Tous
les candidats à la députation parlent du changement et de
leur détermination à favoriser le renouveau à tous
les niveaux et dans tous les domaines, s’ils accèdent à la
Chambre. Mais combien parmi eux tiendront leurs engagements et se souviendront
de leurs promesses mirifiques? Notre photo: Meeting électoral dans
la banlieue-sud.
Nous revenons encore à S.Em. le cardinal Nasrallah Sfeir, en
parlant de la conjoncture locale, parce que c’est l’une des rares personnalités
qui expriment tout haut ce que les citoyens pensent en leur for intérieur
de la situation politique, du climat intérieur et de la loi électorale
sur la base de laquelle est organisée la consultation populaire.
L’éminent prélat a qualifié, cette semaine, la
campagne électorale de “honteuse” et “d’affligeante”, car elle donne
une image détestable inspirant le dégoût, à
tel point qu’une partie de la population appelle au boycottage du scrutin”.
De fait, beaucoup de Libanais ne sont pas intéressés
au choix des “représentants de la nation”, en raison de la qualité
de bon nombre de candidats qui sollicitent leur suffrages et, aussi, de
leur niveau autant moral que culturel... Nous n’avons pas besoin de citer
des noms ni de citer des exemples - et ils sont légion - pour le
prouver.
La plupart de ces candidats se présentent comme les “promoteurs
du renouveau et du changement”. Or, dit le proverbe, “un aveugle
n’en conduit pas un autre”. En effet, comment une personne n’ayant pas
les qualifications requises pour mener à bien une action bénéfique,
de quelque nature que ce soit, est-elle en mesure de réaliser le
changement, lequel va à l’encontre de ses intérêts
qu’elle s’acharne à sauvegarder et à défendre? Si
elle s’exécutait dans ce sens, elle agirait à la manière
de quelqu’un qui scierait la branche d’un arbre sur laquelle il est assis.
Si la réforme administrative n’a pu être menée
jusqu’à son terme par le nouveau régime c’est, justement,
à cause de ceux qui y sont refractaires, parce qu’elle affecterait
leurs intérêts sectaires ou personnels; C’est pourquoi ils
s’y opposent.
Nous entendons certains jeunes candidats ambitionner d’être les
porte-parole des citoyens de leur génération - lire l’interview
de M. Emile E. Lahoud ailleurs dans cette livraison. Avant eux, plusieurs
parlementaires ont essayé d’entreprendre le renouveau tant souhaité.
Mais ayant désespéré de changer la mentalité
de la classe politique, ils y ont renoncé, en définitive,
après avoir constaté qu’ils cognaient la tête contre
un mur.
Aussi, ont-ils jeté l’éponge, partant de l’idée
qu’inspire le dicton populaire: “Si vous ne vous rangez pas à l’avis
du milieu où vous vivez, vous serez contraint, tôt ou tard,
de le quitter”.
Ces faits, on ne le sait que trop, sont de nature à décourager
les citoyens ayant encore foi dans leur patrie et dans la possibilité
de la réformer pour la hisser au niveau des nations évoluées.
Mais on ne peut camoufler la vérité à tout un peuple
au risque de le décevoir.
Car celui qui ignore ou cache son mal, finira par en être la
victime... |