HISSER LA COOPÉRATION
AU RANG D’UN VÉRITABLE PARTENARIAT
APPEL POUR LA TENUE D’UN SOMMET
MAGHRÉBIN
Le leader libyen Mouammar Kadhafi a effectué une visite de fraternité
et d’amitié en Tunisie du 2 au 5 août, à l’invitation
du président Zein El-Abidine Ben Ali.
Tout en illustrant la solidité et le caractère exemplaire
et privilégié des relations bilatérales, les liens
fraternels et étroits qu’entretiennent les dirigeants tunisien et
libyen, la visite du chef de la révolution libyenne a ouvert des
perspectives prometteuses à la coopération entre les deux
pays maghrébins voisins, de nature à les hisser au rang d’un
véritable partenariat.
![]() réaliser la complémentarité entre la Tunisie et la Libye dans les divers domaines. |
![]() au leader libyen: cordialité et entente. |
POUR UNE COMPLÉMENTARITÉ DANS
TOUS LES DOMAINES
Au cours de son séjour, le colonel Kadhafi a eu trois entretiens
avec le président Ben Ali qui ont permis une concertation approfondie
au sujet de l’évolution remarquable des relations fraternelles entre
les deux pays et les moyens permettant d’établir une complémentarité
dans les divers domaines.
Ils se sont félicités de la dynamique constructive que
connaissent les relations tuniso-libyennes et des étapes franchies
dans l’exécution des importantes décisions prises lors du
sommet tenu à l’occasion de la visite effectuée par le président
Ben Ali en Libye les 3 et 4 juin dernier. Ils ont, également, donné
des instructions pour l’intensification de l’action visant à augmenter
le volume des échanges commerciaux les portant de 700 millions de
dollars prévus pour cette année, à un milliard de
dollars à l’étape suivante et ce, à travers l’échange
de produits semi-finis et des produits du partenariat industriel et des
entreprises mixtes de production et d’exportation agricoles afin d’atteindre
les objectifs escomptés et de parachever la création d’une
zone de libre-échange entre les deux pays.
Répondant au président du patronat tunisien, Hédi
Djilani, lors d’une rencontre avec les hommes d’affaires tunisiens, qui
manifestait sa crainte que cet objectif ne puisse pas être atteint,
en raison de la “concurrence intenable” des produits asiatiques, le colonel
Kadhafi l’a rassuré que les produits tunisiens bénéficieront
d’un “régime de faveur” sur le marché libyen. Il a été
également question lors des entretiens de la réalisation
de grands projets mixtes. Tunis et Tripoli avaient convenu ces dernières
années entre autres d’exploiter en commun un gisement pétrolier
offshore, au large du golfe de Gabès (sud-tunisien) et de connecter
leurs réseaux électriques. Un projet de gazoduc devant acheminer
le gaz libyen vers l’Italie, via la Tunisie, est également en chantier.
Les deux dirigeants ont exhorté les hommes d’affaires et les
investisseurs à exploiter de manière efficiente et rationnelle
les opportunités d’investissement et les incitations existant dans
chacun afin de créer un partenariat agissant et mutuellement profitable
qui consolide l’interdépendance des intérêts économiques
entre les deux pays et contribue au renforcement du climat de stabilité
et de développement dans la région maghrébine, arabe
et africaine, en cette période de mondialisation, indique le communiqué
commun ayant clôturé la visite.
Le président Zein El-Abidine Ben Ali, ajoute le document, a
réitéré son appel à la levée définitive
de l’embargo contre la Libye. Cette mesure imposée en 1992 par le
Conseil de sécurité de l’ONU avait été levée
en avril 1998 à la suite de la remise par Tripoli à la justice
écossaise, de ses deux ressortissants suspectés d’être
impliqués dans l’attentat contre un avion de la Pan Am qui avait
explosé en 1988 au-dessus du village écossais de Lockerbie,
faisant 270 morts, rappelle-t-on.
De son côté, le colonel Kadhafi a exprimé sa considération
à la Tunisie, saluant les positions constantes du président
Ben Ali dans cette affaire.
HOMMAGE À BEN ALI POUR SES INITIATIVES
EN FAVEUR DE L’UMA
S’agissant du processus maghrébin, les deux dirigeants ont réaffirmé
l’attachement de leurs pays respectifs à l’Union du Maghreb Arabe
(UMA), la nécessité de réactiver ses structures et
de faire évoluer ses méthodes et mécanismes d’action.
A ce sujet, la partie libyenne s’est félicitée du consensus
rencontré par les démarches du président Zein El-Abidine
Ben Ali en faveur de la reprise de l’action maghrébine.
Au cours des entretiens, l’accent a été mis sur “l’impératif
pour l’ensemble des membres de l’UMA, de persévérer dans
l’effort en vue de dynamiser les structures et les institutions” de cet
ensemble sous-régional.
Le président Ben Ali et le colonel Kadhafi ont appelé
à la tenue d’un sommet en tant qu’impératif dicté
par la conjoncture régionale.
