RÉUNION PRÉPARATOIRE DES PAYS DONATEURS MOBILISATION ET ATTENTE

Inutile de se leurrer! Aucune aide substantielle ne sera octroyée au Liban-Sud par la communauté internationale, tant que cette région ne passera pas entièrement sous la tutelle de l’Armée libanaise.
La stabilité et la sécurité sont une condition sine qua non pour la reconstruction et le développement de la partie méridionale du pays. La balle est, donc, dans le camp du Pouvoir libanais. Les deux mois à venir sont importants en vue d’assurer le succès du congrès des pays donateurs prévu, en principe, pour le mois d’octobre.
La réunion préparatoire s’est tenue durant une journée au Grand Sérail et a groupé une soixantaine de participants: chefs et membres de missions diplomatiques arabes et occidentales accrédités au Liban, ainsi que des directeurs de fonds économiques, sociaux et de développement arabes ou internationaux et plusieurs agences des Nations Unies.
Le Premier ministre, M. Salim Hoss a donné lecture, en fin de journée, des résolutions adoptées par les participants annonçant, notamment “la formation d’une commission préparatoire tripartite” des représentants du Fonds arabe pour le développement économique et social, de la Banque mondiale et du PNUD. Cette commission travaillera en étroite collaboration  avec le haut comité issu du gouvernement libanais, afin de préparer dans les détails le congrès des pays donateurs et la structure à mettre en place pour atteindre les objectifs attendus à savoir: la reconstruction et le développement du Sud.

Le président Emile Lahoud a adressé aux participants de la réunion préparatoire un message écrit dans lequel il évoque la situation au Liban-Sud, mettant l’accent sur l’importance de cette rencontre: “La responsabilité de l’Etat libanais à l’égard de cette région n’élimine pas la responsabilité identique qui en incombe à la communauté internationale. C’est donc une responsabilité commune que nous sommes tous appelés à assumer et à y participer, parce que le développement est synonyme de stabilité. Sans lui, elle serait tributaire des facteurs responsables du déséquilibre social, humain et vital”. Le chef de l’Etat ajoute: “Le congrès des pays donateurs auquel nous appelons, constitue un point de départ important pour remédier au déséquilibre et garantir la stabilité. La mobilisation de capitaux et de capacités en vue de répondre aux besoins urgents, de financer les projets vitaux et de reconstruire l’infrastructure dans cette région, constitue un investissement important au cours de cette période d’attente nécessaire à l’instauration de la paix juste et globale, une période que nous souhaitons brève, surtout après que le Liban et la Syrie aient spécifié que la paix est pour eux un choix stratégique irréversible”.

PLANS À COURT ET MOYEN TERMES
Au Grand Sérail, le Premier ministre a ouvert la réunion préparatoire en affirmant: “Les habitants des territoires libérés ont besoin, en ce moment, de l’appui de la communauté internationale, afin de retrouver des conditions de vie normale et pouvoir vivre avec dignité. Tant que cette restauration n’est pas sérieusement accomplie, ces territoires risquent d’être une menace pour la stabilité du Liban et, par conséquent, pour celle de la région du Proche-Orient”.
M. Hoss rappelle que “les Libanais ont droit à recevoir d’Israël une compensation adéquate pour les pertes et les dégâts subis du fait d’une longue occupation”. Il insiste de même sur le fait que “le Liban attend de la communauté internationale une action immédiate et efficace, en vue de trouver une solution équitable au problème des réfugiés palestiniens dont 350 à 400 mille résident au Liban”.
Le président du Conseil précise de même qu’un “plan à deux volets” a été mis au point pour la réhabilitation de la région sudiste: “Il s’agit, dit-il, d’un programme d’action immédiate pour satisfaire les besoins urgents, qui sera suivi d’un plan à moyen terme en vue d’assurer la reconstruction, le développement et la modernisation de l’infrastructure socio-économique”.
M. Michel Murr, ministre de l’Intérieur, a, pour sa part, présenté le plan quinquennal élaboré par l’Etat pour le développement et la reconstruction du Liban-Sud. Evoquant l’ensemble des besoins de la région, il précise qu’une somme de 260 millions de dollars est nécessaire pour les projets urgents, aussi bien pour la reconstruction des habitations que sur le plan de la réhabilitation des ressources hydrauliques des réseaux électriques, téléphoniques et routiers.

DE GRANDS POTENTIELS À DÉVELOPPER
Pour M. Terje Roed-Larsen, “cette journée était très significative, pour l’avenir du Liban et du Sud, en particulier”.
Il évoque avec fierté le rôle des Nations Unies au cours de ces vingt-deux années et s’attarde sur la nécessité de coordonner les efforts au double plan local et international, afin de mettre en place les bases d’un développement et d’une stabilité à long terme”.
Dans son exposé, M. Georges Corm, ministre des Finances, a donné une vision optimiste pour l’avenir, en affirmant que le Liban possède un grand potentiel de réhabilitation et de développement des secteurs du tourisme, de la banque et de l’assurance, ainsi que dans le développement, la modernisation de son économie et l’exploitation de ses ressources hydrauliques et agricoles.
M. Nasser Saïdi, ministre de l’Economie, a quant à lui mis l’accent, tout d’abord, sur l’hémorragie humaine qui se manifeste dans la partie méridionale du pays qui ne compte plus qu’un tiers de sa population initiale: “Mais, ajoute-t-il, le Sud abrite une population jeune et dynamique attachée à sa terre et dotée d’un grand désir de surmonter les difficultés”.
Il évoque le grand potentiel agricole de cette région rappelant, aussi, que “le Sud dispose d’un riche héritage culturel et écologique de ressources archéologiques et religieuses, de plages vierges, constituant une bonne base pour l’éco-tourisme”.
Les séances de travail de la matinée et de l’après-midi se sont déroulées à huis clos et, d’après une source informée, les intervenants ont exprimé leur solidarité avec le Liban et sa partie méridionale, tout en soulignant la nécessité d’y déployer l’Armée libanaise aux côtés de la FINUL pour y assurer la sécurité et la stabilité.

NELLY HELOU

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