LES SAINTS ET LES ANGES!
Ainsi que les chérubins et les séraphins sont les candidats libanais aux élections législatives.
Tous sont purs.
Tous sont honnêtes.
Tous sont patriotes. (Comme si cela n’était pas normal).
Tous travaillent ou veulent travailler pour le bien public.
Tous sont pour la Liberté, l’Egalité, la Fraternité.
Tous sont désintéressés.
Tous veulent améliorer la vie quotidienne du Libanais.
Tous veulent lui assurer la santé, l’éducation gratuites et une vieillesse digne.
Tous sont pour le renouveau. (Mais ils ne disent pas comment).
Tous veulent remettre le Liban sur la scène internationale.
Tous stigmatisent le pouvoir de l’argent. (Surtout s’ils en ont moins que les autres).
Tous veulent faire du Liban un paradis.
Voilà ce que tous proclament.
Heureusement qu’ils n’ajoutent pas qu’ils sont modestes et sympathiques même s’ils suggèrent qu’ils sont intelligents.
Il semble que le Libanais doit remercier Dieu, jour et nuit, d’avoir de pareils (futurs) élus.

DÉCOUPAGE ET TRUQUAGE
Maintenant que les jeux électoraux sont presque faits, certains candidats s’avisent que le découpage artificiel, tel qu’effectué pour les législatives de l’an 2000, c’est du sur-mesure, du “Gerrymandering” pur et simple.
En fait, c’est un découpage fait pour assurer à certains la victoire et, à d’autres, la défaite.
Si les Libanais n’étaient pas tellement blasés, lassés, dégoûtés, désabusés, ils auraient remué ciel et terre pour empêcher cette mascarade inique.
Mais les Libanais n’ont plus ni la force, ni l’envie de se battre.
Les vieux se sentent à peine concernés, les adultes essaient d’assurer le pain quotidien de leurs familles et les jeunes ne pensent qu’à mettre les voiles.
Le malheur est que les soi-disant responsables ignorent qu’il y a Internet et le E-Mail; que les jeunes communiquent quotidiennement et inlassablement entre eux; que toutes les censures du monde ne pourront empêcher ces jeunes de connaître la triste réalité.
Ils dénoncent l’incompétence et la couardise de leurs aînés.
En attendant de pouvoir remédier à la situation, ils reculent (c’est-à-dire partent) pour mieux sauter.

LE FILS, LE GENDRE ET LE NEVEU
Népotisme, favoritisme, “chouchoutisme” (mot inventé), les accusations volent, s’entrecroisent et s’entrelacent.
Un tel accuse un tel d’aider le fils, tel autre le gendre, ou le neveu...
Tous s’en défendent! C’est un pur hasard, si le gendre d’un ancien responsable est devenu ministre et député, si le fils de tel autre se présente aux législatives, ou si le neveu du troisième est “pris” sur une liste forte...
Tout cela c’est le hasard, la providence ou la chance! On dit que l’homme idiot laisse passer la chance, l’homme intelligent saisit la chance et l’homme supérieur crée la chance.
De là à conclure que nos hommes politiques sont de petits génies, il n’y a qu’un pas... vite franchi.
Tout faire pour faire fuir les touristes
Comme si la saison était florissante, les autorités semblent mettre le paquet pour agacer et faire fuir les touristes, quand il y en a.
Dernière mesure en date: les travaux de réfection effectués entre les hôtels Vendôme et Phoenicia à Beyrouth. Pour ajouter à la canicule et au trafic désordonné, en sus des travaux, des barrages.
Allez faire comprendre à l’étranger que ces barrages, c’est tout juste du show-off car, quand il y a des attaques et des vols, il n’y a jamais aucun barrage en vue.
Quand on proteste, on nous répond que c’est pour le bien et la sécurité du citoyen.
Mais de qui se moque-t-on?
Ne sait-on pas que les criminels, les malfaiteurs, les voleurs sont, pour employer l’euphémisme d’usage, des “non-Libanais”? Comme si on ne savait pas, quelle route prennent les voitures subtilisées (un autre euphémisme)?
Et voilà: n’aurait-on pas pu effectuer ces travaux - côté hôtels - avant l’été?
Pour comble de désorganisation, les barrages se suivent toujours à quelques mètres les uns des autres?
Le résultat? De riches touristes arabes arrêtés à maintes reprises entre leur luxueux hôtel et le Casino du Liban, se sont empressés de faire leur valise et de s’envoler pour des cieux plus cléments. Où il y aurait des vérifications d’identité, moins obvies et plus discrètes.

EN CAS D’URGENCE
HOSPITALISATION OBLIGATOIRE IMMÉDIATE
Dans le numéro 3750 de “La Revue du Liban” on parlait, dans cette même rubrique, de cas de vol à l’arraché, avec victimes, blessées gisantes et sans hospitalisation avant paiement de soins.
Les téléspectateurs ont pu voir et entendre un candidat aux législatives - parlant d’une autre manière - que ses concurrents.
Il s’agit du Dr Bassem Yammout, qui promettait, s’il était élu, de tout mettre en œuvre pour obtenir que les citoyens libanais soient hospitalisés, immédiatement et sans paiement, dans les cas d’urgence: accident de la route, accident cardio-vasculaire, péritonite, attaque dans la rue, etc...
De plus, le Dr Yammout exigerait la mise en marche de l’Hôpital de Beyrouth, disposant de 538 lits et ne fonctionnant pas encore, on ne sait pour quelles raisons.
Il ne reste qu’à souhaiter que ce jeune médecin soit élu et tous nos vœux l’accompagnent.
 

ON ENTEND RIRE DANS LES CUISINES “Et on voit sourire dans les salons”. Au Liban, on voit rire les responsables et les candidats. On les voit d’excellente humeur, en train de discuter de la faillite du pays, du désenchantement du citoyen avec le sourire aux lèvres pour bien montrer qu’ils sont optimistes. Bienheureux les anciens politiciens, car il n’y avait pas la télévision et ils pouvaient, relativement, tromper leurs auditeurs. Aujourd’hui que le petit écran pénètre partout, il est indécent, voire choquant, de voir ces hommes censés nous gouverner, en train de pouffer de rire, comme si la situation était formidable. Ne leur a-t-on jamais appris qu’on peut faire semblant d’être sérieux, mais qu’il est impossible de prétendre avoir de l’esprit?