A Beyrouth, la bataille sera des plus serrées. La capitale a
été divisée en trois circonscriptions électorales
et ce découpage a fait l’objet d’une vive polémique au Conseil
des ministres et au niveau des pôles politiques. Les uns étant
pour, beaucoup d’autres étant contre, affirmant que la capitale
doit former une même entité électorale. Mais le découpage
a été adopté, sans doute pour permettre aux trois
leaders sunnites: MM. Hoss, Hariri et Salam de réussir se présentant
chacun dans une circonscription différente, tout en affaiblissant
l’impact de l’ancien Premier ministre. Le découpage s’est fait de
la façon suivante:
Beyrouth I groupe Achrafieh, Mazraa et Saïfi avec six sièges
que se disputent 32 candidats répartis comme suit: deux sièges
sunnites, 12 candidats; un maronite, 8; un grec-catholique, 4; un grec-orthodoxe,
5 et un évangéliste, 3 candidats.
Beyrouth II groupe Mousseitbé, Bachoura et Rmeil avec six sièges
que se disputent 29 candidats répartis comme suit: deux sièges
sunnites, 12 candidats; un chiite, 5; un grec-orthodoxe; un arménien-orthodoxe,
3; un représentant des minorités, 6 candidats.
Beyrouth III groupant Aïn el-Mreissé, Ras-Beyrouth, Zokak
el-Blat, Médawar, le Port et Minet el-Hosn avec sept sièges
que se disputent 23 candidats répartis comme suit: deux sièges
sunnites, 10 candidats; un chiite, 3; un druze, 4; un arménien-catholique,
2 et deux arméniens-orthodoxes, 4 candidats.
A Beyrouth, 84 candidats sont en lice pour 19 sièges parlementaires.
L’un des aspects saillants de cette bataille réside dans le fait
que l’ancien Premier ministre, M. Rafic Hariri qui se présente lui-même
dans la première circonscription, a présenté des listes
complètes dans les deux autres, faisant face dans la deuxième
à la liste patronnée par M. Tammam Salam et, dans la troisième,
à celle du Premier ministre, M. Salim Hoss. Un usage abusif, dit-on,
est fait de l’argent surtout du côté Hariri qui dispose d’un
large appui médiatique, puisqu’il possède une télé,
une radio et un quotidien.
Salim Hoss est, pour sa part, sorti de sa réserve, accordant
des interviews, organisant des meetings pour faire face à la campagne
menée par son prédécesseur et aux attaques virulentes
dont il fait l’objet. Les autres candidats ont formé des listes
incomplètes ou se présentent à titre individuel. On
relève la présence de quelques rares candidates, entre autres
le Dr Ghada Abdallah Yafi, Mme Linda Matar, Roula Houri et Ghénoua
Jalloul.
Un des aspects spectaculaires de la bataille de Beyrouth fut le retrait
du député “frondeur” Najah Wakim de la course, sans qu’on
s’explique les raisons de sa décision.
Le dimanche 3 septembre, les urnes relèveront de l’importance
des forces en présence, de même dans la Békaa et au
Liban-Sud.
![]() Nabih Berri: Son alliance avec le “Hezbollah” renforce sa position. |
![]() Hariri mène campagne pour la présidence du Conseil. |
![]() N. Salem écarté à cause de ses positions en faveur de Jezzine. |
LA BÉKAA: TROIS CIRCONSCRIPTIONS ET
CENT CANDIDATS POUR VINGT-TROIS SIÈGES
Le mohafazat de la Békaa a été découpé
en trois circonscriptions où cent candidats se disputent 23 sièges;
la bataille y est assez calme, malgré l’existence de listes adverses.
L’impression qui se dégage est que les minibus sont sûrs de
passer.
La première circonscription de la Békaa groupe les cazas
de Baalbeck et du Hermel avec dix sièges que se disputent 52 candidats,
répartis comme suit: deux sièges sunnites, 9 candidats; un
maronite, 8; six chiites, 32; un grec-catholique, 3 candidats.
