Evénements de la semaine
LES LÉGISLATIVES SUSCITENT INDIFFÉRENCE ET DÉSESPOIR...
Ce n’est un secret pour personne: les prochaines législatives dans le climat et les conditions où elles se déroulent, suscitent indifférence et désespoir parmi les citoyens dont la liberté du choix est aliénée par maints facteurs, en tête desquels les espèces sonnantes... “J’affronte une montagne d’argent”, a déclaré le président Salim Hoss en proclamant les noms de ses colistiers.
 
 

L’indifférence avec laquelle l’électorat libanais suit la campagne électorale l’activité des candidats, en dépit de leur grand nombre et sa faible disposition à se rendre aux urnes le jour du scrutin, n’ont pas eu leurs pareilles depuis que des consultations sont organisées chez nous et on en a vu de toutes les couleurs...
Car les prochaines élections générales se caractérisent par l’émergence d’une catégorie de candidats dont le moins qu’en puisse dire, est qu’ils sont insi-pides, n’ayant pas de pro-gramme, ni de visions futuristes quant à la manière de relever le niveau de notre vie polico-parlementaire et encore moins aux moyens de régler tant de problèmes de toute nature auxquels le peuple est con-fronté. On lui promet monts et merveilles, mais les promesses se volatilisent dès la proclama-tion des résultats, tant par les candidats malheureux, cela va de soi, que par les élus eux-mêmes dont les votants cré-dules ne verront plus la binette que dans les journaux ou sur le petit écran où ils se gargarisent de mots au cours de quelque interminable talk-show.
A vrai dire, on est affligé d’une pléthore de prétendants aux sièges parlementaires dont les qualifications les rendent inaptes à assumer, comme il se doit, le rôle de représentants de la nation et partant, à contribuer à la relever, en la hissant au niveau des pays évolués.
Comme d’habitude, S.Em. le cardinal Sfeir a mis, une fois de plus, le doigt sur la plaie en dé-nonçant, dans sa dernière homé-lie dominicale, “l’anarchie repré-sentée par le nombre des candi-dats à la députation n’ayant aucun programme de travail,  ni aucune vision politique valable et dont on voit les portraits collés le long des routes.
“Pourtant, a ajouté l’éminent prélat, nous avons besoin d’une opération de sauvetage, à l’effet de récupérer la liberté de notre décision nationale”.
Aussi, les Libanais désespèrent-ils de l’issue la pro-chaine opération électorale “qui sera une bataille ayant pour prin-cipal enjeu de définir  l’identité politique de la nouvelle législa-ture”, pour reprendre les termes de cheikh Hassan Nasrallah, se-crétaire général du “Hezbollah”.
Ces législatives sont d’autant plus menacées au plan de leur authenticité, que l’argent y joue un rôle dévastateur. Le chef du gouvernement lui-même s’en plaint et met en garde contre un tel fléau qui faussera le dérole-ment du scrutin et ses résultats.
Le président Hoss se disculpe en assurant avoir accompli son devoir dans ce domaine: “J’ai transmis à la Chambre, a-t-il rappelé de nouveau dimanche, un projet de loi fixant le plafond des dépenses électorales des candidats. L’Assemblée qui est souveraine et libre de ses décisions, l’a négligé” (sic).
Enfin, la façon dont sont constituées les listes a découragé bien des candidats, à Beyrouth, notamment, où le “Mouvement du peuple” a décidé de constituer un “front national de sauvetage”, ayant pour tâche de sortir la démocratie du marécage malsain dans lequel elle s’enlise chaque jour davantage”... 


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