Dans
une déclaration à la Presse, cheikh Hassan Nasrallah, secrétaire
général du “Hezbollah”, a déploré l’exacerbation
du sectarisme “qui a laissé des séquelles aux récentes
élections générales”. Aussi, juge-t-il nécessaire
l’élaboration d’une nouvelle loi électorale, en vue de bannir
l’esprit sectaire autant que le système confessionnel.
La loi électorale sur base de laquelle ont été
organisées les récentes législatives, a eu pour conséquence
de valoir au pays un mal pire qu’un autre.
Expliquons-nous: bien des voix s’élèvent depuis peu réclamant
l’abolition du confessionnalisme politique sans proposer, toutefois, une
solution de rechange valable. Or, il en est parmi ces voix qui contribuent
à raviver le sectarisme, lequel constitue un mal plus pernicieux.
La nouvelle loi électorale a favorisé un tel phénomène.
En effet, elle a adopté des circonscriptions, dont le découpage
pour plusieurs d’entre elles a été fait en dépit de
la logique et du bon sens.
En élaborant cette loi, on a prétendu vouloir réaliser
“l’intégration nationale”. En réalité, on a abouti
à un résultat différent de celui qu’on voulait atteindre.
On est donc tombé de Charybde en Scylla...
Plusieurs exemples corroborent cette assertion. Ainsi, le Liban-Sud
a été placé sous l’hégémonie chiite,
suite à la coalition conclue entre “Amal” et le “Hezbollah”.
La montagne, plus exactement le Chouf, a été dominé
par le leadership druze et, Beyrouth, sous la prédominance sunnite,
alors qu’à Jbeil-Kesrouan, le “maronitisme” a prévalu.
Dans les quatre circonscriptions, les forces d’une communauté
déterminée se sont liguées contre d’autres et leur
ont imposé des candidats qui ne les représentent pas...
C’est pourquoi, le futur Cabinet devrait inscrire en tête de
son ordre des priorités, la révision de la loi électorale
ou en élaborer une nouvelle plus rationnelle. Et ce, afin de freiner
ce glissement, pour le moins dangereux, vers une situation qui, si elle
n’était pas endiguée, risquerait de mener le pays vers une
catastrophe au plan national.
Le président du “Hezbollah” a lui-même déploré
“l’exacerbation du confessionnalisme et du sectarisme, due aux élections
législatives. “Ceci, dit-il, personne ne peut le nier et nous y
avons mis en garde dans notre campagne électorale. Le pays est sorti
blessé de ce scrutin au plan communautaire et c’est là un
danger pour l’avenir. Il faut y remédier sans retard”.
Ah! qu’en termes sensés ces paroles sont dites! Avec cheikh
Hassan Nasrallah, nous convenons qu’il faut faire un sort au langage sectaire
et confessionnel. Comment y parvenir?
Etant donné l’impossibilité de transformer le Liban en
circonscription électorale unique, doublée de la “proportionnelle”,
en raison de l’absence de partis aconfessionnels dignes de ce nom, il serait
préférable, croyons-nous, d’opter pour la petite circonscription.
Ainsi, les électeurs accorderaient leurs suffrages à
des candidats qu’ils connaissent. Ceci ne ferait pas ressentir aux citoyens
un sentiment de frustration au plan de la représentativité;
de ce fait, les représentants de la Nation n’accèderaient
pas au parlement contre la volonté populaire... Cette formule donnerait
à l’électeur une liberté de choix et le placerait
à l’abri des “fantômes” et des “rouleaux compresseurs”, dont
on entend tant parler durant les élections générales. |