TERREUR SUR MOSCOU
EXPLOSION D’UNE BOMBE À LA PLACE POUCHKINE
LA PISTE TCHÉTCHÈNE EN LIGNE DE MIRE

La terreur a plané mardi soir à la place Pouchkine à une heure de pointe (18h00 heure de Moscou, 14h00 GMT) où le centre de Moscou grouille de monde. Une bombe contenant entre 0,4 et 1,5 kg de TNT a explosé dans un passage souterrain attenant à la station de métro de la place Pouchkine, non loin, du Kremlin. Sept morts sont tombés, une centaine de blessés ont été évacués dans un épais nuage de fumée couvrant le sang, les larmes et les bris de verre tombés des vitrines des magasins.

Les secouristes emmenant hors 
du tunnel les victimes de l’attentat.

Poutine réuni avec son ministre des 
Situations d’Urgences, Sergey Shoigu.

Le lendemain, les services de sécurité découvraient un sac rempli de 100 kg d’explosifs, tandis qu’un mois auparavant, une série d’attentats auraient été déjoués par les autorités russes. Le terrorisme omniprésent, parallèle à la guerre tchétchène, planait depuis longtemps sur la capitale et les principales villes russes. Il y a un an, en août et en septembre, cinq attentats avaient fait 293 morts parmi les paisibles citoyens et servi de prétexte à la seconde expédition de Tchétchénie dont les feux brûlent encore.
Quels seraient donc les résultats escomptés de ce terrorisme nouvelle édition? Faire cesser la guerre ou la relancer de plus belle? Les présumés terroristes ne feront que raviver la haine qu’éprouve envers eux la population russe qui apporte son plein appui à la guerre et inciter les autorités à reprendre et à durcir leur offensive en Tchétchénie.

Une blessée essayant de se relever.

Les Moscovites n’en reviennent 
pas de cette horreur.

Accouru sur les lieux de l’attentat, le maire de Moscou Iouri Loujkov a soutenu qu’il “admettait tout à fait” que l’explosion soit l’œuvre des indépendantistes tchétchènes tandis que fort curieusement, le président Vladimir Poutine qui a tiré toute sa popularité de la guerre en Tchétchénie et de son langage musclé pour éradiquer les terroristes” en “allant les buter jusque dans les chiottes” s’est montré plus circonspect en recommandant la plus grande prudence avant d’attribuer l’attentat aux séparatistes. Prenant les devants, le président indépendantiste Aslan Maskhadov qui n’a en fait aucune prise sur les rebelles tchétchènes, a nié toute implication dans cet attentat.
Cependant, le président Poutine a pris personnellement en main la suite des opérations, alors que le Parquet de Moscou ouvrait une enquête pour “acte terroriste”. Il s’est réuni avec les ministres de l’Intérieur, de la Défense, des Situations d’urgence et le numéro deux des services de sécurité (FSB) Vladimir Promtchev qui a été chargé de diriger l’enquête qui restera sous son “contrôle personnel”.
Deux suspects originaires du Caucase dont un Tchétchène ont déjà été arrêtés. La chasse au Tchétchène pourrait reprendre comme l’an passé à Moscou et la peur tenailler les habitants des grandes villes qui risquent d’être surpris jusque dans leur sommeil. Le cycle de violence dévastateur est hélas! de nouveau enclenché.

EVELYNE MASSOUD

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