SANTÉ    Par Carma KARAM


LES PROGRÈS DE LA MÉDECINE VONT CHANGER VOTRE VIE... N’ATTENDEZ PAS POUR SAVOIR! 
UN ANOREXIGÈNE HYPER-PUISSANT


Le top-model, Kate Moss.

En testant un nouveau médicament anticancéreux (nom de code: C75) sur des animaux de laboratoire, des chercheurs de Baltimore ont constaté qu’il avait un effet secondaire très intéressant. En effet, vingt minutes après la prise de cette molécule, les souris avaient une perte totale d’appétit. Elles ont présenté au bout de 48 heures une très importante perte de poids sans signe de toxicité. Cette étude expérimentale fait penser qu’on pourrait agir sur des zones du cerveau responsables de l’appétit et de l’accumulation des graisses. Le produit a en quelque sorte trompé le cerveau en lui faisant croire que la souris avait déjà mangé, ce qui fait que le corps a continué à fonctionner normalement. Personne ne peut dire si le C75 aurait les mêmes effets chez l’homme et il faudrait encore d’autres recherches avant de pouvoir le tester dans les régimes amaigrissants. Mais si ses propriétés se confirment, il pourrait avoir un impact considérable dans le traitement de l’obésité. Comment agit-il? par le biais d’une enzyme appelée FAS qui transforme les hydrates de carbone, c’est-à-dire les sucres en stocks de graisse. Au début des années 1990, on a découvert que les cellules cancéreuses utilisaient la FAS pour produire leurs propres réserves d’énergie. Alors, des chercheurs ont pensé empêcher les cellules cancéreuses de se développer en bloquant la FAS pour leur couper leur source d’énergie. Chez la souris, le C75 a tué les cellules cancéreuses en laissant indemnes les cellules normales. Mais surtout les souris ont perdu près de 20% de leur poids en quelques jours. Le C75 agit sur la prise de poids en bloquant une protéine du cerveau, le neuropeptide Y, connue pour réguler l’appétit. Normalement, quand un animal jeûne, le neuropeptide Y augmente et déclenche l’appétit. Le C75 empêche cette augmentation et l’animal se croit rassasié. Heureusement, l’action du C75 est réversible. A l’arrêt du médicament ou après injection de neuropeptide Y, les souris se remettent à manger et à grossir. Le C75 a l’avantage de ne pas ralentir le métabolisme, comme ce qui arrive quand on est à jeun. C’est pour cette raison que les régimes alimentaires sont difficiles: car si on s’arrête de manger, le corps se met à brûler les graisses plus lentement. Avec le C75, la consommation des graisses ne ralentit pas et les souris traitées ont perdu 45% de poids de plus que des souris non traitées laissées sans nourriture. Alors, anti-cancéreux ou coupe-faim? L’avenir nous le dira.  
LE GÈNE DE L’ARTHROSE

On parle d’arthrose lorsqu’une articulation s’abîme et que les mouvements se font moins bien. Cette maladie existe chez une personne sur deux après 65 ans. Le genou, la hanche, les doigts et la colonne vertébrale sont les articulations les plus touchées. Ce qui s’abîme est le cartilage articulaire, surface lisse qui permet aux deux os de glisser facilement l’un contre l’autre lors des mouvements. Et cela glisse d’autant mieux qu’il existe un lubrifiant appelé liquide synovial, agissant un peu comme l’huile qui empêche une porte de grincer. Le signe le plus important est la douleur et la radiographie osseuse peut montrer que le cartilage commence à s’user. On sait seulement soigner quand les dégâts sont là: diminuer les douleurs par les médicaments, réchauffer l’articulation et, dans les cas extrêmes, opérer pour enlever le cartilage détruit. L’idéal serait de pouvoir éviter l’usure du temps. Des chercheurs ont découvert un gène produisant une protéine appelée ANK qui permet de fabriquer du pyrophosphate, substance chimique qui empêche le calcium de se déposer dans les articulations et de les abîmer. Le pyrophosphate est utilisé, aussi, dans certains dentifrices pour prévenir les dépôts de tartre sur les dents. Lorsqu’une mutation survient sur le gène ANK, des substances minérales comme le calcium s’accumulent dans les articulations, rendant les mouvements difficiles, voire impossibles. Le gène, qui a été découvert chez la souris, existe aussi chez l’homme et chez tous les vertébrés, c’est-à-dire dans toutes les espèces qui possèdent un squelette osseux. On imagine bien que si on pouvait faire en sorte que ce gène fonctionne dans le bon sens, on pourrait garder des articulations saines qui coulissent parfaitement.  


LA TRITHÉRAPIE DIMINUE DE 70%
LA MORTALITÉ DES ENFANTS HIV POSITIFS

Le virus du SIDA se transmet par les rapports sexuels, les transfusions sanguines et transmission de la mère au fœtus. Les enfants infectés ont de très faibles chances d’atteindre l’âge adulte. L’utilisation de trois antiviraux a permis de diminuer la mortalité du HIV chez les adultes. Cette technique appelée trithérapie, bloque le virus en l’empêchant de se multiplier et d’attaquer le système immunitaire. Une étude parue dans le Journal of the American Medical Association et réalisée à Florence, en Italie révèle que la trithérapie donne aussi de bons résultats chez les nouveau-nés. Les médecins ont suivi 1142 enfants infectés dans 106 centres nés entre 1980 et 1997. Ils ont observé que le taux de survie était devenu beaucoup plus grand depuis l’utilisation de plusieurs antiviraux ensemble. Le risque de décès a diminué de 30% en utilisant deux médicaments (bithérapie vers 1990-1995); puis, de 70% pour ceux qui ont reçu la trithérapie, en 1996-1997. Celle-ci pourrait même être plus efficace que chez les adultes. Ce qui n’empêche pas l’existence d’autres problèmes liés à l’enfant séro-positif. Les dosages des médicaments ne sont pas adaptés à leur poids plus faible et il reste difficile de leur faire avaler un grand nombre de gros comprimés plusieurs fois par jour pendant toute leur vie.  


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