“Tant
va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se brise”. Pour s’être
trop prêté aux jeux de la politique, le chef de la CGTL (notre
photo) se trouve, à présent, en mauvaise posture.
Candidat malheureux aux législatives au Liban-Sud, M.
Elias Abou-Rizk est pris à partie par des syndicalistes affiliés
au mouvement “Amal” qui réclament sa démission, celle-ci
étant considérée par ces derniers comme la solution
à la crise...
Une fois de plus, la Confédération générale
des travailleurs du Liban (CGTL) est secouée par une crise apparemment
interne mais ayant, semble-t-il, quelque rapport avec les récentes
législatives.
Les tractations survenant au sein de la centrale ouvrière, cache
mal un litige opposant son président M. Elias Rizk au chef du Législatif,
par personne interposée, à savoir: le secrétaire de
la CGTL aux affaires extérieures, proche du mouvement “Amal”. Ce
dernier (Bassam Tleiss) dénonce ce qu’il appelle “les positions;
les prestations et le comportement du chef de la confédération,
en contradition avec les objectifs fondamentaux de la centrale syndicale”.
Aussi, réclame-t-il la révision fondamentale de son directoire
sur une base saine, ce qui, à son avis, implique, la démission
de tous les membres et le renouvellement du comité exécutif.
Le secrétaire aux affaires culturelles et à la formation
professionnelle (Sleiman Hamdane) lui a aussitôt donné la
réplique en attribuant la cause de la crise intestine “aux tentatives
répétées visant à imposer à la CGTL
une politique hégémonique”. Aussi, rejette-t-il toute immixtion
politique dans les affaires syndicales”.
Rappelons que M. Rizk avait posé sa candidature aux récentes
législatives au Liban-Sud sur une liste rivale à celle de
“Amal” - “Hezbollah”, accusant M. Nabih Berri d’avoir constitué
une liste de coalition avec le second mouvement chiite, afin de couper
la voie à des candidats jugés “indésirables”, parce
que n’allant pas dans le sens de leurs options politiques et idéologiques...
Ayant présenté sa démission de la présidence
de la CGTL après le scrutin, M. Abou-Rizk l’avait retirée
deux jours plus tard, à la demande pressante des membres du conseil
exécutif et des délégations syndicales venus lui rendre
visite.”
La prise de position hostile du secrétaire (amaliste) aux affaires
extérieures de la CGTL devait, immanquablement, susciter une réaction
de la part de la fraction syndicaliste acquise au chef de la centrale ouvrière.
Celle-ci demande de quel droit un membre de “Amal” se permet d’imposer
une ligne déterminée à la CGTL!
C’est la seconde fois en moins de deux ans que la centrale syndicale
est secouée par des crises intestines provoquées, chaque
fois, par des ingérences de la part d’instances politiques ou autres
qui ne doivent pas s’immiscer dans les affaires syndicales.
Auparavant, on avait agi à l’effet de placer à la tête
de la CGTL des personnes d’une tendance et d’une couleur déterminées.
Ceci avait eu pour conséquence de scinder le mouvement syndical,
lequel avait fini par se ressouder, grâce à la compréhension
et à la bonne volonté des dirigeants syndicalistes.
Cette fois encore, on semble recourir au même procédé,
partant du principe: Diviser pour régner. Les responsables de la
CGTL sont tenus de laver leur linge sale en famille et, partant, de rechercher
à leurs problèmes internes, des solutions non inspirés
de l’extérieur, proche ou lointain, au risque d’affaiblir, la CGTL
au moment où elle a le plus besoin de préserver son unité
et sa cohésion. |