Le conseil central de l’OLP réuni.
En marge du sommet du millénaire à New York, le président
Clinton avait rencontré, séparément, Ehud Barak et
Yasser Arafat, pour tenter de relancer le dialogue, entre eux, sans réaliser
de véritable percée. Pour cela, les hauts responsables américains
se disent toujours disponibles, tout en restant prudents, tel que l’affirme
P.J. Crowley, porte-parole du Conseil national de Sécurité:
“Nous allons formuler des idées pour chercher à rapprocher
les deux parties, mais la route reste longue et des décisions difficiles
sont toujours à prendre”.
Barak, lui aussi, ne manifeste pas trop d’optimisme. S’il a accueilli
avec soulagement le report de la proclamation de l’Etat palestinien, “une
chose positive”, dit-il, il estime que Arafat doit décider s’il
veut un accord.
“Pour cela, il doit faire preuve de souplesse. J’imagine que les négociations
vont se poursuivre, mais je ne leur donne que 50% de chances de réussite;
peut-être moins”.
Le Premier ministre israélien a, par ailleurs, averti qu’en
cas d’échec dans de nouvelles négociations, il tirerait un
trait sur les avancées de Camp David à propos, notamment,
du statut de Jérusalem.
Du Côté palestinien, le ton est de même loin d’être
optimiste. M. Arafat s’est entretenu avec le président égyptien
Hosni Moubarak à Borg el-Arab et lui a fait part des idées
qui ont été évoquées lors de ses entretiens
avec le président Clinton à New York et qui ont été
rejetées par Israël.
Arafat aurait proposé une “souveraineté islamique” sur
l’esplanade des Mosquées à Jérusalem qui abrite le
troisième lieu saint de l’Islam. Mais les Israéliens ont
rejeté une telle suggestion et M. Barak affirme: “Aucun Premier
ministre israélien n’acceptera de céder la souveraineté
sur le Mont du Temple aux Palestiniens”. Il faisait allusion au temple
de Salomon, détruit par les Romains en l’an 70 et où se trouve
aujourd’hui, l’esplanade des Mosquées.
L’Autorité palestinienne parle de négociations en crise,
rejetant la faute sur Israël et ne s’attend pas à des “négociations
sérieuses” susceptibles d’aboutir à un accord de paix. Saëb
Erakat, négociateur en chef, affirme à cet effet: “Il est
évident que le processus de paix est en crise, en raison de l’attitude
d’Israël qui refuse d’appliquer les accords conclus et la résolution
242 de l’ONU”. (La 242 prévoit un retrait israélien des territoires
occupés en 1967) Erakat poursuit dans une déclaration à
la “Voix de la Palestine”: “Israël agit comme s’il était au-dessus
des lois”.
Dans un contexte plutôt pessimiste et prudent, on parle d’une
reprise des négociations entre les deux parties qui se dérouleraient
dans la région sous médiation américaine et se feraient
dans les trois semaines à venir de manière intensive.
Tout le monde est d’accord que le temps presse pour différentes
raisons: la campagne présidentielle américaine, la situation
politique précaire de Barak et la difficulté pour Arafat
de repousser indéfiniment la proclamation d’un Etat palestinien.
Lors de sa réunion plénière les 7 et 8 septembre,
le Conseil central de l’O.L.P. (C.C.O.L.P.) a décidé de repousser
la proclamation d’un Etat palestinien sans fixer de nouvelle date. Ce report
n’a pas, en fait, constitué de surprise, compte tenu des pressions
et prises de position de la communauté internationale qui s’est
exprimée contre une déclaration unilatérale d’un Etat
palestinien en l’absence d’un accord avec Tel-Aviv.
Pourtant, longtemps ce 13 septembre fut considéré comme
une date butoir devant mettre fin à 52 ans de conflit.
Elle avait été fixée un an auparavant, lors de
la rencontre de Charm el-Cheikh, en Egypte, où les deux parties
avaient décidé, le 5 septembre 1999, de finaliser un accord
de paix avant le 13 septembre 2000. Une paix, qui devait, aussi, finaliser
les “accords d’Oslo” entre Israéliens et Palestiniens, signés
en date du 13 septembe 1993.
La paix n’est pas signée. Elle est peut–être à
portée de main, mais plusieurs obstacles persistent. La principale
pierre d’achoppement demeure la question du statut de Jérusalem
et a conduit à l’échec du sommet de Camp David de juillet
2000. D’autres problèmes sont toujours en suspens: le sort des réfugiés,
la question des colonies juives en Cisjordanie, le tracé des frontières
du futur Etat palestinien et les problèmes sécuritaires.
La difficulté face à ces dossiers plus qu’épineux,
a fait dire au chef p.i. de la diplomatie israélienne, Shlomo Ben
Ami, que les deux parties doivent “épuiser toutes les possibilités”
dans les prochaines semaines pour rapprocher leurs points de vue.
Espérons qu’il en sera ainsi et que la paix ne sera pas une
fois de plus manquée.
UN ACCORD EST POSSIBLE AVEC LA SYRIE
A New York, devant des représentants de la communauté juive aux Etats-Unis, M. Barak a affirmé: “Je crois fermement qu’un accord est possible avec la Syrie, se basant sur des signes positifs en provenance de Damas. Le jeune Assad, dit-il, a clairement fait savoir que la paix est un choix stratégique. Faisant écho à cette affirmation, Madeleine Albright,
secrétaire d’Etat américaines affirmait à des journalistes:
“Les Etats-Unis sont et seront toujours prêts à contribuer
à une reprise des négociations de paix entre la Syrie et
Israël. Ce volet peut à tout moment être réactivé”.
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DES ANCIENS DE L’ALS MANIFESTENT
À TEL-AVIV
Au moment du retrait israélien, près de 6.000 Libanais se sont réfugiés en Israël. Des dizaines d’entre eux, anciens de l’ALS (Armée de libération du Sud) ont récemment manifesté dans les rues de Tel-Aviv brandissant le drapeau libanais et des banderoles réclamant l’application de la résolution 520 et le retrait de l’armée syrienne du Liban. Au nombre des slogans: “L’ALS devrait être remerciée, non persécutée” ainsi que: “La libération totale du Liban est le prélude à une paix juste dans la région”. |