FESTIVAL INTERNATIONAL DE CARTHAGE
UN BAUME D’ÉTÉ
Ayant acquis depuis plus de trente ans déjà une notoriété
mondiale, le festival international de Carthage draine de plus en plus
la grande foule. C’est que le fait de se produire dans le site antique
de la cité d’Hannibal fait, à lui seul, rêver tout
artiste quel que soit son nom. Communier, ensuite, avec un public en quête
de découverte et d’évasion, dans un lieu magique comme celui
du théâtre romain de Carthage, devient une consécration
et une source d’inspiration. Il n’est pas étonnant, partant, de
voir défiler à longueur d’été sur cette scène
chargée d’histoire et de civilisation, les célébrités
artistiques les plus diverses, des stars confirmées aux vedettes
en herbe. Il y en a pour tous les goûts et pour tous les âges,
de la musique classique et orientale, en passant par le jazz, l’afro-cubain,
le raï et autres genres.
![]() comme l’aimait Ali Riahi. |
![]() international de Carthage: hommage au grand Ali Riahi. Une mise en scène digne du monument de la chanson tunisienne, disparu il y a 30 ans. |
LES LIBANAIS À L’HONNEUR À CARTHAGE
Après la soirée inaugurale qui a offert au public un
spectacle de choix consacré au patrimoine du terroir, intitulé
“chante ô pinson de l’amour, de l’art et de la vie”, en hommage au
monument de la chanson tunisienne feu Ali Riahi, le festival a accueilli
tour à tour des chanteurs et chanteuses orientaux et occidentaux,
dont l’Egyptienne Angham et son compatriote Medhet Salah; le Syrien Hamam
Khairi, le “prince du raï” l’Algérien Cheb Mami, le trio marocain
Abdelawab Doukali, Abdelhadi Belkhayat et Latifa Raâfat. Les Libanais
ont la part du lion dans les soirées de ce festival avec au programme
Waël Jassar, Diana Haddad, Najwa Karam qui a battu des records aussi
bien à Carthage que lors de ses passages dans les festivals qui
se déroulent, simultanément, dans les grandes villes tunisiennes
de l’intérieur (Bizerte, Sousse, Sfax...) et Micheline Khalifé.
![]() a été appréciée par le public de Carthage. |
![]() devenu un habitué du festival. |
![]() a fait revivre l’épopée de Woodstock, comme il y a 30 ans. |
JOE COCKER, THE BEST
Quant aux Occidentaux, il y a eu par alternance des stars de la nouvelle
génération et des célébrités des années
70. Auprès du Français Patrick Bruel et de l’Italien Toto
Cotugno, le public a vécu une soirée de charme avec le sextet
mythique de Herbie Hancock. Mais c’est surtout Joe Cocker, le dernier de
Woodstock qui a le plus fait vibrer les travées du théâtre
antique de Carthage, plein comme un œuf pour la circonstance.
Malgré ses 64 ans, Joe Cocker a tout simplement envoûté
les quelque 15.000 fans du rock dont un bon nombre de nostalgiques des
années 70.
Un couple près de la cinquantaine, M. et Mme Salah Jabeur, s’est
dit “heureux et revivifié par les airs sur lesquels on s’est connu
il y a près de trente ans, avant notre mariage”. Dominique Marchand,
coopérant français établi en Tunisie, abonde dans
le même sens: “Joe Cocker, j’en suis un fan inconditionnel. It is
the best”.
![]() fidèle qui fait le bonheur de tout artiste. |
![]() a pulvérisé la scène carthaginoise. |
Voix puissante, forte présence sur scène et entouré
d’excellents musiciens, la révélation de Woodstock a, pendant
près de deux heures, sans entracte, fait vibrer le public en reprenant
ses anciens succès dont “with a little help from my friends”, “leave
the hat on” et autres et en lui faisant découvrir en même
temps son nouveau “sound” à travers des extraits de son dernier
album “No ordinary world”. Enregistré en Grande-Bretagne et à
Los Angeles avec le renfort du London Symphony Orchestra, ce nouvel album
semble marquer la maturité de Joe Cocker qui est apparu devant le
public de Carthage au sommet de son art.
