des institutions... “Les temps ont changé et une occasion se présente, aujourd’hui, en vue de hâter le retour des personnes déplacées à leurs villages et à leurs terres, ceci étant la principale condition à assurer pour consolider l’unité nationale”.
Cela dit, on se demande pourquoi le Premier ministre n’a pas relancé le projet gouvernemental fixant le plafond des dépenses électorales, afin de ne plus permettre aux candidats de soudoyer les électeurs et qui l’en a empêché?
Etant entendu que la puissance de l’argent figure en tête parmi les éléments susceptibles de fausser une consultation populaire et, partant, de falsifier le scrutin, dont les résultats diffèrent totalement de ce qu’ils devraient être, s’il n’était pas mis un terme à l’achat de voix.
Le chef du gouvernement a dénoncé, également, le fait pour des candidats fortunés à la députation, de rallier à leur campagne, certains médias “qui dénaturent les nouvelles et travestissent la vérité”.
Cet état de choses laisse craindre une falsification des législatives, bien que les dispositions les plus strictes soient prises pour garantir la régularité de l’opération électorale, mais sans prévenir les pressions exercées par les espèces sonnantes... 


Home
Home