Le
déminage par des experts de la FINUL des zones évacuées
par “Tsahal”, a encore retardé la déploiement des forces
onusiennes le long de la “ligne bleue”. La région de Yaroun a été
la dernière à être nettoyée et les Casques Bleus
devaient s’y déployer mercredi, suivis de la force militaire libanaise
mixte (Armée-FSI). Notre photo: Un soldat indien montant la garde
au poste de contrôle d’Adaïssé.
Enfin, après maintes tractations occasionnées par le jeu
sournois des Israéliens, qui se retiraient des positions en un secteur
du tracé frontalier, pour en violer d’autres, le Liban officiel
par la voix du chef de l’Etat, a donné son feu vert ayant permis
aux Casques bleus de se déployer au cours du dernier week-end, dans
les zones évacuées par “Tsahal”.
Il est certain que Ehud Barak aurait continué à louvoyer
longtemps encore, s’il n’avait pas à faire face à une crise
politique menaçant sérieusement sa coalition gouvernementale,
au point d’être prêt à un compromis avc le Likoud pour
la sauver!
Le dossier des empiètements israéliens sur la “ligne
bleue” est pratiquement clos et le plan de déploiement de la FINUl,
suivi de celui d’une force mixte Armée-FSI a fait l’objet d’une
réunion de travail, lundi matin, au ministère de la Défense
à Yarzé.
De ce fait, le malaise parmi la population de la zone frontalière
perdra beaucoup de son acuité, en attendant de se dissiper complètement.
Cependant, si le contrôle terrestre du territoire libanais est
maintenant acquis, il reste à assurer la surveillance de son espace
aérien et de ses eaux territoriales. Ceci prendra, semble-t-il,
quelque temps, car il faut attendre l’arrivée d’Espagne des navires
chargés d’une telle mission, alors que la surveillance aérienne,
encore rudimentaire, a besoin de radars.
Il importe que cette double opération, aux plans aérien
et maritime devienne efficace pour mettre un terme aux violations israéliennes.
En effet, on signale le survol du Sud et de la Békaa par des avions
ennemis qui poussent parfois leur incursion jusqu’au-dessus de la capitale
et du Nord dont la population est indisposée par le “bang” que produisent
les appareils en franchissant le mur du son.
De plus, les pêcheurs sudistes, ceux de Saïda et de Tyr,
notamment, n’ont pas encore la possibilité, lorsqu’ils s’adonnent
à la pêche, de dépasser une certaine limite et sont
rappelés à l’ordre par des tirs de semonce de la part des
canonnières ennemies.
Il nous revient que l’émissaire du secrétaire général
de l’ONU a proposé un mécanisme visant à contrôler
les violations éventuelles, consistant en la constituttion de deux
commissions, l’une libano-onusienne, l’autre israélo-onusienne.
Celles-ci devront procéder aux enquêtes d’usage quand des
violations leur sont signalées de part et d’autre, pour éviter
tout contact direct entre les deux pays.
Ces commissions remplaceraient donc le groupe de surveillance de la
trêve, issu de l’accord d’avril 96 qui a cessé d’exister dès
le retrait israélien en mai dernièr.
Cela dit, M. Kofi Annan a informé le Conseil de Sécurité
dès le début de la semaine, du déploiement de la FINUL
au sud et des raisons ayant retardé cette opération pendant
plusieurs semaines. |