“Il est très généreux, plein d’énergie,
c’est génial”, s’est exclamée Senda Turki, une étudiante
de 25 ans, à l’issue du concert. “Le poids de l’âge ne semble
pas avoir de prise sur lui, encore moins sur sa voix et son art, bien au
contraire”, renchérit Sabah Mosbah à qui le chanteur anglais
a rappelé “ma jeunesse et beaucoup de choses…”. Pour son mari, Slah,
un artiste tunisien connu, “dire que Joe Cocker est un grand, c’est un
pléonasme”.
Pour ce “concert unique”, sept tonnes de matériel ont été
mobilisées par les organisateurs du festival de Carthage qui s’est
doté pour la circonstance d’un équipement son et lumière
dernier cri.
Après Tunis, Joe Cocker s’est envolé pour Beyrouth, étape
suivante d’une tournée mondiale qui a débuté le 29
octobre à Hambourg et qui se poursuivra jusqu’à la fin de
l’année.
BEN ALI: LA DÉMOCRATIE EST UN CHOIX IRRÉVERSIBLE
Le président Zein El-Abidine Ben Ali a souligné que “la
démocratie représente un choix irréversible. C’est
une conception de la société à laquelle nous ne voyons
pas d’autre substitut et qu’il n’est pas question de renoncer à
faire progresser d’une étape à une autre”, a-t-il assuré,
tout en s’insurgeant contre ceux qui “essaient de mettre en doute notre
démarche démocratique, en recourant à des allégations
erronées”. Il s’agit là, a-t-il dit, “d’une falsification
des vérités et d’une négation des acquis réalisés
par notre pays”.
Dans un discours prononcé, dernièrement à l’ouverture
de l’université d’été organisée, annuellement,
par le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD/au pouvoir),
le président Ben Ali a affirmé qu’il n’y a pas de prisonniers
d’opinion en Tunisie, qualifiant de “surenchère” les “slogans fallacieux”
au sujet de l’existence de tels prisonniers.
Il a précisé que “ne se trouvent en prison que ceux qui
se sont rendus coupables de délits de droit commun tombant sous
le coup de la loi et ont été condamnés par les tribunaux
dans le respect de l’indépendance de la justice et des droits de
la défense et des justiciables”.
Le président Zein El-Abidine Ben Ali lors
de l’ouverture de l’université d’été
2000
placée sous le thème “la société
du savoir”.
LE RESPECT DE LA LOI, GARANT DES DROITS ET
DES LIBERTÉS
“L’une des valeurs inhérentes à la démocratie
n’est autre que le respect de la loi, celle-ci étant garante des
droits et des libertés. Elle est l’arbitre dont les décisions
s’appliquent à tous, sans distinction”, a ajouté le chef
de l’Etat tunisien qui a mis l’accent sur son souci de “faire progresser
la loi, si besoin est, tout en veillant à imposer le respect de
ses dispositions aussi longtemps qu’elle demeure en vigueur. Telle est,
a-t-il dit, la signification profonde de l’Etat de droit. Telle est, aussi,
la condition essentielle d’un comportement conscient et responsable auquel
nous ne saurions accepter et nous n’accepterons jamais de substitut”.
Le président tunisien a mis en garde contre les “ennemis de
la liberté et de la démocratie” au premier rang desquels
figurent “les apôtres de l’extrémisme et du terrorisme, ceux-là
mêmes, a-t-il noté, dont nous avons réussi à
faire tarir les sources, depuis le début, grâce à la
lucidité des Tunisiennes et des Tunisiens et à la conjugaison
des efforts de toutes les composantes de la société civile
(…)”.
Il a fait remarquer que c’est l’attachement aux valeurs de modération,
de solidarité et de consensus qui a permis à la Tunisie de
progresser sur la voie du développement intégral, dans la
stabilité et la quiétude, ayant su s’immuniser contre les
dangers qui ont assailli tant d’autres sociétés au cours
de ces dernières années.