Créée en 1989, l’UMA qui regroupe outre la Tunisie et
la Libye, l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie, est en panne depuis
1995 en raison, surtout, du différend opposant Rabat à Alger
au sujet du conflit du Sahara Occidental, revendiqué à la
fois par le Maroc et le front Polisario, soutenu par l’Algérie.
POUR LA REPRISE DU “DIALOGUE 5+5”
Sur un autre plan, les deux parties se sont prononcées pour
le renforcement, sur la base du respect mutuel, du dialogue entre l’UMA
et les autres groupements régionaux et internationaux, dont l’Union
européenne, au service des intérêts réciproques
des deux communautés et de manière à faire de la Méditerranée
un lac de paix, de stabilité et de coopération fructueuse
entre les pays riverains. Ils ont de nouveau appelé à la
reprise du “dialogue 5+5” (Tunisie, Algérie, Maroc, Libye et Egypte,
d’une part, France, Italie, Espagne, Portugal et Grèce, d’autre
part).
TUNIS ET TRIPOLI POUR UN SOMMET ARABE
Evoquant les derniers développements sur la scène arabe,
Tunis et Tripoli ont souligné la nécessité de poursuivre
les efforts en vue du raffermissement de la solidarité arabe, appelant
à la tenue d’un sommet arabe, de façon régulière
et périodique et à l’impulsion de l’action arabe commune
à travers les mécanismes mis en place par la Ligue arabe,
y compris le projet d’union arabe, de manière à préserver
la sécurité de la nation arabe, à protéger
ses intérêts et à mobiliser ses potentialités,
afin qu’elle puisse affronter la mondialisation et ses multiples incidences
politiques, économiques, culturelles et être en phase avec
les changements qui s’opèrent sur la scène mondiale.
PROCHE-ORIENT: PRÉOCCUPATION FACE AUX
DÉFIS
AUXQUELS EST CONFRONTÉE LA NATION ARABE
Concernant la situation au Proche-Orient, les deux parties ont exprimé
leur préoccupation face aux défis auxquels se trouve confrontée
la nation arabe en cette étape délicate. Elles ont mis l’accent
sur la nécessité d’instaurer une paix juste, globale et durable
dans la région, permettant au peuple palestinien de recouvrer tous
ses droits légitimes et d’établir son Etat indépendant
avec pour capitale Jérusalem et garantissant à la Syrie et
au Liban la récupération de l’ensemble de leurs territoires
occupés sans aucune condition.
La Tunisie et la Libye ont, par ailleurs, réitéré
leur solidarité avec le peuple irakien dans l’épreuve qu’il
endure du fait de l’embargo, soulignant leur appui à tous les efforts
visant à mettre fin à ses souffrances et à trouver
une solution pacifique à la crise irakienne.
La visite du chef de la révolution libyenne a, d’autre part,
été marquée par des rencontres avec des élites
politiques et intellectuelles tunisiennes au cours desquelles, il a plaidé
pour la création “inéluctable”, selon lui, d’un espace économique
africain et appelé les pays arabes à y adhérer. Pour
le colonel Kadhafi, à l’ère de la mondialisation et de l’Internet,
seuls les grands espaces sont viables.
INAUGURATION D’UNE STATION TERRIENNE D’ARABSAT
Le chef du gouvernement algérien, M. Ahmed Benbitour, a inauguré
récemment à Alger, trois réalisations dans le domaine
de l’audiovisuel, à savoir: un réseau hertzien numérique
national, une station terrienne d’émission sur le satellite d’Arabsat-3A
et de nouveaux locaux de l’établissement Télédiffusion
d’Algérie (TDA).
Le faisceau numérique permettra l’amélioration de la
qualité des programmes et la multiplicité des canaux, mais
concerne uniquement le transport des frontières de l’Ouest jusqu’aux
frontières tunisiennes.
Selon le directeur général de la TDA, M. Abdelmalek Houyou,
le passage au système numérique de diffusion n’est pas chose
aisée et exige des capacités d’ordre pratique et matériel,
notamment le financement.
La station terrienne d’émission sur Arabsat-3A (3ème
génération), permettra aux programmes radio et télévision
algériens d’atteindre l’espace couvert par le satellite, à
savoir: le monde arabe et une partie de l’Europe, de l’Afrique et de l’Asie.
Le nouveau siège de la TDA, un édifice de sept étages,
assurera au personnel de meilleures conditions de travail que celles “lamentables”
dans lesquelles il exerçait dans les anciens locaux, selon M. Houyou.
ALLIANCE ENTRE TUNISAIR ET ROYAL AIR MAROC
Les compagnies aériennes nationales Tunisair et Royal Air Maroc
(RAM) ont conclu, la semaine dernière, un accord de code sharring
permettant à chacune de vendre à partir d’avril 2001 les
destinations desservies par l’autre.
Le protocole d’accord relatif à cette alliance qui s’étalera
sur trois ans renouvelables, a été signé à
Tunis par les PDG des deux compagnies. Il fait notamment de chaque compagnie
un prolongement de l’autre en matière de transport des personnes
et des marchandises à des destinations non communes.
