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LES RAISONS DE L’IMPAIR DE CLINTON SUR JÉRUSALEM
Le président Clinton a déclaré, mardi, qu’il ne savait pas comment régler le conflit israélo-arabe. Pourtant, il aurait pu réussir en adoptant une attitude neutre, en sa qualité de “parrain de la paix”. Or, en menaçant de transférer de Tel-Aviv à Jérusalem, le siège de l’ambassade US, il a provoqué des réactions hostiles. En ce qui concerne la Ville sainte, le Vatican a proposé, en recevant Mme Albright, une solution: opter pour un statut spécial avec des garanties internationales.
 
 

“Vous qui partez, multipliez les méfaits et les gaffes”. Ce dicton libanais, nous vient à l’esprit à l’occasion de l’impair commis par le président Clinton sur Jérusalem.
Qu’est-ce qui a poussé le chef de la Maison-Blanche à menacer de transférer le siège de l’ambassade américaine en Israël de Tel-Aviv, où sont concentrées toutes les missions diplomatiques étrangères, à la Ville sainte?
Le chef de l’Exécutif américain a agi, vraisemblablement, dans un double but: venir en aide à Ehud Barak qui est, politiquement, en très mauvaise posture au plan intérieur et, aussi, soutenir la candidature de son épouse Hillary qui brigue un siège de sénateur à New York, ville où prédomine l’électorat juif... Il n’y a pas d’autres raisons apparentes.
La menace de M. Clinton a provoqué un tollé général dans les Etats arabes et islamiques qui ont réagi avec violence, certains d’entre eux jurant de s’en prendre aux intérêts américains partout dans le monde et, surtout, “d’attenter à l’ambassade US à Jérusalem et de renvoyer ses diplomates dans des cercueils en Amérique”...
Par son comportement, le président Clinton compromet son rôle - dont il semble avoir désespéré - en tant que “parrain du processus de paix au Proche-Orient”. Et ce, en reniant les principes définis à la conférence de Madrid, dont celui de “la terre contre la paix”.
Puis, il dénonce les résolutions de la légalité internationale (NÞs 242, 338 et 190) qui exigent la restitution, par l’Etat hébreu, des territoires occupés et la reconnaissance du droit de retour aux Palestiniens.
Or, Israël ignore ces résolutions et les applique d’une manière sélective - dont la 425 - après l’avoir ignorée durant vingt-deux ans.
Mme Madeleine Albright a, au terme de sa visite à Tokyo, fait escale à la Cité du Vatican, à l’effet d’informer le chef de la diplomatie du Saint-Siège du sommet de Camp David et, aussi, de discuter de la question de Jérusalem.
On sait qu’à l’instar de la communauté internationale, la capitale de la catholicité n’a jamais reconnu Jérusalem-Est comme faisant partie de l’Etat hébreu, ni Jérusalem-Ouest comme étant sa capitale éternelle. De plus, elle préconise l’internationalisation de la Ville sainte où se trouvent les lieux saints des trois religions monothéistes. Elle n’a pas changé d’attitude et ne modifiera pas sa position, quels que soient les arguments invoqués par l’Administration américaine.
La maladresse de M. Clinton n’aura profité en rien à Ehud Barak, preuve en est qu’il n’a pu assurer l’accession de son candidat (Shimon Pérès) à la magistration suprême, ni consolidé sa position en tant que Premier ministre, celle-ci s’étant effilochée au point de devoir rendre le tablier à brève échéance.
Quant à l’appui de l’électorat juif de New York à Mme Clinton, elle ne semble pas du tout dans le sac... 


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