![]() M. Abbas H. Hachem et sa fille Mira. |
Son discours politique est concentré sur la stabilité sociale considérée comme l’une des conditions du développement économique, sans laquelle il ne peut être mis un terme à la disparité entre les classes du peuple. Dès le moment où il a décidé de poser sa candidature aux législatives, M. Abbas Hassan Hachem savait que sa campagne électorale ne serait pas une promenade, mais qu’il devrait engager une bataille particulièrement dure. Et, par la suite, promettre à ses compatriotes d’améliorer leurs conditions de vie et de travail. |
Comment explique-t-il le regroupement d’un si grand nombre d’électeurs
autour de sa personne et quel a été le secret de cet afflux
aux urnes de la part de ses supporters?
Il n’y a pas de secret. Etant un homme pratique, j’affronte les difficultés
avec détermination, soucieux de gagner la confiance des gens. La
politique n’est pas, à mon avis, une action saisonnière qu’on
reprend tous les quatre ans: elle consiste à rester proche des citoyens,
à partager leurs joies et leurs peines, tout en les aidant à
supporter les obstacles auxquels ils sont confrontés. Les élections
de 1996 ont été une station importante pour moi, en ce sens
qu’elles m’ont appris que les gens recherchent la franchise, le courage,
l’esprit d’initiative, la prise des décisions adéquates à
tous les niveaux et dans toutes les circonstances.
Le soutien de ma candidature par les électeurs a été
la conséquence naturelle d’une action permanente basée sur
les valeurs morales. La politique reposant sur le mensonge et la duplicité
ne peut durer; bien des exemples dans ma circonscription le prouvent. Puis,
l’argent n’a pu produire son impact sur mes concitoyens, lesquels ne se
sont pas laissé séduire par l’appât du gain. Aussi,
ont-ils sanctionné tous ceux qui ont essayé de les soudoyer
en achetant leur conscience.
L’appui que j’ai obtenu de la part de l’électorat a, également,
pour cause l’éveil des citoyens et leur refus de rester prisonniers
du carcan sectaire ou familial, pour soutenir un projet national.
Quelles sont les grandes lignes de votre discours politique?
Il repose, tout d’abord, sur une indépendance totale et vise
à renforcer la position du Liban en tant qu’Etat libre, souverain
et démocratique, respectant les libertés publiques et les
droits de l’homme, le loyalisme envers la patrie étant au-dessus
de toutes les considérations.
De plus, notre discours politique a visé la libération
des portions du territoire national qui se trouvaient sous l’occupation.
Maintenant que l’ennemi israélien s’est retiré, l’Etat se
doit d’étendre son autorité à l’ensemble de ce territoire
par ses moyens et en temps opportun.
De plus, j’ai toujours œuvré en faveur de la stabilité
sociale, condition essentielle du développement économique
pouvant aider à lutter contre l’injustice sous toutes ses formes.
J’ai milité de tout temps en faveur de la vie en commun, car nous
formons un seul peuple, en soutenant toute initiative visant à consolider
le système démocratique, à respecter la souveraineté
de la loi et à assurer les garanties à tous les citoyens
en ce qui concerne la sécurité et la stabilité.
Je me préoccupe de relever l’enseignement dans les écoles
publiques, à commencer par l’université libanaise; de faire
évoluer notre système fiscal en le rendant le plus équitable
possible; de réaliser la décentralisation au double plan
administratif et du développement, tout en accordant l’intérêt
voulu à l’agriculture et à l’industrie, sans omettre d’agir
en vue d’un environnement sain.
Au plan de ma circonscription (Jbeil-Kesrouan), je me préoccupe
de protéger les sites archéologiques et touristiques, de
moderniser les infrastructures, de percer de nouvelles routes et d’élargir
les anciennes.
Il faut, également, profiter au maximum des eaux du Nahr Ibrahim
en y aménageant des barrages et de petits lacs pour encourager le
mouvement agricole dans la région. La construction d’un hôpital
gouvernemental est nécessaire à Jbeil-Kesrouan dont l’environnement
doit être préservé du littoral jusqu’au jurd.
En bref, mon discours politique se base sur trois piliers principaux:
l’accord de Taëf, le discours d’investiture du président Lahoud
et l’Exhortation apostolique. Ils constituent un programme national grâce
auquel j’ai acquis la confiance des électeurs.
Quelle est votre évaluation des élections du 27 août?
Ceci exige une étude approfondie sous tous les aspects. Cependant,
je me permets de dire que la campagne électorale n’a pas été
une promenade, mais une bataille dure. Avec mes colistiers (de la “Liste
de la décision populaire”) nous avons eu à faire face à
des pressions de toutes sortes. Le fait pour moi d’avoir préparé
ma candidature au cours des quatre dernières années, m’a
aidé à les affronter avantageusement. Aussi, n’ai-je pas
été surpris par toutes les armes et les procédés
utilisés contre moi par mes concurrents.
Passant outre à leurs attaques, nous avons maintenu notre bataille
au niveau d’une émulation saine, laissant au peuple toute latitude
de faire son choix. Les électeurs ont préservé leur
dignité en repoussant tous les appâts, celui de l’argent notamment,
qui leur étaient offerts.
En ce qui concerne la position de l’autorité, je peux certifier
qu’elle a été neutre. Je ne peux que rendre hommage à
la magistrature libanaise qui a prouvé, une fois de plus, son intégrité.
Qu’auriez-vous à dire de votre machine électorale qui
s’est montrée à la hauteur de la tâche?
Au cours des quatre dernières années et grâce à
mon discours politique, cette “machine” a été constituée
par des éléments parmi les plus représentatifs de
l’intelligentsia libanaise: médecins, ingénieurs, avocats,
hommes d’affaires, professeurs... Tous se sont unis pour lutter contre
le sectarisme, le confessionnalisme et les considérations d’ordre
familial. Ils ont formé une image-miniature du Liban que nous souhaitons
édifier.
Les membres de votre liste œuvreront-ils sous l’hémicycle
comme un groupe de travail unique?
J’ai maintes fois affirmé au cours de ma campagne électorale
que si je suis élu, je me comporterai en tant que député
de Jbeil-Kesrouan, pour servir ma circonscription et le Liban tout entier,
défendre sa souveraineté et son indépendance, achever
l’application de l’accord de Taëf en vue de consolider l’unité
nationale, afin d’engager notre pays sur la voie de la modernité
et du progrès.
A mes compatriotes, j’adresse mes remerciements et je crois pouvoir
être digne de leur confiance.
Biographie:
Né à Tourzaya le 25/12/1954, Abbas Hassan Hachem est marié et père de quatre enfants. Spécialisé en administration, il est le fondateur et l’associé des entreprises suivantes: Société d’ingénierie Hachem pour les consultations électromécaniques - Société de l’évolution immobilière (ayant réalisé la “tour de développement” de Ramlet el-Baïda) - Société libanaise pour le développement industriel (Ledco), ayant à son actif des réalisations à l’aéroport international de Beyrouth, des travaux aux alentours du palais présidentiel à Baabda et l’Université libanaise (branche de Hadeth). A, également à son actif un projet (en cours d’étude) d’une cité touristique à Khaldé à construire sur une superficie de 50.000 m2, en coopération avec Dar Al-Handassa et plusieurs stations d’essence (Hachem) dans le Grand Beyrouth. En plus de l’arabe, il parle le français et l’anglais. |