FIN D’UNE ANOMALIE

par EDOUARD BASSIL
Le retour du président Amine Gemayel après un long exil, met fin à une anomalie qui n’aurait pas dû persister aussi longtemps, surtout qu’à son accession à la magistra-ture suprême, le président Emile Lahoud s’est engagé à garantir la sécurité et la liberté à tous les Libanais, abstraction faite de leurs tendances ou affiliations politiques.
Aussi, a-t-on trouvé étrange le retard mis par l’ex-président à réintégrer le pays natal. Le séjour qu’il y avait passé en 1992, n’avait pas duré plus de deux semaines, en raison des menaces à peine voilées qui lui avaient été adressées à l’époque...
Mais après avoir été invité par Damas à la cérémonie du quaran-tième du président Hafez Assad à Qordaha, on ne s’expliquait plus l’hésitation du président Gemayel à rentrer au pays où il tenait à faire escale avant de gagner la ville natale du président syrien disparu.
Pour justifier le “conseil” qui lui a été fait - par on ne sait qui! - de renoncer à son voyage, on avait allégué qu’il s’était agi d’une “erreur protocolaire”, ce que les autorités syriennes se sont empressées de démentir...
Le jeu était donc cousu de fils blancs et la tentative des “fantômes” (cheikh Rouchaid dixit) à empêcher cheikh Amine de revenir, a avorté.
Il est, enfin, rentré “pour défendre les constantes nationales”, aider ses compatriotes “à vaincre le sentiment de désespoir et de profonde inquiétude qui contraint beaucoup de jeunes à s’expatrier, parce qu’inquiets sur leur sort et leur avenir”.
Cheikh Amine est de retour et après le décès du “amid” Raymond Eddé, peu de temps avant la libération du Sud, il ne reste qu’un exilé libanais à Paris, le général Michel Aoun.
Il devrait pouvoir regagner le bled, pour poursuivre, sur place, le combat qu’il mène en faveur d’une cause et d’idées dans lesquels il a foi, même si certains les désapprouvent.
Car la Constitution, l’Etat de la loi et des institutions lui reconnaissent ce droit dont nul ne peut, ni ne doit le priver. 

Home
Home