Le président Emile Lahoud a adressé aux participants de la réunion préparatoire un message écrit dans lequel il évoque la situation au Liban-Sud, mettant l’accent sur l’importance de cette rencontre: “La responsabilité de l’Etat libanais à l’égard de cette région n’élimine pas la responsabilité identique qui en incombe à la communauté internationale. C’est donc une responsabilité commune que nous sommes tous appelés à assumer et à y participer, parce que le développement est synonyme de stabilité. Sans lui, elle serait tributaire des facteurs responsables du déséquilibre social, humain et vital”. Le chef de l’Etat ajoute: “Le congrès des pays donateurs auquel nous appelons, constitue un point de départ important pour remédier au déséquilibre et garantir la stabilité. La mobilisation de capitaux et de capacités en vue de répondre aux besoins urgents, de financer les projets vitaux et de reconstruire l’infrastructure dans cette région, constitue un investissement important au cours de cette période d’attente nécessaire à l’instauration de la paix juste et globale, une période que nous souhaitons brève, surtout après que le Liban et la Syrie aient spécifié que la paix est pour eux un choix stratégique irréversible”.
PLANS À COURT ET MOYEN TERMES
Au Grand Sérail, le Premier ministre a ouvert la réunion
préparatoire en affirmant: “Les habitants des territoires libérés
ont besoin, en ce moment, de l’appui de la communauté internationale,
afin de retrouver des conditions de vie normale et pouvoir vivre avec dignité.
Tant que cette restauration n’est pas sérieusement accomplie, ces
territoires risquent d’être une menace pour la stabilité du
Liban et, par conséquent, pour celle de la région du Proche-Orient”.
M. Hoss rappelle que “les Libanais ont droit à recevoir d’Israël
une compensation adéquate pour les pertes et les dégâts
subis du fait d’une longue occupation”. Il insiste de même sur le
fait que “le Liban attend de la communauté internationale une action
immédiate et efficace, en vue de trouver une solution équitable
au problème des réfugiés palestiniens dont 350 à
400 mille résident au Liban”.
Le président du Conseil précise de même qu’un “plan
à deux volets” a été mis au point pour la réhabilitation
de la région sudiste: “Il s’agit, dit-il, d’un programme d’action
immédiate pour satisfaire les besoins urgents, qui sera suivi d’un
plan à moyen terme en vue d’assurer la reconstruction, le développement
et la modernisation de l’infrastructure socio-économique”.
M. Michel Murr, ministre de l’Intérieur, a, pour sa part, présenté
le plan quinquennal élaboré par l’Etat pour le développement
et la reconstruction du Liban-Sud. Evoquant l’ensemble des besoins de la
région, il précise qu’une somme de 260 millions de dollars
est nécessaire pour les projets urgents, aussi bien pour la reconstruction
des habitations que sur le plan de la réhabilitation des ressources
hydrauliques des réseaux électriques, téléphoniques
et routiers.
DE GRANDS POTENTIELS À DÉVELOPPER
Pour M. Terje Roed-Larsen, “cette journée était très
significative, pour l’avenir du Liban et du Sud, en particulier”.
Il évoque avec fierté le rôle des Nations Unies
au cours de ces vingt-deux années et s’attarde sur la nécessité
de coordonner les efforts au double plan local et international, afin de
mettre en place les bases d’un développement et d’une stabilité
à long terme”.
Dans son exposé, M. Georges Corm, ministre des Finances, a donné
une vision optimiste pour l’avenir, en affirmant que le Liban possède
un grand potentiel de réhabilitation et de développement
des secteurs du tourisme, de la banque et de l’assurance, ainsi que dans
le développement, la modernisation de son économie et l’exploitation
de ses ressources hydrauliques et agricoles.
M. Nasser Saïdi, ministre de l’Economie, a quant à lui
mis l’accent, tout d’abord, sur l’hémorragie humaine qui se manifeste
dans la partie méridionale du pays qui ne compte plus qu’un tiers
de sa population initiale: “Mais, ajoute-t-il, le Sud abrite une population
jeune et dynamique attachée à sa terre et dotée d’un
grand désir de surmonter les difficultés”.
Il évoque le grand potentiel agricole de cette région
rappelant, aussi, que “le Sud dispose d’un riche héritage culturel
et écologique de ressources archéologiques et religieuses,
de plages vierges, constituant une bonne base pour l’éco-tourisme”.
Les séances de travail de la matinée et de l’après-midi
se sont déroulées à huis clos et, d’après une
source informée, les intervenants ont exprimé leur solidarité
avec le Liban et sa partie méridionale, tout en soulignant la nécessité
d’y déployer l’Armée libanaise aux côtés de
la FINUL pour y assurer la sécurité et la stabilité.