INVECTIVES ÉLECTORALES

par EDOUARD BASSIL
L’actuelle campagne électorale se distingue par la virulence des invectives échangées entre les candidats en lice, dont le ton dépasse de loin celui des précédentes consultations populaires.
Nous pensons, surtout, à la polémique opposant deux chefs de listes au Liban-Nord et au Metn où un ministre - celui de l’Intérieur - croise le fer avec un candidat-député parmi les plus représentatifs de la présente Assemblée.
Les fléchettes que se lancent deux leaders de Bani Maarouf, ne sont pas moins acerbes et donnent du piquant à la bataille électorale dans deux circonscriptions, celles de Baabda-Aley et du Chouf, où plusieurs candidats ont changé de bord et figurent dans des listes adverses, après avoir scellé leur alliance au cours de plusieurs législatures.
Certains sont offusqués par ce phénomène que d’autres considèrent comme un “indice de vitalité”... Oui, mais il ne faut pas que les diatribes dépassent les bornes, comme ce fut le cas jadis des invectives de Ciceron contre Antoine. Celles-ci causèrent la mort du célèbre tribun, pour avoir attaqué sans retenue son adversaire dans ses “philippiques”.
En fait, ce discours électoral ne devrait pas surprendre, d’autant qu’il se tient dans les sociétés les plus évoluées, aux USA notamment, où l’ex-président Bush ayant forcé la dose, a reconnu son erreur et regretté “d’être allé trop loin” en critiquant en termes blessants l’actuel locataire de la Maison-Blanche.
Il avait tout simplement menacé de “dire ce qu’il pense de cet homme” (le président Clinton), s’il continuait à critiquer son fils G. Bush Jr. candidat républicain aux présidentielles, dans l’intention de le discréditer...

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