Ces destinations sont notamment Istanbul, Damas, Beyrouth et Vienne,
desservies par Tunisair et le Gabon, le Sénégal, le Mali,
les Etats-Unis et le Canada, desservies par la RAM.
Le protocole porte, en outre, sur la coopération dans les domaines
commercial, technique, juridique et informatique prévoyant, en particulier,
le développement des activités de transport de fret.
L’ÉMISSAIRE DE CLINTON
À TUNIS
“BEN ALI, PARTENAIRE DÉTERMINANT
DANS LE PROCESSUS DE PAIX”
Le président tunisien Zein El-Abidine Ben Ali a reçu M.
Edward Walker, secrétaire d’Etat adjoint américain pour le
Proche-Orient, venu à Tunis dans le cadre d’une tournée dans
plusieurs capitales arabes, destinée à relancer les négociations
de paix palestino-israéliennes après l’échec du sommet
de Camp David.
Dans une déclaration faite à l’issue de l’entrevue, le
responsable américain a indiqué avoir été “dépêché
par le président Bill Clinton pour une mission spéciale en
Tunisie dans le cadre de la concertation avec le président Ben Ali
“qui, a-t-il dit, a toujours été un fort soutien pour le
processus de paix au Proche-Orient et un partenaire déterminant
lors des différentes étapes franchies par ce processus”.
Après avoir noté que “le président Clinton appréciait
grandement les opinions du président Ben Ali et ses conseils”, l’émissaire
américain a précisé que l’objectif de sa visite était
d’écouter les avis du chef de l’Etat tunisien, qualifiant l’entretien
de “très utile”.
Tout en soulignant qu’“il y a encore d’importants efforts à
déployer”, M. Walker n’a pas exclu la possibilité “de parvenir
à un aboutissement heureux dans le cadre des négociations
de Camp David”.
![]() l’émissaire du président Clinton... |
![]() spécial du président iranien. |
MESSAGE DU PRÉSIDENT KHATAMI AU PRÉSIDENT
BEN ALI
Deux jours après, le président Ben Ali recevait un autre
émissaire, iranien celui-là, en la personne de M. Mohamed
Sadr, qui lui a remis un message écrit du président Mohamed
Khatami.
L’envoyé spécial a indiqué que ce message a trait
aux derniers développements de la situation au plan palestinien,
notamment après les récentes négociations de paix.
“Nous avons écouté les directives et les points de vue
du président Ben Ali concernant la cause palestinienne”, a ajouté
M. Sadr qui a qualifié les propos tenus par le chef de l’Etat tunisien
d’“importants, francs, clairs et constructifs”.
“Nous les transmettrons à notre tour au président Khatami”,
a-t-il encore dit.
FESTIVAL DE CARTHAGE (TUNISIE)
NAJWA KARAM, LA MEILLEURE
Des quelque cinq principaux artistes arabes qui se sont produits, à
mi-parcours, au festival international de Carthage – édition 2000,
la Libanaise Najwa Karam a été, de l’avis de tous les critiques,
la meilleure. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ses deux galas à
l’amphithéâtre romain de la Cité de Hannibal se sont
déroulés à guichets fermés.
![]() un succès fou à Carthage. |
![]() familier du public de Carthage. Il se “tunisifie” au point de porter la “chéchia” traditionnelle du pays. |
Alors que sa compatriote Diana Haddad est, estiment les commentateurs, “passée à côté”; que l’Egyptienne Angham, tout en ayant plu par sa sensibilité et les textes de ses chansons, a laissé percevoir les limites de sa voix et une absence de la maîtrise de la scène et que le concert de l’autre Libanaise, la gracieuse Micheline Khalifé a permis au public de Carthage de passer “une soirée agréable, “sans prétention de faire figure de star, mais en prenant plaisir à chanter”, pour Najwa Karam, en revanche, la réussite a été totale. Un succès fou que personne ne peut lui contester, écrit le chroniqueur artistique du journal à grand tirage “La Presse” de Tunis. Le “flamant rose” à la “séduction naturelle” qui s’est épanouie dans l’authenticité harmonieuse du folklore libanais”, a dépassé les limites du succès qu’on lui prévoyait à Carthage, renchérit la commentatrice Souad Ben Slimane qui se réfère dans son jugement au “suffrage populaire”. Pour le célèbre critique Khaled Tébourbi, “voilà une chanteuse qui s’impose par une popularité à la limite du surréalisme”.
Le chanteur irakien a fait le plein pendant deux soirées
consécutives;
les organisateurs en ont programmé une troisième.
Le seul qui a fait comme Najwa Karam n’est autre que l’Irakien Kazem As-Saher qui, depuis le temps qu’il se produit en Tunisie, a fini par devenir un familier et presqu’une idole du public tunisien qu’il a su conquérir avec un répertoire fait, tantôt de chants engagés, tantôt d’hymne à l’amour.