IL N’Y A D’ALLÉGEANCE QU’À LA
TUNISIE
Le président tunisien a, par ailleurs, stigmatisé “ceux
(les opposants) qui se livrent à des attaques contre la Tunisie,
depuis l’extérieur”. Il a averti que “le fait de chercher à
faire (leur) jeu et à se faire complice, par le mensonge et la calomnie,
des détracteurs et des aigris, sans s’embarrasser du moindre scrupule
patriotique ou moral, est une forme de trahison, contre laquelle, a-t-il
dit, nous ferons recours à la loi, si besoin est.
“La liberté d’opinion est une notion bien plus noble et plus
digne que la surenchère à laquelle s’adonnent certains au
détriment de l’image de la Tunisie. Elle est bien plus noble, aussi,
que le mercenariat auxquels ils se livrent aux dépens des efforts
de notre peuple”, a fait observer le chef de l’Etat, en soulignant que
pour “les Tunisiennes et les Tunisiens, il n’y a d’allégeance qu’à
la Tunisie et à elle seule, à jamais et en toutes circonstances”.
Après avoir réaffirmé que “l’opinion différente
est un acquis que nous appuyons et protégeons”, le président
Ben Ali a néanmoins tendu la main à “quiconque veut servir
son pays et défendre sa bannière”, affirmant que cette position
qui vise à consacrer la réconciliation nationale, “est, pour
nous, un principe intangible”.
BEN ALI: LE SAVOIR ET L’INTELLIGENCE, ARMES
DE L’AVENIR
Parlant des universités d’été qui ont toujours
constitué, depuis leur création en 1990, des espaces privilégiés
de dialogue et de réflexion sur les principaux problèmes
nationaux et internationaux, le président tunisien a relevé
que le thème choisi cette année portant sur “la société
du savoir”, vise à stimuler le débat au sujet de l’un des
facteurs déterminants de la modernité, du progrès
et du développement de l’époque contemporaine, notant que,
désormais, “l’avenir s’édifie au moyen du savoir et de l’intelligence,
le premier constituant la richesse et, le second, la seule arme qui compte”.
Il a, dans ce contexte, relevé que “les mutations de plus en
plus rapides qui se produisent dans les domaines de la science et de la
technologie, conjuguées aux formes nouvelles de création
intellectuelle et culturelle et de relations entre les individus et les
peuples, nous confrontent aujourd’hui, à des défis nouveaux
et des paris majeurs”.
“Forte de son patrimoine enrichi par les civilisations qui se sont
succédé sur son sol depuis plus de trois millénaires,
la Tunisie ne saurait se résoudre à accepter de subir les
changements en simple consommateur-spectateur, parce qu’elle a toujours
compté sur l’intelligence de ses filles et de ses fils, sur leur
aptitude innée à saisir le sens de l’histoire et à
créer l’événement”, a encore souligné le président
Ben Ali indiquant que c’est ce qui explique que la Tunisie a misé
constamment sur le développement de ses ressources humaines et a
fait de l’investissement dans le savoir un axe fondamental de sa politique.
LE PREMIER MINISTRE MAROCAIN:
L’AVENIR DU PAYS DÉPEND
DE SON AGRICULTURE
L’avenir du Maroc dépend de son agriculture et du développement
du monde rural, a souligné le Premier ministre marocain Abderrahmane
Youssoufi.
Ouvrant le colloque national sur l’agriculture et le développement
rural, tenu la semaine dernière à Salé, M. Youssoufi
a affirmé que le secteur agricole constitue une priorité
et un souci majeur dans la politique du roi Mohamed VI, précisant
que depuis son intronisation, le souverain marocain n’a cessé d’accorder
un intérêt particulier au développement de l’agriculture
et du monde rural.
Il a estimé que la relance du secteur agricole passe nécessairement
par l’adoption d’une politique volontariste qui s’assigne pour objectifs
la garantie d’un développement intégré et durable
du monde rural.
Il a mis l’accent sur l’impératif d’une vision prospective d’urgence
répondant aux exigences internes, aux mutations de l’environnement
mondial et aux défis qu’elles impliquent et ce, dans le cadre d’une
concertation permanente avec toutes les parties concernées. Le Premier
ministre marocain a fait remarquer qu’en dépit du grand effort consenti
par le gouvernement en matière de lutte contre la sécheresse,
le secteur agricole exige une vision à moyen et long termes ayant
pour objectifs de trouver des solutions structurelles et durables au problème
de la sécheresse et de doter le monde rural des infrastructures
agricoles nécessaires pour faire face à ce phénomène.