La deuxième circonscription de la Békaa est formée
du caza de Zahlé avec sept sièges, que se disputent 26 candidats
répartis comme suit: deux sièges grecs-catholiques, 5 candidats;
un maronite, 4; un grec-orthodoxe, 4; un arménien-orthodoxe, 3;
un chiite, 5 et un sunnite, 5 candidats.
La troisième circonscription groupe les cazas de la Békaa-ouest
et de Rachaya avec six sièges que se disputent 22 candidats répartis
comme suit: deux sièges sunnites, 7 candidats; un chiite, 4; un
druze, 5; un maronite, 3 et un grec-orthodoxe, 3 candidats.
Un des faits les plus étranges au niveau de la campagne électorale
dans ce district est le retour sur la scène politique de cheikh
Sobhi Toufayli, alors qu’il fait l’objet d’un mandat d’arrêt pour
tentative de meurtre.
Quant aux candidatures, on relève l’absence de la course du
député et ancien ministre M. Chawki Fakhoury, un proche du
président Elias Hraoui. Alors que l’ambassadeur à la retraite,
M. Fouad Turk est, pour sa part, engagé en force à la tête
d’une liste, dans cette bataille, face à la liste “principale” présidée
par le député Elie Skaff.
LIBAN-SUD, CIRCONSCRIPTION UNIQUE: 86 CANDIDATS
POUR 23 SIÈGES
Au moment où la loi électorale a été promulguée,
la partie méridionale du pays était encore sous occupation
israélienne. Aussi, a-t-il été décidé
que, pour les législatives 2000, le Sud formera une circonscription
électorale à titre exceptionnel. A l’avenir, il en formera
deux: la première étant formée de Saïda, Zahrani,
des cazas de Tyr et de Bint-Jbeil; la deuxième, des cazas de Marjeyoun,
Hasbaya, Nabatieh et Jezzine.
Ce découpage avait soulevé une vive polémique,
notamment en ce qui concerne la région de Jezzine qui devrait être
rattachée à son milieu naturel: Saïda et non Nabatieh.
Mais rien à faire, tout comme pour le cas de Bécharré,
rattaché, artificiellement, au Akkar, les décisions étaient
irrévocables.
Le mohafazat du Sud compte 23 sièges pour lesquels se disputent
86 candidats répartis comme suit: Saïda: deux sièges
sunnites, 5 candidats. Zahrani: deux chiites, 6; un grec-catholique, 3;
Tyr: quatre chiites, 13 candidats; Bint-Jbeil: trois chiites, 8 candidats;
Marjeyoun-Hasbaya: deux chiites, 7; un sunnite, 9; un druze, 6; un grec-orthodoxe,
4 candidats. Nabatieh: trois chiites, 10 candidats; Jezzine: deux maronites,
10 et un grec-catholique, 5 candidats.
Le fait pour le Liban-Sud de constituer une circonscription unique,
rend difficile, à de rares exceptions, la possibilité de
percer la liste “principale” formée de 23 candidats et patronnée
par le président Nabih Berri. A cela s’ajoute la coalition entre
“Amal” et le “Hezbollah”, comme partout ailleurs. Pour cela, au Sud, on
parle “d’autobus” ou de “rouleau-compresseur” et la bataille est assez
plate. Certes, face à la liste majoritaire, il y aura d’autres incomplètes
et des candidatures individuelles, mais leurs chances sont minimes. Face
au rouleau-compresseur, il y aura l’ancien président de la Chambre,
M. Kamel el-Assaad; le président de la CGTL, M. Elias Abou-Rizk;
M. Habib Sadek, ancien parlementaire; des représentants du parti
communiste et le député actuel Nadim Salem qui a été
écarté de “l’autobus” à cause de ses prises de position
courageuses en faveur de Jezzine, au moment du retrait des éléments
de l’ALS. Quant aux candidatures féminines, on en compte deux: l’actuel
député Bahia Hariri et une candidate à Tyr, Bouchra
Ayoub Khalil.