AU PALAIS DE L’UNESCO
COLLECTIVE DE PLASTICIENS LIBANAIS
MANQUE DE RIGUEUR DANS LA SÉLECTION

Depuis que Beyrouth a été nommée “capitale culturelle du monde arabe pour 1999”, l’art s’est intégré au quotidien.
 

Paysage.

Abstraction.

Expositions personnelles ou collectives, salons ou foires d’arts plastiques se succèdent à un rythme effréné, proposant un petit nombre d’artistes de talent et beaucoup d’autres, à la production artisanale qui n’ont d’artistes que le nom.
La dernière-née des collectives d’arts plastiques, est celle qui a été organisée par l’“Association des artistes peintres et sculpteurs libanais”, au palais de l’Unesco, au cours du mois d’août.
Elle groupe les œuvres de 56 artistes, tous membres de l’association.
Même si notre objectif, dans cette rubrique, est de promouvoir et non d’attaquer, de faire aimer et non de désillusionner, nous ne devons pas nous voiler la face, pudiquement, sous le masque d’une complaisance, de bon ton, qui excuserait la médiocrité sous prétexte d’encourager la promotion artistique.
Aussi, peut-on, tout d’abord, regretter la non participation de certains plasticiens, de grand talent, tout comme on peut déplorer que la sélection n’ait pas été plus rigoureuse, surtout en ce qui concerne les œuvres des nouveaux venus.
 

Sculpture en bois.

Composition.
Nature Morte.

Et si la grande majorité des participants connaissent, peut-être, bien leur métier, ont appris à manier le crayon, le pinceau, le couteau, le rouleau, le collage, les mixed médias..., à bien composer le sujet, à organiser l’espace, à créer de belles harmonies colorées... il leur manque, visiblement, un certain état de grâce, ce rien d’imagination ou d’originalité, cet autre rien de sensibilité, d’émotion, de tourment ou de révolte qui caractérisent le talent. Il leur manque, aussi, cet élan, cette spontanéité, cette exigence, ce climat, cette poésie ou ce grain de folie qui permettent de reconnaître un artiste authentique parmi tant d’autres.
En conclusion, une œuvre d’art est une affirmation de l’existence de l’âme et c’est là toute la différence entre un simple artisan et un artiste de talent.
Contrairement à ce que les uns et les autres peuvent penser, il n’est nul besoin d’un discours pour soutenir “la qualité” d’une œuvre d’art; elle se suffit à elle-même et personne ne s’y trompe. C’est, surtout, par la recherche et l’invention de nouveaux modes de production que l’art, au Liban, peut assurer son renouveau.

Par NICOLE MALHAMÉ HARFOUCHE

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