Le secteur agricole, a ajouté M. Youssoufi, est appelé
à garantir la sécurité alimentaire du pays, à
répondre aux besoins de la population marocaine et à contribuer
à la mise à niveau du tissu productif, à l’amélioration
de sa compétitivité, ainsi qu’à l’accélération
du rythme de développement économique, à la promotion
de l’emploi et au développement régional.
La nouvelle stratégie agricole, a-t-il précisé,
nécessite la mise en place d’un cadre propice incitant au développement
du milieu rural et des filières productives et au renforcement de
la filière technologique agricole (formation, recherche et appropriations
des technologies), a indiqué le Premier ministre marocain, assurant
que le gouvernement a pris toutes les mesures appropriées pour l’adoption
d’une nouvelle approche en matière de développement agricole
et rural, à travers la dynamisation du fonds de développement
rural et l’élaboration d’une charte de développement agricole.
Il s’est déclaré confiant en l’avenir du secteur agricole
marocain, exprimant la détermination de l’Exécutif à
aller de l’avant dans la mise en œuvre d’une politique qui prend en considération
les potentialités de chaque région, soulignant l’importance
de l’implication de tous les intervenants dans la concrétisation
de cette approche.
Abordant les relations agricoles du Maroc avec l’Union européenne
dans la perspective de l’accord de libre-échange, M. Youssoufi a
fait état de plusieurs obstacles entravant la commercialisation
et l’accès des produits agricoles marocains aux marchés européens.
INAUGURATION D’UN RÉSEAU
NUMÉRIQUE
ET D’UNE STATION TERRIENNE ARABSAT
Le chef du gouvernement algérien, M. Ahmed Benbitour, a inauguré,
dernièrement, à Alger, trois réalisations dans le
domaine de l’audiovisuel, à savoir un réseau hertzien numérique
national, une station terrienne d’émission sur le satellite Arabsat–3A
et de nouveaux locaux de l’établissement Télédiffusion
d’Algérie (TDA).
Le faisceau numérique permettra l’amélioration de la
qualité des programmes et la multiplicité des canaux, mais
concerne uniquement le transport et ce des frontières de l’Ouest
jusqu’aux frontières tunisiennes.
Selon le directeur général de la TDA, M. Abdelmalek Houyou,
le passage au système numérique de diffusion n’est pas chose
aisée et exige des capacités d’ordre pratique et matériel,
notamment le financement.
La station terrienne d’émission Arabsat-3A (3ème génération)
permettra aux programmes radio et télévision algériens
d’atteindre l’espace couvert par le satellite, à savoir le monde
arabe et une partie de l’Europe, l’Afrique et l’Asie.
Le nouveau siège de la TDA, un édifice de sept étages,
assurera au personnel de meilleures conditions de travail que celles “lamentables”
dans lesquelles il exerçait dans les anciens locaux, a-t-il noté.
TRIPOLI VA FINANCER UN PROJET D’HABITAT AU MALAWI
Des ingénieurs malawites et libyens ont entamé la semaine
dernière des discussions sur un projet dans le domaine de l’habitat
pour lequel la Libye a indiqué qu’elle avancera l’argent, a souligné
un responsable malawite.
Mme Lucky Kapito, responsable de la compagnie nationale malawite de
l’habitat, a souligné que les discussions portaient sur la construction
de 2.900 logements.
Le président du Malawi, Bakili Mulusu, avait déclaré
en mars, à son retour d’une visite en Libye, que Tripoli avait accepté
d’accorder à son pays un prêt pour aider au règlement
des problèmes de logement dans quatre grandes villes.
Le Malawi, l’un des pays les plus pauvres du monde, a établi
des relations diplomatiques avec la Libye avant qu’elle ne sorte, en avril
1999, de son isolement international avec la suspension de l’embargo qui
lui était imposé.