Evénements de la semaine
POUR METTRE FIN À LA CONTROVERSE AUTOUR DE LA PRÉSENCE SYRIENNE
Prenant position dans l’affaire du communiqué des prélats maronites, le chef de l’Etat s’est élevé contre le recours aux surenchères, disant que ce n’est pas le meilleur moyen de régler nos conflits internes. De plus, il a défendu la politique du Pouvoir, car il ne doute pas qu’en fin de compte, les détracteurs de l’Etat lui donneront raison, parce qu’il défend l’intérêt supérieur de la patrie.
 
 

Le Liban, on ne cesse de le répéter, est un pays de dialogue et de consensus où aucune frange de la population ne peut imposer son point de vue et sa volonté à l’autre par la contrainte.
Il en a été ainsi depuis l’avènement de l’ère d’indépendance. Chaque fois qu’ils n’ont pu régler leurs divergences par le dialogue, les Libanais se sont trouvés en crise et ont transposé leurs différends dans la rue. 
En 1943, un pacte national a été adopté par toutes les parties, en vertu duquel tous les citoyens se sont prononçés en faveur de l’indépendance complète: les musulmans ont renoncé à l’union avec la Syrie et, les chrétiens, à la protection de la France. Partant de leur renonciation à l’Orient et à l’Occident, ils on pu obtenir l’évacuation des troupes françaises satationnées en territoire national depuis le début du mandat.
Un premier couac s’est produit en 1958, suite à la divergence entre les pro-Nassériens et les partisans du Pacte de Bagdad. Puis, en 1975, à cause de la présence palestinienne armée, leur désaccord ayant provoqué la “guerre de deux ans”, suivie d’autres guerres auxquelles l’accord de Taëf a mis un terme après tant de drames et de malheurs!
De nouveau, les Libanais sont en désaccord autour de la présence militaire syrienne que le Chef de l’Etat qualifie de “légale et provisoire”. Mais beaucoup d’entre eux craignent que  ce soit le “provisoire qui dure”...
Quiconque réclame le retrait des troupes syriennes est taxé de traîtrise, traité de tous les qualificatifs désobligeants dont ceux de “vendus”; de suppôt de l’impérialisme, quand il n’est pas soupçonné de faire le jeu d’Israël...
La controverse autour de cette question risque d’envenimer davantage l’atmosphère. Aussi, est-il de bonne politique de rechercher un consensus national à son sujet, qui aura l’avantage de clarifier les relations libano-syriennes et de les asseoir sur des bases saines, à commencer par celle du respect mutuel et de la préservation des intérêts communs des deux pays.
Il faut pour cela un dialogue franc et ouvert, ce qui suppose la reconnaissance et le respect de l’autre.
Le citoyen sera, alors, rassuré quant à son avenir, parce qu’il se trouvera sous la protection de l’Etat redevenu libre, indépendant et souverain.
La Syrie elle-même devrait encourager la tenue d’un congrès national (libanais) pour atteindre cet objectif dont elle serait la première à tirer profit, car elle n’a pas intérêt à ce que sa présence militaire soit la cause de divergence dans un pays dont tous les habitants désirent entretenir les meilleures relations avec leur voisin le plus proche sur le même pied d’égalité, non de maître à vassal.
Mais cela est-il possible avec un parti prétendûment libanais - le PSNS - qui a envoyé, cette semaine une délégation à Damas, “pour examiner la possibilité d’adhérer au Front national” formé de tous les partis syriens? Et quand un membre de ce même PSNS se dit “député libanais de la Syrie naturelle”? 


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