ET LE PROTOCOLE DU CŒUR?
C’est un bain de foule qui a accueilli l’ancien président Amine
Gemayel.
Des milliers de Libanais ont acclamé le fils de Pierre Gemayel,
fondateur du parti Kataëb.
S’il est vrai que le salon d’honneur de l’aéroport avait été
ouvert (ce qui est un minimum de courtoisie), aucun représentant
officiel n’avait été délégué pour souhaiter
la bienvenue à l’ancien chef de l’Etat dans son pays natal.
A défaut de protocole officiel, un geste amical aurait suffi
pour réchauffer des relations qui, malgré la température
ambiante, ne semblent pas particulièrement amicales... de la part
des autorités ou de certain pouvoir occulte!
Ceux qui ont peur de la force politique de M. Amine Gemayel, devraient
faire contre mauvaise fortune bon cœur.
Mais le protocole du cœur est loin d’être une qualité
infuse chez certains dirigeants libanais.
***
SOMMES-NOUS AU LIBAN OU CHEZ LES TALIBANS?
Dans un petit coin de montagne du Liban-Sud à Houla, une famille
Nasrallah est en train de célébrer le mariage de deux de
leurs enfants, d’une manière traditionnelle. Musique et dabkés,
chants du terroir, des “zaghalits” de réjouissance, des sirops,
des limonades, une fête des plus innocentes!
Quand, soudain, des barbus font irruption, arrachent les câbles
des microphones et des appareils qui diffusent les joyeuses chansons; s’attaquent
aux générateurs et les disloquent; puis, se mettent à
invectiver les personnes présentes. Non contents d’être des
rabat-joie, ils les aspergent même de gaz lacrymogènes, qui
font plusieurs victimes. La chaleur aidant, celles-ci suffoquent et perdent
connaissance. Ce qui était réjouissance devient affliction.
A ceux qui leur demandaient la raison de ces agissements, les “envahisseurs”
se lancent dans une longue diatribe religieuse, expliquant que l’Islam
interdit la musique et la danse.
Croyez-vous que des membres des services de sécurité,
ou des responsables sont intervenus pour mâter ces fanatiques à
la mode des Talibans? Bien sûr que non! Pas le moindre responsable
du maintien de l’ordre en vue.
Et pour cause! Ils sont tous au Metn et dans le Haut-Metn, en train
de former des barrages et de contrôler toutes les identités
possibles et inimaginables, d’une joyeuse population qui se rend à
Bickfaya pour saluer Amine Gemayel. Certains, heureusement pas nombreux
- découragés par ces longues files d’attente, renoncent à
rejoindre cette localité qui, ce jour-là, avait repris son
visage des jours glorieux des corsos fleuris.
De là à se poser la question: sommes-nous au Liban, pays
de la liberté et de la démocratie ou chez les enturbannés
d’Afghanistan?
***
“NUL N’EST INCORRUPTIBLE SEUL LE PRIX VARIE”
Chez un coiffeur, deux clientes bavardent:
“Deux candidats concurrents aux législatives sont venus me rendre
visite pour obtenir que ma famille et moi-même votions pour eux...”
- Et qu’as-tu répondu?
“J’ai franchement demandé aux deux adversaires d’acheter ma
voix et celles de ma famille”.
- N’as-tu pas eu honte?
“Et pourquoi aurais-je honte? Eux quand ils sont élus s’en mettent
plein les poches et nous oublient. Penses-tu qu’ils veulent être
élus par patriotisme ou par amour des électeurs? C’est pour
les combines et la fortune. Tu n’as qu’à regarder autour de toi...”
- Combien leur as-tu demandé?
“Pas grand-chose, le prix de la scolarité de mes trois enfants:
environ six mille dollars...”
- Et qu’est-ce qui leur garantira, après avoir encaissé
que tu ne les doubleras pas?
“Ça c’est leur affaire. C’est un risque à prendre. D’ailleurs,
l’un d’entre eux m’a proposé de me donner un chèque à
blanc, qu’il signera après le vote. J’ai refusé. Il va réfléchir.
Mais je suis honnête, je n’encaisserais que de celui qui paiera le
premier et je voterai moi et ma famille pour lui. D’ailleurs, s’il était
si sûr d’être élu, il ne viendrait pas solliciter mon
vote, ainsi que ceux de mes voisins”.
C’est la conversation très réaliste surprise entre deux
“dames” libanaises.
***
PRÉSUMÉ INNOCENT JUSQU’À
CE QUE L’ON SOIT RECONNU COUPABLE!
La semaine dernière a vu un nombre incalculable de jeunes gens,
en âge de faire le service militaire, cueillis chez eux vers 6h30
du matin.
Parmi les personnes raflées, nombre d’entre elles avaient une
dispense, alors que d’autres avaient effectué le service du drapeau;
l’erreur était due... à un ordinateur.
Soit. Nous voulons bien croire que l’erreur est humaine et que les
ordinateurs peuvent devenir fous. Mais dans un cas précis où
le jeune homme portait sur lui le fameux livret qui témoignait de
son service, pourquoi les membres de la Police Militaire, venus l’embarquer
au matin, n’en ont-ils pas tenu compte ou n’ont même pas voulu lire
ce qui était écrit?
Le chef du groupe, fusil pointé sur un jeune homme âgé
de 26 ans, n’avait qu’une phrase aux lèvres: “On nous a demandé
de venir vous tirer (nechedak) et de vous amener au poste. La lecture,
c’est l’affaire de nos supérieurs”.
Enfin, après maintes interventions, le jeune homme, loin d’être
un déserteur, est relâché après huit heures
de maintien au poste. Dans les pays civilisés, toute personne est
présumée innocente, avant d’être jugée coupable.
Est-ce cela l’Etat de droit que l’on nous avait promis?
***
LIBAN PARTOUT
Le onzième Moot Scout international vient de se tenir au Mexique.
Plus de 5.000 participants de plus de 130 pays se sont réunis à
Mexico. Parmi eux, une délégation libanaise, de six responsables
scouts.
Quelle n’est leur surprise en enfilant le “T Shirt Souvenir” aux couleurs
du “Moot”, de lire sur l’étiquette le nom du fabricant: Yazbek...
Il semble que ce soit un des plus importants industriels en textile du
Mexique.
Qu’est-ce qu’un MOOT?
C’est un mot dérivant de l’islandais et qui veut dire “Assemblée”.
Le mot est utilisé dans toutes les langues, tout comme le mot “Jamboree”.
Les “MOOT” scouts ont lieu tous les quatre ans, le précédent
s’est tenu en Suède en 1996 et le prochain se tiendra en 2004 à
Taïwan.
PENSÉES JUDICIEUSES ET OPPORTUNES
“En conclusion, nous nous souviendrons, non pas des mots de nos ennemis, mais du silence de nos amis”. Martin Luther King
(1929-1968) *** “N’interrompez jamais votre ennemi quand il est en train de faire une erreur”. Napoléon Bonaparte
(1769-1821) *** “Peut-être ce monde n’est en fait que l’Enfer d’une autre planète”. Aldous Huxley
(1894-1963) *** “La perfection d’un texte est atteinte, non pas quand il n’y a plus rien à ajouter, mais qu’il n’y a plus rien à supprimer”. Antoine de Saint-Exupéry
(1900-1944) |