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Ancien
ministre de l’Information, député de Koura, M. Farid Makari
estime que pour les Libanais, la priorité doit consister à
rechercher les moyens de faire face à la faillite qui menace le
pays au double plan économique et politique, sans plus de retard.
Il a révélé une offre internationale qui aurait été faite au président Lahoud, en vue de l’implantation des réfugiés palestiniens, mais le chef de l’Etat l’a rejetée, exigeant la reconnaissance à ces derniers du droit de retour à leur terre. En ce qui concerne le Liban-Sud, il est persuadé que la force mixte (Armée-FSI) est maintenant en mesure d’y assurer la sécurité, en coopération avec la FINUL. |
A la question: A votre avis, les législatives 2000 marqueront-elles
la fin de l’étape transitoire qui avait commencé en 1990?,
il répond: Cette étape a pris fin avec le retrait israélien
de la zone frontalière en mai dernier.
En ce moment, une confrontation met aux prises deux courants: le premier
cherche à consacrer l’étape transitoire dans ses acquis et,
le second, s’emploie à mettre sur pied un bloc national, en vue
de jeter les bases de la troisième république. Celle-ci aurait
pour tâche essentielle d’appliquer l’accord de Taëf dans son
esprit et sa lettre, en y apportant certaines modifications pour qu’il
réponde aux impératifs de l’heure.
En quoi consiste ce bloc national auquel vous faites allusion?
Ce bloc cherche à rassembler les forces vives opérant
dans toutes les régions du pays. Mais il importe, au préalable,
de mettre fin à la crise qui se perpétue au double plan économique
et politique. La priorité doit être accordée à
cette crise, car si elle n’était pas résorbée dans
le plus bref délai, le pays irait à sa faillite. Aucun bloc
de quelque nature que ce soit, n’aurait, alors, sa raison d’être.
LISTE SOLIDAIRE
Que diriez-vous de la liste électorale dont vous faites partie
et quelles sont ses chances de succès?
C’est une liste solide qui ne peut être percée, car tous
ses membres sont solidaires, leur passé, proche et lointain témoignant
de leur crédibilité et de leur respect de la parole donnée.
Votre collègue Najah Wakim met en garde contre un plan pernicieux
visant à imposer l’implantation des réfugiés palestiniens.
Qu’en pensez-vous?
Le président Lahoud a parlé d’une offre internationale
qui lui a été faite visant à dédommager le
Liban en contrepartie de l’implantation; mais le chef de l’Etat l’a rejetée
et insiste à faire reconnaître le droit de retour aux Palestiniens.
Puis, un consensus national a été assuré autour
de ce dossier particulièrement délicat, ayant fait l’objet
de délibérations au dernier sommet de Camp David. Les Israéliens
s’opposent au retour de tous les réfugiés et acceptent la
réintégration d’un nombre limité d’entre eux dans
le cadre du rassemblement des familles.
Est-il besoin de rappeler que grâce à l’attitude ferme
et intransigeante du président de la République, le Liban
a pu récupérer près de quinze millions de mètres
carrés de son territoire, en mettant fin aux empiètements
israéliens avec l’aide des Nations Unies?
Toujours avec la coopération avec la FINUL, la force mixte (Armée-FSI)
est en mesure de garantir la sécurité dans la partie méridionale
du pays.
LA FUTURE CHAMBRE SERA PLUS DOCILE
Comment imaginez-vous la prochaine législature, comparée
à celle qui est à la fin de son mandat?
Le Pouvoir œuvre à l’effet d’obtenir une Chambre des députés
plus docile, en prévision des changements qui se produiraient au
plan régional.
D’aucuns ont pensé que la libération du Sud et de la
Békaa-ouest influerait sur le processus électoral. Il n’en
fut rien, d’autant que l’âge du vote n’a pas été baissé
jusqu’à 18 ans comme le réclamaient les citoyens. Ceci affecte
le climat de liberté et de démocratie que les hautes autorités
veulent instituer pour réaliser le changement promis.
Le président Omar Karamé accuse M. Sleiman Frangié,
d’avoir violé les règles de l’alliance au plan électoral
et le blâme pour s’immiscer dans les affaires tripolitaines en même
temps que M. Najib Mikati, soupçonnant ce dernier d’avoir commis
une infraction grave à travers sa compagnie de communications par
cellulaire ayant son siège à Bourj Abi-Haïdar...
M. Mikati a démenti cette allégation, en annonçant
la dissolution de cette compagnie, dont le président Karamé
a été le premier à bénéficier de ses
services au temps où il était Premier ministre.
En ce qui concerne M. Frangié, laissons aux urnes le soin de
prouver qui ne respecte pas les règles de l’alliance électorale.
Le président Karamé a cherché à camoufler sa
faiblesse en lançant de fausses accusations contraires à
la logique.
CRISE SOCIALE À VISAGE POLITIQUE
Les élections vont se dérouler au Liban-Nord dans
un climat de crise sociale et sous la “puissance de l’argent”, sans perdre
de vue l’exode des jeunes et leur expatriation.
Ce comportement porte atteinte à la moralité et à
la dignité des citoyens. La gravité de la situation porte
les jeunes à l’exode. Il ne s’agit pas seulement de crise économique;
la situation politique décevante risque de compromettre l’avenir
et cela influe sur le processus électoral.
Pourquoi le Pouvoir n’agit-il pas en vue de réunir tous les
Libanais autour des questions nationales?
En plus des citoyens, il incombe aux élites politiques de jouer
un rôle, afin d’affronter cette situation et cela ne doit pas être
limité à la période des élections. J’appelle
les Libanais à accomplir leur devoir électoral loin des considérations
familiales et confessionnelles.