PAS DE RETOUR À L’ÉTAT-FERME

par EDOUARD BASSIL
Ainsi que nous l’avons écrit dans l’une de nos livraisons, la bataille électorale en cours suscite dégoût et désespoir, à cause du climat malsain dans lequel elle se déroule; des dispositions de la loi sur la base de laquelle a lieu le scrutin et du découpage des circonscriptions qui permet la formation de listes contre-nature rassemblant souvent des éléments antagonistes, ne jouissant pas des qualifications requises pour en faire des colistiers.
Comme on peut le lire ailleurs dans cette chronique, le cardinal Sfeir a qualifié cette bataille électorale de “honteuse” et “d’affligeante”, tout en dénonçant les lacunes d’une loi appelée à fausser les résultats de la consultation populaire.
Tout cela laisse craindre l’accès au parlement, de personnes non habilitées à assumer un mandat aussi important que celui de représentant de la nation. Il faut donc appréhender le retour, place de l’Etoile, d’élus acquis à l’avance aux idées et aux projets, pour le moins suspects, ayant marqué un précédent régime, de triste mémoire.
Fort heureusement, le chef de l’Etat a rassuré les Libanais soucieux de l’avenir de leur pays, en affirmant: “Il n’y aura pas de retour à l’Etat-ferme et après les élections générales, la situation sera totalement différente, ce qui aidera à l’édification de l’Etat de la loi et des institutions, surtout après la libération des portions du territoire national ayant pâti de l’occupation israélienne au cours des vingt-deux dernières années... Nous ne laisserons personne entraver le processus de la réforme”.
Des paroles présidentielles, on peut déduire: que l’assainissement des services étatiques se poursuivra et sera mené à son terme et qu’un gouvernement musclé détiendra les rênes du pouvoir, dont seront exclus tous ceux qui, dans le proche passé, ont transformé l’Etat en ferme et l’ont exploité pour servir leurs intérêts sectaires ou personnels. 

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